Le bourg de Malguénac est situé à l'ouest de Pontivy (6,1 km à vol d'oiseau[1]), à l'est de Guémené-sur-Scorff (11,7 km à vol d'oiseau[2]), au nord-est de Lorient (43,9 km à vol d'oiseau[3]) et au nord-ouest de Vannes (51,9 km à vol d'oiseau[4]) sa préfecture de rattachement.
Malguénac appartient à l'unité paysagère des Montagnes noires et ses confins caractérisée par des reliefs granitiques (batholite de Pontivy-Rostrenen situé à l'ouest du Blavet) cisaillés par de nombreux vallons encaissés. Le relief vallonné est souligné par les nombreux bois, bosquets, et les anciennes parcelles agricoles enfrichées. Les versants granitiques abrupts, impropres pour les activités agricoles, sont largement colonisés par la végétation arbustive et arborée. Parcelles de céréales et prairies de fauche et de pâture se partagent le territoire agricole. Le maillage bocager reste relativement préservé malgré les opérations de remembrement[5].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Finistère nord » et « Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée »[7]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 040 mm, avec 15 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Moréac à 25 km à vol d'oiseau[9], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 043,7 mm[10],[11]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Urbanisme
Typologie
Au , Malguénac est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle est située hors unité urbaine[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pontivy, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[14]. Cette aire, qui regroupe 16 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[15],[16].
Le nom de la localité est mentionné sous les formes Malguenac au XIIe siècle[18] ; Malgenac en 1194 et 1221 ; Melgennac en 1228 ; Melgannac en 1274[18] ; Maelguennec ; Melguennac ; Melguenacet Melguennec en 1301[18] ; Meoulguenac en 1314 ; Meoulguennec en 1314 ; Melguegnac en 1315 ; Melganac ; Melguenac ; Melguennac ; Malguennac en 1315 ; Malganac ; Melguenac en 1373 ; Malguenac en 1387 ; Melguengnac en 1482 ; Melguenac en 1448, en 1464, en 1514 et en 1536[19] ; Malguenac en 1477, en 1481[19] et en 1793 ; Malguenhac en 1801[20].
Maelguennec au début du XIVe siècle. La prononciation locale est [margəˈnek][21].
Histoire
Moyen-Âge
Selon un aveu de 1471, Malguénac était au sein de la Vicomté de Rohan, une des 46 paroisses ou trèves de la seigneurie proprement dite de Rohan[22].
Le XVIe siècle
Une épidémie de peste occasionne plusieurs décès à Malguénac entre mars et octobre 1598. Au lendemain des guerres de la Ligue (1588-1598), l' autorité ecclésiastique ordonne à la fabrique de la paroisse de Malguénac de réparer l'église et le presbytère sous peine d'amende de 20 écus[23].
Le XVIIe siècle
Une nouvelle épidémie de peste survient entre juin et décembre 1627 et occasionne plusieurs décès. A la suite d'un acte de sépulture du mois de décembre le prêtre qui tient les registres paroissiaux écrit : « Nous espérons, s'il plaît à dieu, que c'est le dernier et fin de ladycte maladye. Ainsi soit-il ! »[24].
Les habitants de Malguénac prennent part à la révolte des Bonnets rouges en 1675. Le 20 juillet, dans l'après-midi, des bandes de paysans venant de Malguénac, mais aussi de Stival, de Bieuzy et de Noyal-Pontivy, pénètrent dans la ville de Pontivy. Ils investissent et pillent la maison de Mathieu de La Pierre, receveur des devoirs. Ils brisent les meubles, les fenêtres, éventrent les barriques de la réserve de vin et les boivent. Ils reviennent dans la ville le lendemain jour de marché. Ils poursuivent le pillage de la maison de Mathieu La Pierre, s'attachant à récupérer les chevrons et les ardoises. Ils s'en prennent aussi au bureau du papier timbré, à la maison du sénéchal et à celle du frère du syndic de la ville[25]. Un habitant de Malguénac dénommé Lescodan est exclu de l'amnistie royale[26].
Le XVIIIe siècle
Malguénac compte 2400 communiants, y compris ceux de Stival, sa trève. Les juridictions suivantes s'exercent en cette paroisse : Malguénac, haute justice, à monsieur le duc de Rohan, seigneur de la paroisse, Lusturgan, haute justice, qui ressortit au duché de Rohan, Kerhulné, basse justice, Le Porzo et Lesturgan, basse justice, à monsieur de Cucé[27].
Révolution Française
Le 3 novembre 1794, un gros convoi de 23 voitures d'avoine à destination de Josselin est assailli par les chouans sur la route de Guémené à Pontivy ; les céréales sont brûlées sur place ; la cocarde nationale est arrachée aux conducteurs qui sont en outre menacés de mort s'ils ne cessent pas de pareils transports ; la bande de rebelles qui a monté le guet-apens est estimée à une cinquantaine de chouans qui s'en vont ensuite couper l'arbre de la Liberté à Malguénac[28].
Le XIXe siècle
La commune est amputée en 1869 d'une partie de son territoire pour la création de la commune de Le Sourn[29].. Sa superficie passe ainsi de 4097 ha à 3845 ha.
En 1919 à l'école des filles les classes sont obscures, exigües et surchargées ; une cloison de carton sépare les classes, « les leçons faites dans l'une s'entendent dans les autres (...) Le matériel scolaire est dans un état de vétusté sans nom et manque en partie »[31].
La Seconde Guerre mondiale
Le le groupe de résistants FTP « Vaillant-Couturier », qui était en train d'effectuer un sabotage pour provoquer un déraillement sur la ligne de chemin de fer Paris-Quimper entre Brandérion et Landévant (plusieurs déraillement avaient déjà été effectués au même endroit antérieurement[32]), fut arrêté par les gendarmes de Pontivy en raison d'une dénonciation et livrés aux Allemands[33]. Cinq d'entre eux, originaires de Bubry (Ferdinand Malardé[34], Jean Mahé[35], Jean Robic[36], Joseph Le Mouël[37] et Raymond Guillemot[38]), furent fusillés le à Malguénac, après avoir subi d'innombrables tortures ; deux (André Cojan et André Garrec) furent déportés[39].
Malguénac connaît une croissance démographique régulière avec une augmentation de sa population de plus de 4 % entre les deux derniers recensements, due à un phénomène de construction résidentielle (+ 6,3 % de logements). La part des agriculteurs dans cette population, qui était encore de 10,2 % en 1999, décline donc au profit d'employés du tertiaire venus s'installer sur les hauteurs de Pontivy, et dont certains travaillent à Vannes. La proportion de résidences secondaires décroît donc, ce qui n'est pas le cas dans d'autres communes du Centre Bretagne.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[42]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[43].
En 2021, la commune comptait 1 841 habitants[Note 2], en évolution de +0,99 % par rapport à 2015 (Morbihan : +3,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement jeune.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 30,8 %, soit en dessous de la moyenne départementale (31,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 28,3 % la même année, alors qu'il est de 31,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 947 hommes pour 895 femmes, soit un taux de 51,41 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,49 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[45]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,3
90 ou +
0,4
7,6
75-89 ans
7,7
19,8
60-74 ans
20,8
21,2
45-59 ans
22,3
19,7
30-44 ans
18,5
12,1
15-29 ans
11,2
19,2
0-14 ans
19,1
Pyramide des âges du département du Morbihan en 2021 en pourcentage[46]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,8
90 ou +
2,2
8,5
75-89 ans
11,6
20,5
60-74 ans
21,6
20,6
45-59 ans
20
17
30-44 ans
16,3
15,5
15-29 ans
13
17,1
0-14 ans
15,2
Langues
Français et breton. Le breton de Malguénac, de type haut vannetais de l'intérieur (Argoët), a été étudié par Erwan Le Pipec dans une thèse universitaire.
Lieux et monuments
Malguénac compte plusieurs monuments historiques classés ou inscrits sur son territoire :
le manoir de Kerlois (XVIIe siècle), il est inscrit à l'inventaire général du patrimoine culturel[48].
Par ailleurs, la commune compte plusieurs calvaires, des chapelles dont certaines du XVe siècle avec ou non des enclos et fontaines de dévotion (chapelle Notre-Dame-du-Moustoir, chapelle Saint-Gildas, chapelle Saint-Nicolas, chapelle Saint-Étienne, chapelle Saint-Patern, chapelle Saint-Pédic ou Saint-Bédic). L'église paroissiale, consacrée aux saints Pierre et Paul, date pour sa part du XIXe siècle et est remarquable pour son clocher en pain de sucre. De nombreux « villages » répartis sur le territoire sont constitués de longères autour de leur four et de leur lavoir, parfois disparus aujourd'hui. Un grand moulin à vent daté de 1736 qui dépendait du manoir de Lesturgant subsiste au lieu-dit Bonarh[49].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean Le Dû, Nouvel Atlas Linguistique de la Basse-Bretagne, Centre de Recherche Bretonne et
Celtique,
↑Théodore Derome, « De l'usement de Rohan ou du domaine congéable », Revue critique de législation et de jurisprudence, , p. 257-258 (lire en ligne, consulté le ).
↑Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Morbihan: archives civiles. Série E, supplément. Rédigé par Rosenzweig.
↑Les jeux de l'argent et du pouvoir : bonnets rouges et gens de finance à Pontivy au XVIIe siècle
↑La révolte du papier timbré advenue en Bretagne en 1675,Arthur Le Moyne de la Borderie, page 299
↑continuateurs de Jean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne,tome 2, 1845 page 9
↑Le Faouët sous la Révolution et l'Empire, Laurent Léna, presse de l'E.T Saint-Michel, 30 juin 1987, page 178
↑« Loi qui distrait un territoire des communes de Guern, Bieuzy, Napoléonville, et Malguénac (Morbihan) pour en former une commune dont le chef-lieu est fixé au Sourn », Journal officiel de l'Empire français, , page 1 (lire en ligne, consulté le ).
↑Julie Schittly, « Guerre 39-45. « Gardez courage » : la poignante lettre d’un résistant du Morbihan fusillé à 20 ans », Journal Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).