Née à Genève de parents suisses, Marie Marguerite Mühlhauser épouse Jacques Henri Bohy le à Nyon (Suisse). Deux filles naissent de leur union.
Son enfance se passe à Lyon dans un milieu où la musique joue un rôle important. Élève pour le piano et le solfège du Conservatoire de musique de cette ville, elle passe ses premiers concours publics et obtient un premier accessit en 1896[1]. Encouragée par sa famille, elle commence l’étude du chant dès 1897 dans la classe du professeur Ribes dont elle sera l’accompagnatrice, ainsi que de Henri Alphonse Brin devenu plus tard le ténor Charles Dalmorès. Son mariage l'année suivante la ramène en Suisse où elle poursuit sa formation de cantatrice d’abord avec Willy Rehberg, professeur supérieur au Conservatoire de Genève, avant de devenir l’élève du professeur Léopold Ketten. Elle donne son premier concert à Nyon en , très vite suivi d’autres dans la région.
Carrière
Marie-Louise Debogis aura dans sa carrière donné plusieurs centaines de recitals à travers l'Europe[2].
En 1905, elle rencontre à Paris Gabriel Fauré et Louis Aubert. Elle participe à des séances d’études avec le compositeur René Chansarel. 1906 marque ses débuts de cantatrice en Suisse alémanique. Elle fait la connaissance Ernest Ansermet et Emile Lauber dont elle chantera des mélodies notamment à Paris dans un Salon très sélect de l’époque, celui du peintre Madeleine Lemaire.
Dès 1908, sa carrière prend un tournant international et Gabriel Fauré l’engage pour une série de concerts à Milan[3]. À Berlin, elle auditionne à l’Opéra royal devant le chef d’orchestre Edmund von Strauß(de) et l’agence Leonard lui demande l’exclusivité pour tous ses engagements en Allemagne et les pays scandinaves.
Cette même année, outre des concerts à Paris (en l’honneur de Camille Saint-Saëns), Genève et en Allemagne, elle donne une série de 24 concerts au Mexique, à Mexico principalement.
À la suite d'un récital au Conservatoire Klindworth-Scharwenka(de) de Berlin, elle est invitée en 1909 à rencontrer Siegfried Wagner à Heidelberg. Ce dernier l’engage pour le Festival de Bayreuth de cette même année. Elle y interprétera Woglinde dans le trio des Filles du Rhin (Das Rheingold) et une Fille-fleur dans Parsifal. Sa carrière internationale est lancée. En fin d’année, prise du rôle d’Elsa pour une représentation de Lohengrin à Zurich, puis à Genève.
Suivent quatre années d'engagements à travers toute l’Europe. Elle continue néanmoins à prêter régulièrement son concours à la Fête des musiciens suisses, à participer aux concerts d’abonnement de la Tonhalle à Zurich et à se produire régulièrement en Suisse romande, à Genève notamment où elle habite.
1913 est marqué par son engagement par l’Association des Concerts Lamoureux à Paris. L'année suivante, elle commence une tournée de récitals et de concerts en Allemagne principalement. Marie-Louise Debogis participe aux manifestations marquant le centenaire de l’entrée du canton de Genève dans la Confédération suisse avec une création de Émile Jaques-Dalcroze. Elle entreprend aussi une dernière tournée à l’étranger, avant le début de la Première Guerre mondiale, avec l’Orchestre Lamoureux de Paris[4].