La première mention d'un moulin à eau sur le cours d'un affluent de la Saubrette remonte à 1548[1] ; les premiers propriétaires sont deux frères Rochat originaires du village de L'Abbaye ; leurs descendants en continueront l'exploitation pendant plus de 160 ans, jusqu'en 1693 où il devient propriété de la commune[2].
En 1816, une scie hydraulique est installée dans le moulin, dont la roue est alimentée par l'eau de deux étangs[3]. À 62 ans, en 1837, Jean Samuel Rochat vend le moulin et toutes ses dépendances aux frères Jean-Louis et Jean-Henri Germain, qui entreprennent alors la reconstruction complète non seulement des mécanismes, mais aussi du bâtiment, avec l'aide de la commune qui fournit des bois de charpente[4].
Étang d'alimentation
Canal d'amenée d'eau
Roue à godets, bois et métal
Démultiplication du mouvement au moyen de courroies et poulies
Sortie du battoir à blé
Scies en action
Réglage du débit d'eau
L'ensemble est exploité par la famille Germain jusqu'en 1872, puis par la famille Renaud jusqu'à l'arrêt en 1983[2].
L'étang d'accumulation, d'une contenance de 520 m3, voit son eau conduite jusqu'à la roue par un canal en planches, long de 24 m, qui a été reconstruit en 1983. La roue, de 6,54 m de diamètre, comprend 64 augets en tôle et en sapin, chacun d'une capacité de 60 litres. Cette roue, actionné par le poids de l'eau plutôt que par sa vitesse à son arrivée sur la roue, développe une puissance de 3,3 ch environ à 4 tr/min. Cette rotation très lente est alors démultipliée à l'intérieur du moulin par un système complexe de transmissions, grâce à des roues intermédiaires actionnées par des roues dentées et des courroies[5]. Le réglage de l'alimentation en eau se fait au moyen d'une simple planchette à trous.
Le moulin, vendu à des mécènes en 1983, a été classé monument historique, est inscrit comme bien culturel suisse d'importance nationale[6]. La Fondation pour la sauvegarde du patrimoine de Saint-George a pris en charge, dès 1984, la restauration du moulin et son entretien. Il est l'un des rares moulins à eau encore en activité dans notre région et offre plusieurs fois par année la possibilité de voir l'ensemble des installations en action. Un petit musée y présente une riche collection d'outils anciens[3].
Bibliographie
François Christe, Olivier Feihl, Bernard Romy, « La scierie hydraulique de St-George (VD) », Chantiers vol 16, pp. 397-404.
Le moulin de Saint-George rouvre avec une roue toute neuve, 24 heures, , voir [1].
« Le moulin de Saint-George a une âme toute neuve », 24 heures, , voir [2].
Le musée du moulin de St-George (VD) et les trois musées de poche de la Côte Malherbe: chaufournier - charbonnier - verrier, Fondation pour la sauvegarde du patrimoine artisanal de St-George, 2007, 24 p.
Film
Bernard Romy, Le dernier paysan scieur, 16 mm couleur, son magnétique, 29 minutes (existe aussi en son VHS). Société de développement 1261 Saint-George.
↑Le musée du moulin de St-George (VD) et les trois musées de poche de la Côte Malherbe: chaufournier - charbonnier - verrier, Fondation pour la sauvegarde du patrimoine artisanal de St-George, 2007, p. 8.
↑Le musée du moulin de St-George (VD) et les trois musées de poche de la Côte Malherbe : chaufournier - charbonnier - verrier, Fondation pour la sauvegarde du patrimoine artisanal de St-George, 2007, 24 p.