"Joëlle et Kamel font tous deux partie de l'équipe municipale de la nouvelle Maire de Montfermeil, Emmanuelle Joly, mais ils sont en instance de divorce. Toute l'équipe travaille à la mise en œuvre d'une nouvelle et très surprenante politique, dont la pierre angulaire est la création de la " Montfermeil Intensive School of Languages ". Tandis que la ville change et prospère, Joëlle et Kamel se chamaillent…. Mais à l'occasion de la Fête de la Brioche, leur amour peut-il renaître ?" - Allociné
Premier long métrage en tant que réalisatrice de Jeanne Balibar – après un film expérimental sur le théâtre intitulé Par exemple, Électre (2013) et coréalisé avec Pierre Léon –, Merveilles à Montfermeil est une comédie loufoque écrite par l'actrice-réalisatrice[2],[3],[4]. Le titre du film fait référence au lieu de rencontre, dans la forêt de Montfermeil, entre Jean Valjean et Cosette dans Les Misérables de Victor Hugo. Jeanne Balibar déclare avoir délibérément voulu que son film soit une « utopie » basée sur la possibilité d'« une autre économie avec d’autres langues » que l'anglais[4] et se situe dans un « endroit délaissé voire martyrisé par la République » mais qui ne soit pas dépourvu d'une « réalité enchanteresse[5] ».
Le choix des acteurs pour les deux rôles principaux repose, selon Jeanne Balibar, pour Emmanuelle Béart sur sa crédibilité de « proposer un tel sérieux sur la chose politique » et pour Ramzy Bédia sur son « incarnation du citoyen idéal, à la James Stewart » rendant ainsi possible une « comédie de réconciliation sociale à l'américaine comme celles de Frank Capra[5] ». En plus des dix acteurs professionnels, Jeanne Balibar fait jouer une centaine d'habitants des deux communes de tournage avec lesquels elle avait travaillé durant la période 2012-2013 lors d'ateliers bimensuels qu'elle a animés au centre social de la Dhuys avec la musicothérapeute et chanteuse Emmanuelle Parrenin ainsi que le chorégraphe Jérôme Bel[2],[6],[3]. Pour le tournage, la réalisatrice déclare :
« Puisque ce film était l’histoire d’une utopie, je voulais que le tournage soit l’expérience d’une utopie »
Le film est présenté pour la première fois le lors du festival de Locarno en Suisse dans le cadre de la section des « Cinéastes du présent[1] ». Sa sortie généralisée en France, initialement prévue pour le [4],[1], est reportée au .
Accueil critique
Les Inrockuptibles a beaucoup aimé le film : « Jeanne Balibar nous enchante en naviguant entre comédie, gravité et militantisme bienveillant. »[12]
Première a détesté ce film: « Un vent de folie souffle qui emporte tout, l’intelligibilité du récit, la justesse des acteurs et notre patience. »[13]
Au Masque et la plume, le film est éreinté par les critiques présents : un « humour catastrophique » et une cruelle absence de rythme pour Michel Ciment, « un film sur-joué », « ivre de lui-même », rempli d'idées jamais équilibrées, pour Sophie Avon; une « fantaisie laborieuse » où « rien ne marche », et « qui met dans une colère noire » pour Éric Neuhoff; une « catastrophe » d'un « ennui abyssal », dans laquelle « rien n'est sauvable », dont la fantaisie forcée est véhiculée par des acteurs en surchauffe mais dépourvus du moindre sens du rythme pour Charlotte Lipinska[14].
↑Anthony Moreira, « Le festival de Locarno dévoile une sélection alléchante : Costa, Fukada, Nicolau, Ameur-Zaïmeche, Kurosawa... », Les Inrockuptibles, (lire en ligne).