Mune : Le Gardien de la Lune

Mune : Le Gardien de la Lune

Réalisation Benoît Philippon
Alexandre Heboyan
Scénario Benoît Philippon
JĂ©rĂ´me Fansten
Acteurs principaux
Sociétés de production ON Animation Studios
Onyx Films
Kinology
Orange Studio
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Animation
Durée 86 minutes
Sortie 2015

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Mune : Le Gardien de la Lune est un film d'animation français rĂ©alisĂ© par BenoĂ®t Philippon et Alexandre Heboyan sorti en 2015.

C'est un conte poétique situé dans un monde imaginaire et relatant l'aventure d'une petite créature, devenu en charge de la Lune, qui doit retrouver le Soleil volé par sa faute, accompagné du gardien de ce dernier et d'une astronome faite de cire. Le film a été réalisé en images de synthèse et en stéréoscopie.

Bien accueilli par la critique, le film est également un succès commercial.

Synopsis

Dans un monde imaginaire, un Soleil et une Lune sont petits et ont été inventés par les premiers Gardiens pour réchauffer la petite planète où vivent différents peuples merveilleux. Le premier Gardien du Soleil a harponné une étoile pour la garder près de la planète et l'a accrochée par des chaînes à un temple mobile semblable à un énorme animal quadrupède fait de roche. Le premier Gardien de la Lune, lui, est descendu dans le monde des rêves et a sculpté la Lune dans une carrière de pierre onirique et l'a lancée dans le ciel. La Lune est elle aussi tirée autour de la planète par un temple mobile, sorte d'énorme animal hybride entre un dromadaire et une girafe auquel elle est attachée par les filins d'une foule d'araignées à soie aux allures de hiboux. Depuis, les Gardiens se succèdent de génération en génération et préservent l'harmonie du monde. Les peuples du jour et ceux de la nuit vivent en bonne intelligence, même s'ils sont très différents les uns des autres. Mais dans les profondeurs de la planète, Nécross attend l'occasion d'établir les ténèbres sur le monde.

Le jour approche oĂą Sohone, le disciple de Xolal, le Gardien du Soleil, et Leeyoon, le disciple du Gardien de la Lune, prendront la relève de leurs prĂ©dĂ©cesseurs respectifs, trop âgĂ©s pour assurer leur tâche. Le jour de leur intronisation, une jeune fille, Cire, qui vit avec son père Ă  la limite entre jour et nuit, vient assister Ă  la cĂ©rĂ©monie d'intronisation parmi la foule. La lumière du Soleil reconnaĂ®t Sohone comme prĂ©vu et ce dernier parade fièrement devant les filles. Mais Leeyoon est boudĂ© par la brebis lunaire chargĂ©e de choisir les Gardiens. La brebis choisit en revanche Mune, un petit faune insouciant et timide qui n'est encore bon qu'Ă  apaiser les rĂŞves des petits. La nuit suivante, Leeyoon, dĂ©pitĂ©, est pris Ă  l'Ă©cart par des serpents pâles qui excitent sa jalousie et lui conseillent d'aller monter Sohone contre Mune. Pendant ce temps, Mune peine Ă  manĹ“uvrer correctement le temple de la Lune : le temple sort de sa trajectoire et gĂŞne Sohone. Mais tandis que Sohone a quittĂ© son temple pour passer un savon Ă  Mune, NĂ©cross envoie ses deux diablotins pour voler le Soleil et le lui apporter. NĂ©cross fait mourir le Soleil peu Ă  peu. La nuit s'Ă©tablit partout, plongeant tout le monde dans la peur. Mune, affligĂ©, est banni par son propre peuple, mais promet de rĂ©parer son erreur. Sohone n'en mène pas large non plus, car c'est Ă  cause de son absence que les diablotins ont pu voler le Soleil.

Tous deux se mettent en quĂŞte du Soleil disparu, accompagnĂ©s par Cire. Cette dernière est la plus fragile des trois (son corps de cire se fige quand il fait trop froid et risque de fondre quand il fait trop chaud) mais c'est aussi la plus cultivĂ©e, car elle connaĂ®t l'astronomie et a lu les anciens rĂ©cits sur l'histoire du monde. Grâce Ă  elle, le groupe parvient au Grand Trou bleu, un lac sous lequel s'ouvrent les abysses qui mènent aux profondeurs du monde. Cire a peur de se figer et de se briser dans l'eau froide, mais Mune la rĂ©conforte et veille sur sa statue pendant la plongĂ©e. Après quelques frayeurs avec un poulpe, le groupe rencontre Phospho, un ancien Gardien de la Lune. Ce dernier dĂ©gèle Cire et les conduit vers l'ouverture du mondes des tĂ©nèbres oĂą vit NĂ©cross, dont il leur raconte l'histoire : NĂ©cross est un ancien Gardien du Soleil ayant tentĂ© de garder le Soleil pour lui seul et qui a Ă©tĂ© propulsĂ© au fond du monde par Xolal, le prĂ©dĂ©cesseur de Sohone. Mais Phospho se vexe et les quitte quand Cire perce Ă  jour ses mensonges sur son rĂ´le rĂ©el dans l'histoire du monde : Phospho, pas aussi courageux qu'il le prĂ©tendait, s'est lâchement cachĂ© quand NĂ©cross a tentĂ© d'accaparer le Soleil.

Pendant ce temps, Leeyoon a pris la place de Mune au temple de la Lune, mais il n'arrive pas Ă  le contrĂ´ler. Sous ses yeux, la Lune s'Ă©tiole et tombe en poussière. PrivĂ© de son astre, le temple devient fou et galope partout. Il finit par arriver dans le monde souterrain oĂą Mune, Sohone et Cire se trouvent. Mune, suivi de Cire, part s'occuper de la Lune tandis que Sohone plonge dans le monde des tĂ©nèbres pour rĂ©cupĂ©rer le Soleil. Mune se rend compte qu'il peut calmer le temple de la Lune en utilisant ses pouvoirs de marchand de sable. Leeyoon lui avoue alors que la Lune est morte, mais Mune dĂ©cide de descendre dans le monde des rĂŞves pour en sculpter une nouvelle. Dans le monde des rĂŞves, Mune et Cire affrontent les cauchemars, que Mune dissipe grâce Ă  ses pouvoirs. Tous deux trouvent la carrière de lune et Mune sculpte un nouveau croissant. Mune et Cire se rapprochent et se rendent compte qu'ils s'aiment, mais il faut lancer la nouvelle Lune. Cela fait, Mune et Cire vont rejoindre Sohone dans le monde des tĂ©nèbres. Pendant ce temps, Sohone a Ă©tĂ© entourĂ© par une masse de serpents pâles qui se moquent de lui et cherchent Ă  le rendre fou de haine, comme NĂ©cross autrefois. Sohone est sauvĂ© par l'intervention de Phospho qui se sacrifie pour lui rendre son calme et le libĂ©rer. Sohone, Mune et Cire affrontent alors NĂ©cross et ses diablotins. Sohone a fort Ă  faire contre NĂ©cross, qu'il ne parvient pas Ă  affaiblir. Mune finit par se dĂ©barrasser d'un des diablotins. Cire n'est pas menacĂ©e par l'autre diablotin, nommĂ© Spleen, qui n'a pas envie de faire le mal et prĂ©fère discuter de jardinage avec elle. Cire retrouve le Soleil et souffle dessus pour ranimer son feu, mais cela la fait fondre. Mune finit par trouver comment vaincre NĂ©cross : il l'endort grâce Ă  ses pouvoirs. Dans le monde des rĂŞves, Mune se rend compte que NĂ©cross est influencĂ© par un serpent pâle, qu'il extirpe et Ă©crase. NĂ©cross reprend l'apparence du Gardien du Soleil qu'il Ă©tait avant d'ĂŞtre corrompu par l'envie.

Au rĂ©veil de Mune, le monde s'est apaisĂ©. Les deux jeunes Gardiens peuvent faire reprendre aux temples leurs trajectoires normales. Mais Mune est triste de la mort de Cire : il la resculpte et lui donne un fragment de Lune, mais n'arrive pas Ă  la ranimer et la quitte en pleurs. Par bonheur, au lever du jour, l'Ă©nergie combinĂ©e du Soleil et de la Lune permet Ă  Cire de se rĂ©veiller. Mune et Cire se retrouvent et s'embrassent, puis font le tour du monde sur le temple de la Lune.

Fiche technique

Distribution

Production

L'idĂ©e originale du film naĂ®t avec un projet du scĂ©nariste BenoĂ®t Philippon, qui envisage au dĂ©but un court mĂ©trage en prises de vue rĂ©elles dans une ambiance inspirĂ©e des films de Terry Gilliam : l'histoire d'un personnage qui vit dans une forĂŞt et dĂ©croche la Lune en la harponnant avec un filin. Le projet s'avère vite infaisable dans un format court et BenoĂ®t Philippon commence Ă  le transformer en projet de long mĂ©trage. Il dĂ©veloppe et complexifie un univers poĂ©tique dotĂ© de sa propre cosmogonie et de diffĂ©rents peuples liĂ©s au Soleil et Ă  la Lune[1].

L'univers prend davantage forme avec les apports de Nicolas Marlet, qui conçoit les personnages, et d'AurĂ©lien PrĂ©dal, directeur artistique du film. Les personnages sont conçus comme des hybrides entre des ĂŞtres humains, des animaux et des matières[1]. Mune est une crĂ©ature sylvestre dotĂ©e de fourrure et liĂ©e Ă  la nuit ; son caractère timide et son humeur taciturne s'inspirent du personnage principal du film Edward aux mains d'argent de Tim Burton. Sohone est liĂ© au Soleil et son corps est fait d'ambre ; sa personnalitĂ© « grande gueule Â» s'inspire de personnages comme Buzz l'Ă©clair dans le film d'animation Toy Story de Pixar ou Han Solo dans Star Wars. Cire est faite de cire, ce qui la rend fragile et la met en danger quand elle se trouve exposĂ©e au soleil, mais elle est l'occasion de montrer un personnage aux prises avec un handicap et luttant pour le compenser par son courage[1]. Le seigneur du mal NĂ©cross et les diablotins Mox et Spleen sont des volcans, occasion de travailler sur les textures de lave et de suie[1].

Le scénario est co-écrit par Benoît Philippon et Jérôme Fansten. Il connaît plusieurs réécritures, y compris des modifications pendant l'écriture du storyboard car le développement visuel du film voit naître de nouvelles idées, dont celle de temples mobiles dans le monde de Mune[1]. L'enjeu de l'intrigue, défini très tôt, est l'idée de personnages partant à la recherche du Soleil comme dans une quête du Graal. La difficulté du projet consiste à élaborer un film à la trame classique et claire compréhensible par un large public, y compris les plus jeunes, sans sacrifier l'originalité et la poésie propres à l'univers conçu pour Mune. Un autre enjeu consiste à chercher un bon équilibre entre l'épopée, l'humour et la poésie[1].

Le film est réalisé en images de synthèse, sauf quelques scènes montrant le passé de la planète et le monde des rêves, qui sont réalisées en dessin animé.

Musique

Distinction

Mune, le Gardien de la Lune a fait partie de la sélection officielle au festival d'Annecy en 2015[2].

Accueil

Accueil critique

Lors de sa sortie en France en , Mune, le Gardien de la Lune reçoit un bon accueil des critiques de presse. Les principales qualitĂ©s reconnues au film sont son esthĂ©tique et son univers jugĂ© poĂ©tique et original. Dans le quotidien gratuit 20 Minutes[3], Caroline ViĂ© parle d'une « esthĂ©tique hors du commun Â» et estime que le film « surprend constamment par son inventivitĂ© Â». Dans Première[4], Christophe Narbonne parle d'une « direction artistique inventive Â» et d'un « design original des personnages Â». Dans L'Express[5], Eric Libiot affirme que le film est « magnifique et touchant Â» et montre que « L'animation française est dĂ©cidĂ©ment en pleine forme Â» avec une animation « ambitieuse Â» et un univers qui « brasse de la mythologie, de l'universel et s'applique Ă  rester ouvert Ă  tous Â». Dans le magazine fĂ©minin Elle[6], Helena Villovitch juge que « la poĂ©sie des personnages, la richesse des dĂ©cors et l’humour des sĂ©quences oniriques n’ont pas Ă  pâlir devant des rĂ©fĂ©rences telles que Toy Story ou Princesse MononokĂ© Â».

Les critiques sont plus divisĂ©s sur la qualitĂ© du scĂ©nario : globalement bien accueilli, il laisse quelques critiques moins convaincus. Dans L'Express, Eric Libiot juge l'ensemble « beau et intelligent Â» : il qualifie le scĂ©nario de « romanesque Â» et apprĂ©cie le fait que « prennent de l'ampleur au fur et Ă  mesure du film Â» et que « le rythme prend volontairement son temps Â». Dans Le DauphinĂ© LibĂ©rĂ©[7], Jean Serroy juge l'ensemble « très inventif en termes de personnages et de pĂ©ripĂ©ties, parfait pour une vision familiale Â». Dans Le Journal du dimanche[7], Barbara ThĂ©ate voit dans le film un « conte pour les tout-petits, riche en personnages farfelus comme en rebondissements amusants Â». C'est « Un propos original travaillĂ© avec sophistication Â» selon Philippe Lagouche de Ouest France[7]. Le magazine TĂ©lĂ©rama[8] le juge « fĂ©erique et diablement efficace Â» sous la plume de Guillemette Odicino, qui y reconnaĂ®t des influences variĂ©es : le faune Mune lui rappelle les univers de Luc Besson, Cire ceux de Tim Burton et le bestiaire merveilleux les films de Hayao Miyazaki et les tableaux de Salvador DalĂ­. Dans le magazine de cinĂ©ma Première, Christophe Narbonne reconnaĂ®t au film une poĂ©sie certaine, mais trouve le scĂ©nario « ultraconvenu Â» et pas Ă  la hauteur des enjeux esthĂ©tiques. Dans Elle, Helena Villovitch, dans une critique par ailleurs positive, regrette « le rĂ´le dĂ©coratif de la seule fille, qui bat des cils en admirant les prouesses des mâles promus aux postes Ă  responsabilitĂ© Â».

Box office

En France, le jour de sa sortie, le mercredi , le film fait relativement bonne figure Ă  Paris avec un dĂ©marrage Ă  457 entrĂ©es dans la journĂ©e sur les quatorze salles oĂą le film est exploitĂ© dans la capitale, ce qui le place en cinquième position parmi les films sortis ce jour-lĂ [9]. En première semaine, le film rassemble 128 279 entrĂ©es ; après deux semaines d'exploitation, il en cumule 238 928[10]. Ă€ l'issue de l'annĂ©e 2015, Mune, le gardien de la Lune cumule 524 000 entrĂ©es et fait partie des 100 films français ayant attirĂ© le plus de spectateurs en 2015[11]. Le film termine sa première annĂ©e d'exploitation en salles en France avec un peu plus de 529 000 entrĂ©es[10].

Mune, le Gardien de la lune connaĂ®t Ă©galement une bonne carrière en salles hors de France : le film figure parmi les dix films français ayant connu le plus de succès en salles Ă  l'Ă©tranger durant l'annĂ©e 2015[12].

Pays ou région Box-office
Drapeau de la France France 561 485 entrĂ©es
Drapeau de la Russie Russie 987 645 entrĂ©es
Drapeau de l'Italie Italie 310 552 entrĂ©es
Drapeau de la Pologne Pologne 96 272 entrĂ©es
Drapeau de la Roumanie Roumanie 57 612 entrĂ©es
Drapeau du Portugal Portugal 36 313 entrĂ©es
Drapeau de la Hongrie Hongrie 33 188 entrĂ©es
Drapeau de la Suède Suède 29 847 entrĂ©es
Drapeau de la CorĂ©e du Sud CorĂ©e du Sud 318 863 entrĂ©es
Total hors France 2 186 866 entrĂ©es
Monde Total Monde 2 748 351 entrĂ©es

Notes et références

  1. ↑ a b c d e et f « Dossier de presse de Mune, le gardien de la Lune Â» [PDF], sur Unifrance (consultĂ© le ) + « Note d'intention des auteurs Â» p. 4, « Entretien avec BenoĂ®t Philippon Â» p. 5-6.
  2. ↑ « Mune le Gardien de la Lune Â», sur www.paramountpictures.fr, (consultĂ© le )
  3. ↑ Caroline ViĂ©, « Â«Mune, le gardien de la lune»: Une histoire magique et animĂ©e Â», sur 20 minutes.fr, (consultĂ© le ).
  4. ↑ Christophe Narbonne, « Mune : le Gardien de la Lune : Critiques Â», sur www.premiere.fr (consultĂ© le ).
  5. ↑ Eric Libiot, « Mune, le gardien de la Lune, magnifique et touchant Â», sur L'Express.fr, (consultĂ© le ).
  6. ↑ Helena Villovitch, « Mune le gardien de la lune : film rĂ©alisĂ© par Alexandre Eboyan - Elle Â», sur Elle.fr, (consultĂ© le ).
  7. ↑ a b et c « Critiques de presse du film Â», sur AllocinĂ© (consultĂ© le ).
  8. ↑ Guillemette Odicino, « Critique du film Â», sur TĂ©lĂ©rama, (consultĂ© le ).
  9. ↑ Gauthier Jurgensen, « Sorties cinĂ©ma: L'homme irrationnel de Woody Allen sĂ©duit Ă  Paris Â», sur AllocinĂ©, (consultĂ© le ).
  10. ↑ a et b « Box office du film Â», sur JP's Box Office (consultĂ© le ).
  11. ↑ Fabien Lemercier, « 13 films français Ă  plus de 1 million d'entrĂ©es en 2015 Â», sur Cineuropa - le meilleur du cinĂ©ma europĂ©en, (consultĂ© le ).
  12. ↑ « Une annĂ©e 2015 record pour les films français d’animation Ă  l’international Â», sur Unifrance, (consultĂ© le ).

Liens externes

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