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Marcel Juste Ruotte (, Saint-Dié[1] - ?) est un fonctionnaire français impliqué dans un trafic d'influence relatif à des nominations dans l'ordre de la Légion d'honneur, ou affaire des décorations de 1926.
Biographie
Il entre au ministère du Commerce en 1919 où il occupe les fonctions de sous-chef de bureau au service de l'expansion commerciale, chargé du personnel et du classement des dossiers de la Légion d'honneur. À ce titre, il est dans le circuit administratif des nominations et promotions à la Légion. À une époque où le plus grand nombre des décorés sont d'anciens combattants de 1914-1918, tout ce qui touche à la Légion d'honneur est un sujet très sensible pour l'opinion.
En 1926, sur dénonciation de commerçants approchés par un complice, il est entendu par la Sûreté générale[2]. Il est accusé de vendre la Légion d'honneur pour une somme variant de 80 000 à 100 000 francs. Au moment de son arrestation, sa fortune atteint 1 million de francs Poincaré. Le procès correctionnel[3] intervient très rapidement et, en , Marcel Ruotte est condamné à 3 ans de prison[4], ramenés à 18 mois en appel[5]. Compte tenu de la nature et de l'ampleur du trafic, la faiblesse de la peine fit écrire à la presse communiste et au journal contre-révolutionnaire L'Action française que de puissantes personnalités politiques étaient intervenues en faveur de l'accusé. Rien ne fut prouvé et le retentissement et les conséquences politiques furent bien moindres que dans le scandale des décorations de 1887.