Le manoir de la Pérouse est situé dans le département français de la Savoie sur la commune de Saint-Marcel, à 700 mètres d'altitude, au nord du bourg.
Il est situé « en avant et en amont de la gorge du détroit du Saix et près de l'ancienne route qui
conduit à Montgirod »[2].
Il semble compléter le contrôle du passage du bas de la vallée de l'Isère ou Tarentaise vers la Haute-Tarentaise, en association avec le château Saint-Jacques[3]. Marius Hudry indique qu'un sentier permettait de contourner la forteresse et les escarpements où se situait « le manoir de la Pérouse [faisant] penser à un petit système de fortifications, pouvant offrir un obstacle, pas très sérieux cependant, à une progression des troupes. »[3]
Le , le royaume de France déclare la guerre au duché de Savoie[7]. Les troupes françaises, menées notamment par le maréchal Lesdiguières, envahissent la Savoie. Les places fortes, de la Bresse à la combe de Savoie, tombent les unes après les autres. À la suite de la chute de Conflans (), les troupes s'apprêtent à envahir la Tarentaise le [3]. Le , Briançon tombe[3]. Le château Saint-Jacques offre une résistance un peu plus sérieuse aux troupes françaises[3]. Le , malgré la résistance du capitaine Rosso et de ces quelque trois cents défenseurs, il tombe à son tour et sera démantelé[3]. Il n'est pas fait mention du manoir dans cet épisode.
En 1736, le cadastre de la commune indique que le manoir et les terres de la Pérouse appartiennent à Guillaume Chrisanthe, marquis de Chamousset[2],[5].
Description
Le manoir de la Pérouse se présente sous la forme d'un haut logis quadrangulaire ; maison-tour, de deux étages sur rez-de-chaussée, dérasée aujourd'hui, éclairée par plusieurs ouvertures étroites à coussiège, à l'exception de deux baies géminées situées au premier niveau[8]. L'architecte Étienne-Louis Borrel considère que l'édifice est antérieur au XVIe siècle[2].
Il est ainsi constitué d'un rez-de-chaussée où étaient installés le cellier et les caves ; d'un premier étage, lieu de vie du seigneur et de second destiné probablement aux domestiques ou pour y stoker les réserves[2]. Deux des fenêtres de l'étage d'habitation « sont divisées, dans leur largeur, par un meneau central et couvertes extérieurement par un linteau décoré d'arcatures échancrées. »[2]
L'architecte Borrel fait observer qu'il n'a « trouvé aucune trace de murs d'enceinte ni de tour élevés pour [le] défendre », précisant que sa « situation dans un endroit reculé, triste et même un peu sauvage, lui tenait lieu de défense »[2]. Il devait s'agit principalement d'une résidence d'été[2].
Michèle Brocard (ill. Edmond Brocard), Les châteaux de Savoie, Yens-sur-Morges, Éditions Cabédita, coll. « Sites et Villages », , 328 p. (ISBN978-2-88295-142-7), p. 256-257.
Élisabeth Sirot, Noble et forte maison : L'habitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du XIIe au début du XVIe, Paris, Éditions Picard, , 207 p. (ISBN978-2-7084-0770-1, LCCN2007475228).
↑Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éd. Publitotal, , 1304 p. (ISBN2-86535-070-3), p. 1058.