Il se rend régulièrement aux Frigos dans les années 80, y faisant la connaissance de nombreux artistes dont Bili Bidjocka.
Agrégé d'arts plastiques en 2003, Jérôme Gulon soutient en 2007 la première thèse écrite sur la mosaïque contemporaine[4] (« Mosaïque, entre la pierre et le concept ») et devient docteur en arts plastiques et sciences de l’art.
Depuis vingt-huit ans, il expose régulièrement en France et à l’étranger.
Démarche artistique
Mosaïste, photographe et peintre de formation, Jérôme Gulon consacre ses recherches d’artiste plasticien à la notion de mosaïque dans une volonté de partage et de rénovation de ce médium dans son acception la plus large.
Il inscrit ce médium dans le champ de l’art contemporain et, à la fin des années 1980, est le premier artiste à introduire la mosaïque dans le domaine de l’art urbain[5].
Soulevant les questions du recouvrement et de l'éphémère dans ses parcours urbains, la réversibilité donnant la possibilité d'un effacement, la disparition fait partie intégrante de l'œuvre. Allant à l'encontre d'une idée de l'œuvre éternelle et inaltérable, il est important que certaines pièces échappent à l'artiste, qu'elles puissent partir doucement.
Les « Parcours »
En 1988, Jérôme Gulon a commencé ses recherches en posant ses premières mosaïques dans les rues, interrogeant les concepts de temps, de répétition, de fragmentation, d’environnement, et questionnant la mosaïque comme art monumental en rapport avec l’urbanisme et l’architecture. Cela l’a conduit en 1995 à inaugurer sa série des « Parcours mosaïques ».
Chacun de ses Parcours répond à un temps et à une problématique donnée. Ils sont constitués de petites mosaïques disséminées au sein d’un espace – sur les murs, à même le sol, au coin des rues – qui ont pour vocation d’agir comme un révélateur des éléments environnants. Des photographies et parfois des vidéos témoignent, à la manière d’un carnet de voyage, des lieux traversés.
Le fil conducteur de son travail peut être d'ordre purement esthétique, plastique, philosophique, poétique mais aussi politique social ou encore historique. Confronter la mosaïque à l'art urbain, le fait qu'elle soit considérée comme art « monumental » exprimant non pas l'idée d'un objet de taille imposante, mais avant tout celui de la mémoire[6].
Ainsi le parcours de la Commune[7], essaimé par petites touches dans les rues de Paris se veut habité d'une dimension pédagogique et d'une participation à la réhabilitation des communards.