Marc-Antoine Durando naît le 22 mai 1801 à Mondovi dans une famille très aisée. Deux de ses frères, Giovanni (1804-1869) et Giacomo (1807-1894), deviendront généraux et hommes politiques. Dès l'âge de 15 ans, Marc-Antoine manifeste le désir de partir comme missionnaire en Chine, et entre dans la Congrégation de la Mission à l'âge de 18 ans. Il est ordonné prêtre le 12 juin 1824 dans la cathédrale de Fossano puis part à Casale Monferrato où il reste pendant 5 ans. Sa demande des Missions étrangères n'est pas acceptée par ses supérieurs qui le destinent aux missions populaires et rurales ainsi qu'à la prédication des exercices spirituels pour le clergé. En 1829, il est envoyé à la maison de Turin où il est nommé supérieur en 1831[1].
Les difficultés à résoudre sont nombreuses car la période napoléonienne a supprimé les instituts religieux et confisquer leurs biens, il faut donc commencer par aménager la résidence des lazaristes. Le père Durando établit la résidence de Turin dans l'ancien monastère de la Visitation[2]et la complète par un bâtiment qui permet les conférences au clergé et les exercices spirituels aux laïcs qui devient une référence pour le clergé turinois et piémontais. De nombreux saints la fréquentent dont saint Joseph Cafasso, saint Jean Bosco, saint Léonard Murialdo, le bienheureux Joseph Allamano et saint Joseph-Benoît Cottolengo qui s'inspire de l'esprit de saint Vincent de Paul par ses œuvres et sa spiritualité[3].
En 1833, Marc-Antoine introduit dans le Piémont les Filles de la charité de Saint-Vincent-de-Paul pour s'occuper de divers hôpitaux militaires et civils. Il fait établir des œuvres de charité appelées "Miséricordes", aidées par les sœurs et l'association des Dames, qui les soutiennent financièrement. Ce sont des centres d'aide sociale, où le pauvre trouve un repas chaud, des vêtements à disposition, des soins médicaux de base. Autour de ces centres se développent bientôt des crèches pour enfants pauvres ou pour les mamans qui travaillent, des orphelinats, des infirmeries pour personnes âgées, des visites à domicile aux pauvres et aux malades. L'une des Miséricordes les plus complètes et les plus bénéfiques est la première Miséricorde de San Massimo fondée en 1854 et confiée à la direction de la servante de Dieu sœur Marie Clarac. Ainsi Turin possède un vrai réseau d'œuvres de charité[4].
En 1837 il est nommé visiteur de la province de Haute Italie ; cette nomination révèle l'estime qui s'était créée autour de sa personne dans le bref temps où il gouverna la maison de Turin. Mgr Fransoni, archevêque de Turin, lui confie aussi la direction des Sœurs de Saint Joseph de Turin. Il contribue à la rédaction des constitutions religieuses des Sœurs de Sainte-Anne de Turin. Il est directeur spirituel des clarisses capucines du nouveau monastère de Sainte-Claire[5]et du monastère des Sœurs pénitentes de sainte Marie-Madeleine[6]. Le 3 juillet 1866, les communautés religieuses sont supprimées et le père doit racheter les maisons confisquées. C'est une préoccupation énorme pour le père Durando car outre la dépense considérable qu'elle comporte, il n'est pas possible de mettre les maisons et les biens au nom de la communauté des Lazaristes, qui est légalement supprimée, mais il faut les mettre au nom de personnes physiques avec les frais liés aux successions[7].
Certaines filles sous la direction spirituelle du père Durando expriment leur intention d'entrer dans une congrégation religieuse mais, selon les lois canoniques de l'époque, leurs naissances hors mariage religieux les empêchent d'entrer en religion. Pour répondre à cette demande, il fonde le 21 novembre 1865 la compagnie de la Passion de Jésus de Nazareth, une société de vie apostolique ayant pour but de servir les personnes souffrantes et d'accompagner les mourants. Le père Marc-Antoine Durando meurt le 10 décembre 1880. Son corps repose dans l'église de la Visitation de Turin(it). Le pape Jean Paul II le béatifie le 20 octobre 2002[9],[10].
↑(it) Giuseppe Tuninetti, I seminari diocesani di Torino : Dal Concilio di Trento (1563) al Concilio Vaticano II (1965) tra memoria e storia, Effatà, , 720 p. (ISBN978-88-7402-887-0, lire en ligne), p. 83