Il sera également un ami de l'aquafortiste et sculpteur Maurice Bastide du Lude, dans l'atelier duquel il travaille. L'atelier est situé au château du Lude, à proximité d'Orléans. Il imprime plusieurs eaux-fortes de petits formats encore en possession de la descendance Bastide du Lude.
Maurice Achener se fixe en 1905 à Paris. Dans les années 1907-1908, il travaille avec Jean-Paul Laurens.
Naturalisé français en 1913, il combat durant la Première Guerre mondiale du côté français et sous le nom de famille de son épouse Émilie Patry. Elle est d'origine genevoise et est la cousine de Mathilde Paravicini. Après une longue carrière d'artiste, pendant laquelle il ne cesse de travailler, reconnu pour ses talents de graveur et d'illustrateur, il meurt à Courbevoie le [2].
Il est inhumé à Paris au cimetière de Montmartre (27e division), dans la tombe où reposent son épouse, Émilie Patry et son beau-frère le pasteur Raoul Patry.
Œuvre
C'est essentiellement un paysagiste, réalisant sur le vif, de nombreux dessins, et peintures qu'il utilise ensuite pour ses gravures. Il lui arrive de travailler directement sur la plaque. Chaque gravure passe par de nombreux états, jusqu'à plus de dix. Il recherche avec soin le papier qui conviendra le mieux à ses tirages. Il collectionne ainsi des papiers du XVIIe siècle pour ses impressions. Il réalise lui-même ses encres. C'est un graveur minutieux et précis, mais son œuvre est poétique et bien que se situant dans une tradition classique, très personnelle.
Il dessine beaucoup Paris mais sillonne également le reste de la France au gré de ses commandes. Il illustre l'Alsace, les Alpes, avec une prédilection pour Notre-Dame-de-Bellecombe, la Provence, la région de Poitiers, Carcassonne, la Corse et la Bretagne. Il visite également l'Italie, l'Allemagne, la Suisse. Il séjourne en Tunisie et aux États-Unis, où ses œuvres sont achetées par des grands collectionneurs.
Il réalise ainsi environ 550 gravures essentiellement des eaux fortes et des pointes sèches. Il peint également des huiles et utilise aussi le pastel pour quelques portraits, notamment ceux des enfants de sa famille.
Paysages de Paris de Léandre Vaillat. La Compagnie générale transatlantique lui demande d'illustrer ce livre en commémoration du lancement du paquebot le Paris, il sera offert aux passagers (éditeur - Cie gale Transatlantique, 1919.
Histoire grotesques et sérieuses d’Edgar Poe Avec G Daragnès, Pierre-Eugène Vibert, et G Aubert traduction de Charles Baudelaire(Crès & Cie, éd. Les Maîtres du livre, 1921.
Provence Une suite d'estampes précédée d'un poème en prose de André Suarès, Eaux fortes de Maurice Achener et de Henry Cheffer, Bois en couleurs de Louis Jou, Publication à Paris (Le Goupy), conservé à la Bibliothèque nationale de France, 1925.
Cités et paysages de France » de Louis Maigret et Camille Mauclair en collaboration avec Yves Brayer (Paris : Barry), livre conservé à la Bibliothèque nationale de France, 1944.
Il fait l’objet d’une exposition personnelle à Paris à la galerie Marcel Guiot au no 4 rue Volney en 1927. Il y présente 54 gravures de paysages italiens (Fiesole : Paysage Toscan, Venise : Dolce farniente, Vicence La tour, Florence...) des vues de Strasbourg, de Paris, de Fribourg et de Provence. Le catalogue de cette exposition est préfacé par André Blum :
« […] Ce n'est pas un promeneur distrait pour lesquels les aspects de la nature ne changent pas ; il sent au contraire à chaque moment les effets différents produits par l'ombre ou le soleil, par le vent par les vapeurs qui montent de la terre, par les brumes, par les pluies qui modifient sans cesse la physionomie d'un coin de terre. Pour exprimer la vérité de ces harmonies, sa science joue avec dextérité du noir et du blanc, dont il fait ressortir les diverses valeurs sur ses épreuves, sachant indiquer par ses tailles ce que signifie chaque élément d'un paysage […] »
À partir de 1922 et jusqu'en 1954, il est l’un des artistes de la galerie Sagot - Le Garrec à Paris. Il expose à Chicago à la galerie Albert Roullier. La galerie Simonson du no 19 rue de Caumartin à Paris montre des gravures et des dessins de Maurice Achener, Samuel Chamberlain et José Pedro Gil en . En 1962, la ville de Mulhouse lui consacre une rétrospective de soixante ans de gravures. Cette exposition est organisée par la Société Godefroy Engelmann. L'année de sa mort en 1963, la Bibliothèque nationale de France organise une exposition de commémoration, et en 2003, c’est à Mulhouse que la bibliothèque-médiathèque lui rend hommage par l’exposition intitulée La Douce Luminosité du ciel.
↑Florian Siffer, « Achener, Maurice », dans Roland Recht et Jean-Claude Richez (dir.), Dictionnaire culturel de Strasbourg : 1880-1930, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, (ISBN978-2-8682-0988-7), p. 23.
↑Archives de Paris, transcription no 1306 faite au 15e arrondissement de Paris le 27 avril 1963 portant décès à Courbevoie le 18 avril précédent, vue 6 / 31.
Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'Estampe en France (1830-1950), Paris, Arts et métiers graphiques/Flammarion, 1985, p. 12.
Florian Siffer, « Achener, Maurice », dans Roland Recht et Jean-Claude Richez (dir.), Dictionnaire culturel de Strasbourg : 1880-1930, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, (ISBN978-2-8682-0988-7), p. 23.