Fils du futur pasteur Rodolphe Benjamin Louis (alors encore maître au collège de Morges) et de Jeanne Marie Sophie Chevalier, il fréquente dès 1839 le collège secondaire de Morges, puis suit des cours à l’Académie de Lausanne avant d’entreprendre à Genève un apprentissage de peintre sur émail chez Jacques Aimé et Charles Louis François Glardon. Il quitte cependant bientôt cette activité pour entrer dans l’atelier du peintre Jean-Léonard Lugardon[1].
À 21 ans, en 1850, il se rend à l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf, où il entre dans la classe de peinture de Karl Ferdinand Sohn, suivant aussi les cours de Heinrich Mücke en théorie de l’anatomie et des proportions. Il ne reste cependant que huit mois dans cette institution, préférant une formation dans l’atelier prestigieux de Rudolf Jordan. Il devient membre de l’association d’artistes Malkasten. Inspiré par l’exemple de Ludwig Knaus qui deviendra son ami et avec qui il voyage en Forêt-Noire et en Suisse, particulièrement dans l’Oberland bernois (1853), puis encore en Suisse et à Paris (1856-1857), il se décide à se consacrer à l’illustration de la vie paysanne et à la peinture de genre[2].
Il s’installe définitivement à Düsseldorf et y épouse en 1858 Bertha Louise Euler, fille de notaire. Il reste dorénavant établi dans cette ville, travaillant parfois en association avec Carl d’Unker(de). Il y organise des fêtes extravagantes sur des thèmes suisses et alpestres qui feront beaucoup parler d'elles[3]. On lui connait une dizaine d’élèves privés. Durant une quarantaine d’années, il produit en moyenne cinq œuvres par année, toiles et dessins aujourd'hui éparpillés en Europe et aux États-Unis.
L'artiste décède à Düsseldorf le , et l’Allemagne officielle lui rend hommage, y compris l’empereur Guillaume II, qui fait déposer une couronne. Benjamin Vautier laisse quatre enfants : 1) Charles Joseph Benjamin Vautier (*1860), peintre à Paris ; 2) Clara Antonia Vautier (1862-1944), mère du peintre paysagiste Otto von Wätjen ; 3) Otto Vautier(de) (1863-1919), peintre lui-même et père de deux peintres de l’école genevoise, Otto Vautier (1894-1918) et Benjamin Vautier (1895-1974) ; 4) Paul Louis, née en 1865, qui suivit une carrière commerciale[2].
Adolf Rosenberg, Vautier (mit 111 Abbildungen nach Gemälden und Zeichnungen) (Künstler Monographien 23), édition Verlagen und Klasing, Bielefeld, Leipzig, 1897.
Charles Vuillemin, Benjamin Vautier: souvenirs, éd. Georges Bridel, Lausanne 1898.
Sylvain Bauhofer, Benjamin Vautier (1829-1898). Chronique d’un village utopique (Mémoire de licence Université de Lausanne), Lausanne 1993, 2 vol.
Jacques Longchamp, Marc Louis Benjamin Vautier (dit l’Ancien). Une monographie, Genève, Slatkine, , 231 p. (ISBN978-2-8321-0692-1).