La commune qui comptait 1 233 habitants, appelés Marayais, en 1806 a vu sa population décroître régulièrement jusqu'en 1975 pour remonter aux environs de 500 au XXIe siècle. Outre le bourg, le territoire de la commune couvre cinq hameaux : Champcharme Haut, Champcharme, Les Boulins, La Perrière et Champsicourt. Le village est situé à 11 kilomètres d'Aix-en-Othe capitale du Pays d'Othe ; il est traversé par la RD374 qui relie Nogent-sur-Seine à Charrey.
Elle est située au sud de la Vanne, là où la puissance des assises crayeuses atteint son maximum. C'est dans cette portion que qu'on rencontre les sommets les plus élevés du Pays d'Othe[3]. Ainsi, l'altitude de la commune varie entre 177 et 288 mètres ; sa superficie est de 4 232 hectares[4].
L'Ancre, d'une longueur de 16 km, prend sa source dans la commune à 201 mètres d'altitude[6] et se jette dans la Vanne à Estissac, après avoir traversé quatre communes[7]. Elle possède trois affluents, dont la Rû de Champcharme qui traverse la commune[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 827 mm, avec 12,7 jours de précipitations en janvier et 8,1 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Saint-Mards », sur la commune de Saint-Mards-en-Othe à 4 km à vol d'oiseau[11], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 759,6 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 41,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −21,3 °C, atteinte le [Note 2],[12],[13].
La commune est desservie par les lignes de bus no 91 « Troyes - Le Valdreux » et no 901 « Maraye-en-Othe -- Aix-en-Othe » du réseau de bus Les Courriers de l'Aube[17],[18].
Urbanisme
Typologie
Au , Maraye-en-Othe est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1].
Elle est située hors unité urbaine[I 2]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Troyes, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[I 2]. Cette aire, qui regroupe 209 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (75,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (75,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (73,3 %), terres arables (19,4 %), zones agricoles hétérogènes (3,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2 %), prairies (1,6 %), zones urbanisées (0,6 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Morphologie urbaine
La commune compte cinq hameaux : Champcharme Haut, Champcharme, les Boulins, la Perrière et Champsicourt.
Logement
En 2009, le nombre total de logements dans la commune était de 269, alors qu'il était de 243 en 1999[i 1].
Parmi ces logements, 70,3 % étaient des résidences principales, 19,2 % des résidences secondaires et 10,5 % des logements vacants. Ces logements étaient quasiment tous (98,8 %) des maisons individuelles[i 2].
La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 95,2 %, en hausse par rapport à 1999 (87,0 %)[i 3].
Toponymie
Maraye est attestée sous les formes Maraia en 1173 et Vicus Paludosusen 1678[20], puis Maray en 1793 et Marcey-en-Othe en 1801[21].
Il peut s'agir du même mot dérivé en -acum que Marray (Indre-et-Loire, MarreiumXIe siècle) ou Maray (Loir-et-Cher), sauf qu'il est ici du féminin -aca > -aye[22]. Le premier élément est dans ce cas le nom de personne gallo-romain Marus, issu du gaulois maros, grand, également utilisé comme nom de personne (cf. breton meur, grand ; vieil irlandais már, grand)[23].
Faune
Le loup est présent sur le territoire de la commune. Auxon par arrêté préfectoral figure dans le cercle 2 c'est-à-dire la zone « où des actions de prévention sont nécessaires du fait de la survenue possible de la prédation par le loup pendant l'année en cours »[24]
Histoire
Durant le XIIe siècle, l’église de Maraye-en-Othe appartenait a l'ancienne abbaye Saint-Martin-ès-Aires.
Depuis le XIIe siècle jusqu'au XVe siècle, le minerai de fer contenu dans le sol est exploité, notamment dans le site de la « forêt domaniale de Foissy »[27] amenant le développement d'une activité métallurgique[28].
« Par acte qualifié transaction en date du 25 janvier 1553, le duc de Nivernais déclare délaisser, donner, céder et transporter aux habitants de Maraye-en-Othe et à leurs successeurs, en droit d'usage perpétuel et à toujours, la quantité de 300 arpents de bois, ensemble le fonds de la contrée appelée "le bois de Villiers", etc. Cet acte se terminait ainsi : "Et, par exprès, a été accordé que les dits habitants ne pourront essarter, extirper, défricher ni mettre en nature de labour et agriculture, part et portion desdites contrées et quantités susdites, sur peine de privation et extinction desdits droits d'usage et pâturage. »[29].
Un projet de chemin de fer par la Compagnie des chemins de fer électriques de Champagne eut lieu à Maraye-en-Othe (Il s'agissait de relier Romilly-sur-Seine à Auxon en passant par le Pays d'Othe -Villadin-Villemaur-Saint-Mards)[30]
Le hameau des Boulins comptait un maquis sous les ordres des lieutenants Collot et Flamand. Le 12 juin 1944, le groupement comptait 112 hommes, mais à la suite d'une dénonciation le groupe est attaqué, décroche et rejoint le maquis de Suy-la Grande-Jaronnée à la limite de l'Yonne[32].
L'après-guerre voit progressivement la fin d'une antique civilisation agricole, et le début du remembrement des années 1950.
Le , une convention de modernisation des documents comptables est signée à la mairie de Maraye-en-Othe. Elle permet l’aboutissement des travaux de dématérialisation de documents comptables s’inscrivant dans une démarche de gestion durable et écoresponsable, qui a permis l'économie de 1 900 feuilles A4. C'est la première commune de l'Aube à appliquer une dématérialisation totale grâce à l’outil gratuit que la Direction générale des Finances publiques (|DGFiP) a mis à sa disposition[40].
Finances locales
De 2008 à 2013, la capacité d'autofinancement nette du remboursement en capital des emprunts est restée quasiment toujours négative, à un taux par habitant très inférieur à celui des communes de même type[41] :
Capacité d'autofinancement nette par habitant et par an.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[44]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[45].
En 2022, la commune comptait 429 habitants[Note 5], en évolution de −7,74 % par rapport à 2016 (Aube : +0,7 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2021, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 26,1 %, soit en dessous de la moyenne départementale (35,0 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 33,8 % la même année, alors qu'il est de 28,2 % au niveau départemental.
En 2021, la commune comptait 218 hommes pour 212 femmes, soit un taux de 50,70 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,70 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Pyramide des âges de la commune en 2021 en pourcentage[I 5]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,0
6,5
75-89 ans
6,8
27,8
60-74 ans
25,2
20,2
45-59 ans
20,4
19,3
30-44 ans
20,2
8,5
15-29 ans
9,7
17,2
0-14 ans
16,7
Pyramide des âges du département de l'Aube en 2021 en pourcentage[I 6]
La commune administre une école élémentaire[47]. En 2012, 53 000 € ont été dépensés par l'ensemble du groupe scolaire du regroupement pédagogique intercommunal (RPI) (Chennegy, Maraye-en-Othe et Bercenay-en-Othe), ce qui a permis de rénover une classe en 2012 et une autre en 2013, terminant ainsi la rénovation du groupe scolaire[48].
Manifestations culturelles et festivités
Le marché de Noël est organisé, en collaboration avec les villages du regroupement pédagogique intercommunal, par la « Tarandole des trois pommes de Chennegy »[49].
Maraye-en-Othe dispose d'un centre équestre et d'un gymnase[52] ainsi que d'un terrain de basket.
L'association Liberty Quad 10 organise des randonnées et des cours d'initiation au quad[53].
Le championnat de France équestre de Mountain trail aura lieu en 2023, le 18 août[54].
Cultes
Seul le culte catholique est célébré à Maraye-en-Othe. La commune est l'une des dix communes regroupées dans la paroisse « d'Auxon », l'une des six paroisses de l'espace pastoral « Forêts d’Othe et d’Armance » au sein du diocèse de Troyes, le lieu de culte est l'église paroissiale Saint-Jacques-le-Majeur[55].
Économie
Revenus de la population et fiscalité
En 2011, le revenu fiscal médian par ménage était de 32 030 €, ce qui plaçait Maraye-en-Othe au 12 356e rang parmi les 31 886 communes de plus de 49 ménages en métropole[56].
En 2009, 48,3 % des foyers fiscaux n'étaient pas imposables[i 4].
Emploi
En 2009, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 296 personnes, parmi lesquelles on comptait 78,5 % d'actifs dont 71,7 % ayant un emploi et 6,8 % de chômeurs[i 5].
On comptait 54 emplois dans la zone d'emploi, contre 49 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la zone d'emploi étant de 213, l'indicateur de concentration d'emploi[Note 6] est de 25,6 %, ce qui signifie que la zone d'emploi offre à peine plus d'un emploi pour quatre habitants actifs[i 6].
Au , Maraye-en-Othe comptait 31 établissements : 9 dans l’agriculture-sylviculture-pêche, aucun dans l'industrie, 5 dans la construction, 12 dans le commerce-transports-services divers et 5 étaient relatifs au secteur administratif[i 7].
En 2011, 2 entreprises ont été créées à Maraye-en-Othe[i 8].
L'église Saint-Jacques-le-Majeur s'élève au pied de la hauteur qui domine Maraye-en-Othe à l'ouest. Sa construction a eu lieu entre 1779 et 1783. Le vaisseau forme un parallélogramme, divisé en trois nefs. L'abside est tournée vers l'ouest, la porte principale fait face à l'est.
Du haut du village s'aperçoit une cheminée, tout en arabesques[62].
Le bois de Vire-Loup est situé à l'est de Maraye-en-Othe, entre les Boulins et la Perrière.
Musée de l'histoire paysanne
Dans une grange champenoise de 1893 à Champcharme, ce musée rassemble des appareils et outils issus de l'ancien temps du monde agricole comme des charrues, des lieuses, des moissonneuse-lieuses ou des semoirs[63].
Folklore
Un violoneux des Boulins avait sa version de la Ronde de la Boulangère. Elle nous est parvenue[64]
D’azur au chevron d’or accompagné de trois croisettes ancrées du même.
Voir aussi
Bibliographie
E.-L. Collot, Histoire de Aix-en-Othe et la région, 1935, Res Universis (réimpression); Paris, 1993. (ISBN2-7428-0236-3)
Daniel Delattre, Emmanuel Delattre, Nathalie Delattre-Arnould, Odette Delattre et Laëtitia Delattre-Rigaux, L'Aube, les 433 communes, Éditions Delattre, (réimpr. 2013), 240 p. (ISBN978-2-36464-035-1)
Ce livre consacre un chapitre à chaque commune du département de l'Aube.
Laurent Denajar, L'Aube, volume 10 de Carte archéologique de la Gaule, Les Éditions de la MSH, 2005, (ISBN978-2-87754-093-3), chapitre consacré à Maraye-en-Othe, [lire en ligne]
↑Pour cette commune, la strate représente l'ensemble des communes
de 500 à 2 000 habitants appartenant à un groupement fiscalisé (4 taxes).
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑L'indicateur de concentration d'emploi est égal au nombre d'emplois dans la zone pour 100 actifs ayant un emploi résidant dans la zone, selon la définition de l'Insee.
↑« Fiche communale de Maraye-en-Othe », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Isabelle Crété-Protin, Église et vie chrétienne dans le diocèse de Troyes du IVe au IXe siècle, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, (lire en ligne), p. 47.
↑Réseau de bus Les Courriers de l'Aube, ligne de bus no 91, [lire en ligne].
↑Réseau de bus Les Courriers de l'Aube, ligne de bus no 901, [lire en ligne].
↑Laurent Denajar, L'Aube, volume 10 de Carte archéologique de la Gaule, Les Éditions de la MSH, 2005, (ISBN978-2-87754-093-3), chapitre consacré à Maraye-en-Othe, [lire en ligne].
↑Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 218.
↑L'Est-Éclair (édition papier) Christophe Ruszkiewicz « Une attaque de loup « possible » dans cent communes auboises » page 2 / édition du 7 février 2023
↑LABATUT (J. P.) Aspect de la fortune de Bullion. revue XVIIe Siècle. (1963), no 60, p. 19.
↑Daniel Delattre, Emmanuel Delattre, Nathalie Delattre-Arnould, Odette Delattre et Laëtitia Delattre-Rigaux, L'Aube, les 433 communes, Éditions Delattre, (réimpr. 2013), 240 p. (ISBN978-2-36464-035-1).
↑Patrice Beck, Philippe Braunstein, Michel Philippe et Alain Ploquin, Minières et ferriers du Moyen-Âge en forêt d’Othe (Aube, Yonne) : approches historiques et archéologiques, p. 333-365, revue archéologique de l'Est, tome 57, 2008, [lire en ligne].
↑Patrice Beck, Philippe Braunstein et Michel Philippe, Le bois, le fer et l'eau en foret d'Othe à la fin du Moyen Âge : bilan et perspectives, Les Cahiers du Centre de recherches historiques, no 9, 1992, [lire en ligne].
↑
Arrêt de la Cour de cassation du , Périer contre commune de Maraye-en-Othe, [lire en ligne].
↑Sébastien Touffu, Études des structures des principaux mouvements de Résistance auboise, Dijon, 1997.
↑[Àhttp://www.cndp.fr/crdp-reims/cddp10/actions/CNRD/download/local009.pdf pdf Les FTPF / maquis à ne pas confondre avec celui de Rigny-la-Nonneuse, les bois de Boulins, à Rigny