Ce département était borné au nord par celui de la Moselle, à l'est par celui du Bas-Rhin, au sud par celui des Vosges, à l'ouest par celui de la Meuse. D'après le cadastre, sa superficie était de 609 406 hectares et 59 ares, dont environ 186 000 hectares recouverts de forêts vers 1862[2]. Il était traversé par quatre rivières principales : la Sarre, la Meurthe, la Moselle et la Seille[2].
Ce territoire administratif présentait par ailleurs un terrain inégal, s'élevant de l'ouest à l'est ; il n'y avait ni plaines bien étendues ni montagnes proprement dites ; il se divisait en vallons nombreux par une multitude de collines qui n'avaient généralement pas plus de 200 mètres d'élévation. Cependant la partie orientale renfermait, sur environ 6 myriamètres et demi de longueur, une portion du revers occidental des Vosges, dont la chaîne se dirige du sud au nord, presque parallèlement au cours du Rhin[2].
Ce département ne présentait point de terrains dits « d'épanchement » ; il ne renfermait que des terrains stratifiés, étant seulement au nombre de 11, à savoir : le grès rouge, le grès des Vosges, le grès bigarré, le muschelkalk, les marnes irisées, le grès infraliasique, le calcaire à gryphées arquées, l'oolithe inférieure avec les marnes supraliasiques, l'oolithe moyenne, le terrain diluvien et le terrain moderne[2].
Dans un souci de régulariser la ligne séparative avec le Bas-Rhin, le conseil général de la Meurthe prit le une délibération demandant le rattachement au canton de Fénétrange de cinq communes du Bas-Rhin : Baerendorf, Hirschland, Rauwiller, Kirrberg, Gœrlingen. Mais ce souhait n'eut aucune suite favorable car le ministre de la justice y transmit un avis négatif[4].
Après que les parties annexées d'Alsace et de Lorraine furent à nouveau françaises par le traité de Versailles en 1919, les anciennes limites de départements ne furent jamais reconstituées. La commune de Raon-lès-Leau revendique toujours sa forêt de 1 000 hectares exigée par Bismarck pour s'assurer le contrôle du sommet stratégique du Donon en échange du maintien de la gare d'Avricourt en territoire français et conservée depuis par la commune bas-rhinoise de Grandfontaine, laquelle dépendait du département des Vosges jusqu'en 1871.
Situation linguistique
En 1806, le département de la Meurthe avait 41 795 locuteurs germanophones[5].
Louis Antoine Michel indique en 1822 qu'il y a deux caractères bien distincts dans le langage des habitants de la Meurthe, que la langue de la population de l'Est n'a rien de commun avec celle du reste du département. Soit : un français « cadencé et un peu chantant » pour une part, et un dialecte allemand[6] pour l'autre. Il indique aussi que dans les principales villes, on parle avec assez de pureté, sans accent marqué[7].
Dans son Dictionnaire de 1836, l'abbé E. Grosse décrit le langage usité dans ce département comme suit[8] : « Ce langage est varié, car on y trouve le français, le patois dit de Lorraine et le patois des Vosges, enfin l'allemand classique et le patois allemand ». « la langue française est assez purement parlée dans les villes, mais on reproche aux habitants l'accent cadencé de leur prononciation ». « Quant au peuple des campagnes, son langage est rude et son accent guttural, surtout dans les communes qui avoisinent la Lorraine allemande et les Vosges. On rencontre certaines localités où le français est peu compris ».
Selon Henri Lepage, l'arrondissement de Sarrebourg comprenait 60 communes germanophones en 1843[9]. Au milieu du XIXe siècle, dans 59 de ces communes, le français y était « ni parlé ni compris » d'après un rapport du Conseil d'arrondissement de Sarrebourg[10]. Un rapport du procureur impérial de Sarrebourg de 1854 mentionne également ces 59 municipalités à propos de leurs représentants de l'autorité qui ne savent pas non plus le français. Il s'ensuit que, pour la rédaction des actes de l'état civil, la délivrance des certificats et autres renseignements de toute nature, il faut s'en rapporter à des agents inconnus qui interprètent et traduisent comme ils le jugent les demandes et les réponses de l'autorité[10]. Le premier président de la cour impériale de Nancy, parle également de ses interprètes qui sont choisis parmi les hommes et « dont la loyauté douteuse ne donne que bien peu de garanties à la justice ». De par le fait, les instructions criminelles ne se font dans les communes germanophones qu'avec une insurmontable difficulté[10].
Outre l'arrondissement sarrebourgeois, une autre entité administrative inclut des communes germanophones, il s'agit du canton d'Albestroff : Henri Lepage les indique avec la mention « cette commune est allemande »[9] ou bien « cette commune est allemande et française »[9] quand il s'agit d'une commune bilingue.
Au niveau scolaire, concernant les arrondissements de Château-Salins et de Sarrebourg, le Conseil académique de la Meurthe révèle dans son rapport de 1852 que 33 instituteurs ne connaissent pas la langue française[10]. Un autre rapport de 1862 déclare que 21 institutrices ignorent complétement le français[10]. Enfin, un rapport non daté de l'inspecteur d'académie de la Meurthe indique qu'au moment où les jeunes quittent l'école vers l'âge de 13 ou 14 ans, après en avoir suivi les exercices pendant cinq ou six années, ils ne sont en général pas beaucoup plus en état d'entendre et de parler le français que quand ils quittent la salle de classe[10].
En 1830 le Conseil général est composé de vingt membres ; il se renouvelle par tiers tous les 5 ans et s'assemble chaque année au jour fixé par une ordonnance royale. Il nomme un de ses membres pour président, un autre pour secrétaire. La durée de sa session ne peut excéder 15 jours (loi du 28 pluviose an 8). A titre d'exemple, le comte Dubois de Riocour fut le président de la session de 1829[12].
Préfet de la Défense Nationale, nommé par Gambetta. Ne peut pas rejoindre son poste, et n'est pas installé. Arrive en mars 1871 à Nancy, remplacé le 14 avril 1871. Sera nommé en 1876 Préfet des Côtes-du-Nord
Étienne Léon Lamothe-Langon, Biographie des préfets : depuis l'organisation des préfectures (3 mars 1800) jusqu'à ce jour, Les Marchands de Nouveautés, (ISBN978-0-543-92174-1, lire en ligne) ;
Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français, depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, L'auteur, (lire en ligne) ;
A Lievyns, Jean Maurice Verdot et Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur : Biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, Bureau de l'administration, , 2e éd. (lire en ligne).
↑Henri Lepage, Annuaire administratif, commercial et industriel du département de la Meurthe, Nancy, 1830, p. 81
↑Alphonse Mahul, Annuaire nécrologique : ou Supplément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques, Baudouin frères, (lire en ligne)