Elle est une des plus célèbres virtuoses du XIXe siècle.
Marie Pleyel était un esprit libre aussi bien dans sa carrière que dans sa vie privée mais elle était très respectée sur la scène musicale européenne.
Biographie
Marie-Félicité-Denise Moke est née à Paris le . Son père, Jean Jacques Moke, est un professeur de langues, originaire de Torhout, en Flandres. Sa mère, Maria Magdalena Segnitz, tient un magasin de lingerie à Paris[2].
Cette rupture rend Berlioz fou de rage, il entreprend de quitter l'Italie (où il se trouve après avoir remporté le Prix de Rome) et de se rendre à Paris pour tuer Marie ainsi que sa mère. Heureusement les circonstances et la raison reprennent le dessus et le funeste projet ne se réalise pas. Cependant Berlioz lui garde une rancune féroce[3] qu'il transpose dans une nouvelle des Soirées de l'orchestre, Euphonia ou la ville musicale, où elle apparaît « à peine déguisée[4] » sous le nom anacyclique d'Ellimac (Camille) puis sous celui, plus mystérieux, de Nadira.
Camille et Marie Pleyel ont un fils, Ignace Henry Pleyel (1832-1853) et une fille, Camille Louise Pleyel (1833-1856)[2].
Les époux se séparent quatre ans plus tard et Camille obtient le divorce pour infidélité le .
Carrière musicale
Enfant prodige au piano, Marie Pleyel donne son premier concert à l'âge de huit ans.
Elle étudie avec Jaques Herz (1794–1880), frère de Henri Herz, plus tard avec Friedrich Kalkbrenner et Ignaz Moscheles. À l’âge de quinze ans, elle est déjà connue en Belgique, Autriche, Allemagne et Russie comme une virtuose accomplie. Elle impressionne le public par l’aisance et la poésie de son interprétation de Beethoven et de l’école romantique[5].
Bientôt elle est considérée comme l’un des meilleurs pianistes de son temps et est louée par les plus grands artistes de l'époque.
Franz Liszt la considère comme « pas simplement une grande pianiste femme, mais un des plus grands artistes du monde ». Ils se produisent ensemble à Vienne en 1839. La technique de Marie est d'ailleurs comparée à celle de Franz Liszt.
François-Joseph Fétis déclare : « ...mais je déclare qu'aucun d'eux ne m'a donné, comme Madame Pleyel, le sentiment de perfection. »[6]
Heinrich Heine la considère parmi les plus grands pianistes « Thalberg est un roi, Liszt un prophète, Chopin un poète, Herz un militant, Kalkbrenner un troubadour, Mme Pleyel une sibylle, et Döhler un pianiste. »
Elle fait des tournées en Angleterre, en Autriche et en Russie. C’est en Russie qu’elle entend le pianiste autrichien Sigismund Thalberg, qui exerce désormais sur elle une grande influence artistique.
Marie Pleyel est en contact avec les personnes les plus connues et les plus influentes de son époque ; elle est un membre important et actif de l’élite artistique du milieu du XIXe siècle.
Franz Liszt célèbre ses talents pédagogiques : « Il n'y a qu'une seule école appropriée à l'art (du piano) ; c'est celle de Madame Pleyel »[8].
Marie Pleyel meurt en 1875 à l’âge de 63 ans et est inhumée au cimetière de Laeken.
Bien que célèbre et célébrée à son époque, l’histoire de la musique n'accorde pas une place très importante à Marie Pleyel. Sa liberté et son indépendance ont été souvent moquées ou méprisées. Ce mépris s’explique au moins en partie du fait qu’elle est une femme. De nombreuses femmes pianistes ont eu du succès au XIXe siècle et peu d’entre elles sont encore mentionnées au début du XXIe siècle.