Né en 1938, Michel Raynaud obtint son doctorat en 1968 sous la direction d'Alexandre Grothendieck et de Jean-Pierre Serre pour une thèse intitulée Faisceaux amples sur les schémas en groupes et les espaces homogènes[4].
L'épouse de Michel Raynaud, Michèle Raynaud, est mathématicienne. Elle a effectué son doctorat sous la direction de Grothendieck et a notamment contribué au SGA 1, SGA 2 et SGA 7.
Activités sportives : ski (notamment à Val d'Isère), tennis, excursions en montagne et escalade (Fontainebleau).
Contributions notables
En 1983, il démontra la conjecture de Manin-Mumford(en)[6],[7]. Celle-ci affirme que, dans une variété abélienneA sur le corps des nombres complexes, une sous-variété qui ne contient pas de translatée de sous-variété abélienne non triviale ne contient qu'un nombre fini de points d'ordre fini de A.
Il démontra en 1994 la conjecture d'Abhyankar(en)[8] pour la droite affine sur un corps algébriquement clos de caractéristique p > 0 : le groupe fondamental (au sens algébrique) de cette droite a pour quotient n'importe quel groupe fini engendré par ses p-sous-groupes de Sylow. Un énoncé analogue pour les courbes algébriques de genre quelconque fut démontré peu après[9] par David Harbater en s'appuyant sur les résultats de Raynaud.
Outre la preuve de ces conjectures, les travaux de Raynaud ont eu une profonde influence en géométrie algébrique et arithmétique.
Schémas en groupes Son étude de certains schémas en groupes finis[10] est d'une grande importance en théorie des nombres (utilisée par exemple dans la preuve de la conjecture de Mordell qui a valu à Gerd Faltings la médaille Fields).
Géométrie analytique rigide Sa courte note sur la géométrie analytique rigide[11] relie la théorie de Tate aux schémas formels, ce qui s'est révélé comme un point de vue très fécond par la suite.
Foncteur de Picard L'article fondamental[12] sur l'espace de modules des courbes stables de Deligne et Mumford utilise la description du modèle de Néron[13] par Raynaud.
Diviseur thêta Sa théorie des diviseurs thêta en caractéristique positive est essentielle dans l'étude du groupe fondamental des courbes algébriques par Akio Tamagawa[14].
« Sous-variétés d'une variété abélienne et points de torsion », dans Arithmetic and Geometry, vol. I, Birkhäuser, coll. « Progr. Math. » (no 35), (DOI10.1007/978-1-4757-9284-3_14)
« Courbes sur une variété abélienne et points de torsion », Invent. Math., vol. 71, (lire en ligne)
« Schémas de groupes de types (p,…,p) », Bull. SMF, (lire en ligne)
« Fibres formelles d'un anneau local noethérien », ASENS, (lire en ligne)
« Un critère d'effectivité de descente », ASENS, (lire en ligne)
« Spécialisation du foncteur de Picard », Publ. Math. IHES, (lire en ligne)
« Fibres formelles d'un anneau local noethérien », ASENS, (lire en ligne)
« Compléments sur les sous-tores d'un préschéma en groupes. Applications aux groupes lisses, Exposé XV », dans SGA3, vol 2, 1964-1966 (lire en ligne)
« Groupes algébriques unipotents: Extensions entre groupes unipotents et groupes de type multiplicatif, Exposé XVII », dans SGA3, vol 2, 1964-1966 (lire en ligne)
↑Michel Raynaud, « Courbes sur une variété abélienne et points de torsion », Invent. Math., vol. 71, .
↑Michel Raynaud, « Sous-variétés d'une variété abélienne et points de torsion », dans Arithmetic and Geometry, vol. I, Birkhäuser, coll. « Progr. Math. » (no 35), .
↑Michel Raynaud, « Revêtements de la droite affine en caractéristique p > 0 et conjecture d'Abhyankar », Invent. Math., vol. 116, .
↑(en) David Harbater, « Abhyankar's conjecture on Galois groups over curves », Invent. Math., vol. 117, .
↑« Schémas de groupes de types (p,…,p) », Bull. SMF, (lire en ligne).
↑Pierre Deligne et David Mumford : (en) « The irreducibility of the space of curves of given genus », Publ. Math. IHES, vol. 36, .
↑Michel Raynaud, « Spécialisation du foncteur de Picard », Publ. Math. IHES, (lire en ligne).
↑Akio Tamagawa, « Finiteness of isomorphism classes of curves in positive characteristic with prescribed fundamental groups », J. Algebraic Geom., vol. 13, .
↑Michel Raynaud, « Contre-exemple au "vanishing theorem" en caractéristique p > 0 », C. P. Ramanujam—a tribute, Tata Inst. Fund. Res. Studies in Math., vol. 8, .