Il entre dans le groupe Bouygues en 1974 en qualité de conducteur de travaux, avant d’exercer des fonctions à la direction commerciale de l’entreprise[5]. En 1978, il fonde la société Maison Bouygues, spécialisée dans la vente de maisons individuelles sur catalogue. En 1982, il devient administrateur de Bouygues. En 1984, il participe à l’acquisition de la société de distribution d’eau SAUR. En 1987, il est nommé vice-président de Bouygues. Il a également participé au chantier du forum des Halles[1].
Alors que tout le monde attendait le fils aîné, Nicolas Bouygues, ingénieur de l'École centrale Paris (comme le père Francis Bouygues et le grand-père Georges Bouygues) c’est Martin, moins diplômé (de niveau baccalauréat) mais présentant des facultés d’adaptation et au relationnel plus facile[6], qui obtient, le , le poste de PDG de l'entreprise. Son frère aîné n’aurait en effet pas réussi à s’entendre avec son père pour obtenir ce poste[7],[3]. Âgé de 37 ans, Martin Bouygues devient ainsi le plus jeune PDG du CAC 40[1].
Le , il annonce la scission du poste de PDG lors de l'assemblée générale du groupe Bouygues. Il conserve le poste de président, mais cède celui de directeur général à Olivier Roussat[8].
Marié à Melissa, un ancien mannequin, rencontrée aux États-Unis[1], Martin Bouygues est le père de trois enfants[9] : Edward, William et Charlotte[10]. Depuis le , Edward Bouygues a rejoint le conseil d’administration du groupe Bouygues en compagnie de son cousin Cyril[11], fils d’Olivier Bouygues, en tant que représentants permanents de SCDM »[12].
Gestion
Dans les années 1990, Martin Bouygues développe les activités du groupe autour de trois pôles, la communication (TF1, LCI), la construction et les télécoms, notamment à l’international.
Il prend aussi des décisions de gestion stratégiques difficiles, comme, entre autres, le refus des conditions d’attribution de la licence UMTS en 2001[13] ou le rapprochement avec Alstom, société spécialisée dans le secteur des transports, et de la production d’énergie, en 2006.
Ascension
Martin Bouygues est à l’initiative des lancements de Bouygues Telecom (1994), de LCI (1994), de TPS (1996), mais c’est en repoussant la tentative de raid de Vincent Bolloré en 1997 qu'il parvient à se faire reconnaître comme digne successeur de son père.
Entré au capital fin 1997, Vincent Bolloré (qu'il connaissait depuis l’école Gerson à Paris où ils avaient fréquenté la même classe de CM1[14]), a rapidement remis en cause sa gouvernance, en contestant dès mars les comptes 1997 du groupe Bouygues. Le conflit n'aura de cesse de s’intensifier jusqu’au rachat de la part de Vincent Bolloré, pour une valeur de 580 millions d’euros, par la holding Artemis de François Pinault, en . Vincent Bolloré encaisse dans cette transaction une plus-value de 230 millions d’euros. L'antipathie est persistante et Martin Bouygues ne sera pas présent au mariage de sa nièce (fille de Nicolas Bouygues) avec le fils de Vincent Bolloré[14].
Il arrive 9e au classement Challenges des patrons les plus performants du CAC 40 en 2014[15]. En , la Harvard Business Review classe Martin Bouygues 6e dans le classement général des patrons les plus performants au monde[16],[17].
Autres mandats
Il détient également d’autres mandats au sein du groupe Bouygues[18] :
Sa mort a été annoncée le [22] par l'AFP avant d'être formellement démentie quelques minutes plus tard[23].
Il s'est fait construire un château sur un domaine de chasse en Sologne[1].
Avec son frère Olivier, il possède deux domaines viticoles dans le Bordelais, Château Montrose et Château Tronquoy-Lalande, ainsi que le Clos Rougeard, un domaine réputé du Val de Loire[24],[3]. Il est également propriétaire du domaine Henri Rebourseau depuis 2018[25].
Il a plusieurs fois été mis en examen dans des affaires d'abus de bien sociaux, avant d'être blanchi[1].
Son fils William et sa fille Charlotte siègent au conseil d’administration du groupe depuis 2018[26],[27].
D’après le classement de Challenges, il est le 9e patron le plus performant du CAC 40 en 2014[15]. En 2013, il figure 39e au classement des salaires des patrons du CAC 40[29]. En 2012, en choisissant de renoncer à sa part variable[30], sa rémunération est diminuée de près de 60 % pour atteindre 920 000 €. Il représente avec son frère Olivier la 37e fortune de France avec plus de 2,2 milliards d'euros en 2023[31].
(en) Creative construction, The Economist, 2006-11-30. Explique comment les frères Bouygues, Martin et Olivier, sont parvenus à prendre le contrôle du groupe Bouygues dont le père ne possédait plus que 5 % en 1993 à sa mort.