Cet article concerne la médecin féministe connue aussi sous le nom de Marie Delcourt. Pour la philologue, helléniste et historienne, voir Marie Delcourt.
Marie Derscheid est née à Saint Vaast le . Ses parents sont Carl Derscheid (1823-1891), venu du Grand Duché de Luxembourg pour diriger la manufacture de faïence Boch à la Louvière[1], et Adeline Putsage (1835-1911). Elle est la troisième d'une fratrie de onze enfants[2].
Elle poursuit des études d'institutrice à Mons, à école normale de formation d’institutrices communales dirigée par Marie Popelin[3]. Ensuite, toute en travaillant comme enseignante, elle décide de poursuivre des études universitaires à Bruxelles et y obtient un doctorat en sciences naturelles en 1885[4]. Elle poursuit par des études de médecine et obtient son diplôme en 1894 avec grande distinction[4]. Elle se spécialise ensuite en orthopédie et étudie à Berlin, Paris et Vienne, avant de rentrer en Belgique et d'y être classée première au concours universitaire de 1895[3].
En 1890, en Belgique, la loi du 10 avril autorise les femmes à exercer la profession de médecin et de pharmacien, pour autant qu'elles aient le consentement de leur époux[5].
Elle est cheffe de service à l'Hospice des orphelines de Bruxelles de 1901 à 1911[4]. Elle est aussi médecin inspectrice des écoles pour la ville de Bruxelles de 1916 à 1928, membre de la Société belge de chirurgie, vice-présidente de la Société belge d'orthopédie et une des fondatrices de l'École supérieure de kinésithérapie[4],[3].
Elle est féministe, fondatrice et présidente de 1921 à 1932 de la Fédération belge des femmes universitaires qui soutient les jeunes diplômées dans leur carrière ou la poursuite de leurs études. En 1929, elle y crée une section spécifique pour les femmes médecins et la fait adhérer à l'International Federation of Medical Women[1]. Elle est aussi active au sein du Conseil national des femmes belges dont elle préside en 1923, la Commission Moralité et hygiène[4].
Elle est intéressée par la musique, l'aquarelle, à laquelle est elle initiée par son amie Anna Boch[1], et l'archéologie[4]. Soignant les épouses du Bey de Tunis lors d'un séjour en Afrique du Nord, elle est décorée de l'ordre du Nichan Iftikhar[4].
Le Fonds Derscheid-Delcourt de l'Université libre de Bruxelles permet à des étudiants aux moyens modestes d'étudier à l'étranger[7]
Références
↑ ab et cThérèse Thomas, « Anna Boch, une femme peintre dans un univers masculin (1848-1936) », Les cahiers de Mariemont, volume 36, 2008. Mélanges, , p. 29-34 (lire en ligne)
↑ ab et cSuzanne van Rockeghem, Jeanne Verchival-Vevoort, Jacqueline Aubenas, Des femmes dans l'histoire en Belgique, depuis 1830, Bruxelles, Luc Pire, , 302 p. (ISBN2874155233, lire en ligne), p. 114