Marcel Fournier est l'aîné d'une famille de dix enfants originaire d'Annecy[2], dont les parents sont Eugène Fournier (1885-1947) et Angèle Satin (1892-1981)[3]. Son père possède une petite mercerie ce qui lui donne le goût du commerce.
Le , Marcel Fournier se marie avec Cécile Paturle (1912-1996) à Saint-Laurent-du-Pont (Isère), ils divorceront le [3].
Élu au conseil municipal le , sous le mandat de Georges Volland, il participe à l'équipe qui dirige la construction de l'ancien hôpital[4] sur le site du Trésum.
Dans les années 1950, il reprend le commerce de son père situé au « 42 rue Vaugelas » à Annecy et cherche rapidement à diversifier la mercerie familiale en le dénommant « Grand magasin de nouveautés » et le transformant en une véritable petite attraction en ville. Vite conscient que la distribution va connaître une grande révolution avec l'arrivée des magasins d'Édouard Leclerc, il cherche à se diversifier dans l'alimentaire discount, craignant l'arrivée d'un magasin Leclerc dans la ville[5].
En 1959, Marcel Fournier rencontre Denis et Jacques Defforey, qui travaillent dans l'entreprise familiale, Badin-Defforey, avec leur père Louis, grossiste en alimentation, à Lagnieu dans l'Ain[6]. Ils emploient alors 250 personnes et desservent une cinquantaine de succursales pour alimenter 500 détaillants ruraux[7]. Marcel Fournier et la famille Defforey se rencontrent au « Groupement d'achats des grands magasins indépendants » (GAGMI). Il dépose officiellement la marque « Carrefour supermarchés » en juillet 1959.
Marcel Fournier s'entend en janvier 1960 avec la famille Badin-Defforey pour son approvisionnement. Il est rapidement victime de son succès, les 200 m2 de son magasin libre-service discount dans les sous-sols de la mercerie familiale s'avèrent vite insuffisants pour répondre à la demande. Il se fait livrer les produits par une petite trappe qui s'ouvre directement sur le trottoir. Il s'associe avec Denis Defforey pour ouvrir dès le un supermarché de 850 m2 à l'angle de l'avenue de Parmelan et de la rue André Theuriet toujours à Annecy[8]. Son idée majeure est de laisser une grande place libre pour aménager un parking pour les voitures à proximité immédiate du magasin. Il a découvert ce nouveau concept « No parking, no business » lors d'un voyage aux États-Unis. Le nouveau « supermarché », le premier à porter cette dénomination en France, séduit les clients, proposant un large éventail de produits et des prix au rabais. Pour mieux attirer les clients, le supermarché vend l'essence à prix très bas. En mai 1963, un deuxième supermarché est ouvert à Cran-Gevrier (banlieue d'Annecy) et un autre au bout de l'avenue de Genève.
Le , Marcel Fournier et Denis Defforey ouvrent ensemble le tout premier hypermarché Carrefour, à Sainte-Geneviève-des-Bois au sud de Paris[4].
En 1979, il se met à la retraite et quitte la tête de la société Carrefour[11]. À la fin des années 70, Marcel Fournier est, de façon sporadique, un homme de presse où par deux fois, il passe la main a son ami, Robert Hersant. Il prend le contrôle des journaux, tel que L'Aurore, Le Dauphiné libéré, L'Est républicain et peut-être l'éphémère J'informe, de Joseph Fontanet[11].