En vertu de la Constitution, le nouveau pays constitue un État fédéral composé de trois provinces : la Cyrénaïque, la Tripolitaine et le Fezzan. Le , une révision constitutionnelle abolit le système fédéral de gouvernement, et le nom officiel du pays est modifié en « Royaume de Libye » pour refléter ce changement constitutionnel[4].
Le roi est défini par la Constitution comme le chef suprême de l'État[3]. Sa personne est inviolable et il est pénalement irresponsable. Avant de pouvoir assumer ses pouvoirs constitutionnels, le souverain doit prêter serment devant une session conjointe du Sénat et de la Chambre des représentants. Le monarque est le commandant suprême des forces armées du royaume[3].
Conseil des ministres
Le roi est chargé de nommer et de révoquer le Premier ministre[3]. Le roi nomme et révoque les ministres sur l'avis du Premier ministre[3],[6]. La révocation d'un Premier ministre entraîne automatiquement la révocation de tous les autres ministres[6]. Avant d'entrer en fonction, le Premier ministre et les ministres prêtent serment devant le roi[6]. Aucun membre de la famille royale ne peut être nommé ministre[6].
Les actes signés du roi et qui relèvent des affaires de l'État doivent être contresignés par le Premier ministre et le ministre concerné[6].
Le Sénat est composé de vingt-quatre membres nommés par le roi[7]. Avant la révision constitutionnelle du , seule la moitié des sénateurs est nommée par le roi, l'autre moitié étant élue par les conseillers législatifs des provinces[8]. Le roi nomme également le président du Sénat, le Sénat lui-même élisant deux vice-présidents, que le roi doit ensuite approuver[8]. Le président et les vice-présidents sont nommés pour un mandat fixe de deux ans. À la fin de leur mandat, le roi est libre de reconduire le président ou de le remplacer, tandis que les vice-présidents peuvent être réélus[8]. Les membres de la famille royale peuvent être nommés mais pas élus au Sénat[8].
Les membres de la Chambre des représentants, quant à eux, sont élus au prorata du nombre d'habitants[8]. Le roi peut dissoudre la Chambre des représentants, conformément à la Constitution. Députés et sénateurs doivent prononcer un serment d'allégeance au monarque avant leur entrée en fonction[8].
Toutes les lois adoptées par le Parlement doivent être sanctionnées et promulguées par le roi dans un délai de trente jours après leur transmission[8].
La monarchie prend fin le , lorsqu'un groupe d'officiers militaires dirigé par Mouammar Kadhafi organise un coup d'État contre le roi Idris Ier alors que celui-ci se trouve en Turquie pour un traitement médical. Les révolutionnaires font arrêter le chef d'état-major de l'armée et le chef de la sécurité du royaume. Après avoir appris la nouvelle du coup d'État, le roi Idris Ier le qualifie de « sans importance »[9]. En effet, le coup d'État devance d'une journée l'acte d'abdication d'Idris Ier daté du et qui devait entrer en vigueur le en faveur du prince héritier, Hassan Reda El-Senussi, nommé régent après le départ du roi pour la Turquie. Après le renversement de la monarchie, le pays est rebaptisé « République arabe libyenne » et Kadhafi instaure un régime autoritaire, répressif et centralisé.
Bien que le roi Idris Ier et le prince héritier soient morts en exil et que la plupart des Libyens de la jeune génération soient nés après la fin de la monarchie, la famille El-Senussi bénéficie d'un certain regain de popularité pendant la guerre civile libyenne de 2011, notamment dans le fief traditionnel de la dynastie, la Cyrénaïque. Les manifestants de l'opposition à Kadhafi utilisent l'ancien drapeau tricolore de la monarchie, certains portent des portraits du roi, et jouent l'ancien hymne national Libye, Libye, Libye[10].
En 2013, après la chute du régime de Kadhafi, l'Union africaine commémore l'héritage du roi Idris Ier en tant que héros africain et architecte de l'indépendance de la Libye vis-à-vis de la domination coloniale de l'Italie[11]. Idris Ier reste largement considéré comme le père de la Libye unifiée qui a mené le pays à l'indépendance par sa résistance aux puissances coloniales[12].
Restauration
En , le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah soutient l'idée d'une restauration de la monarchie constitutionnelle en la personne du prince Mohammed El-Senussi, prétendant au trône et petit-fils du roi Idris Ier, afin de résoudre l'impasse politique dans le pays[13],[14].