Deux jeunes filles, pensionnaires dans une institution religieuse, décident de vouer leur vie au mal. Entre autres transgressions, elles provoquent des hommes, avec des conséquences progressivement dramatiques.
Selon Sylvain Perret, « La frontière entre le vulgaire et l’intelligence est parfois ténue, mais ici, au-delà de son parfum provocant et sulfureux, nous tenons en fait un des plus grands films français des années 1970, voire un grand film tout court, toujours aussi grandiose, intelligent et unique quatre décennies plus tard. »[3].
Chanson-thème Dis, ferme un instant les yeux interprétée par : Anne Germain. Un 45 tours de la bande originale a été édité à l'époque de la sortie du film, comprenant notamment la chanson.
Autour du film
Le directeur de conscience est inspiré de celui qu'avait eu Joël Séria à l'Institution Mongazon[5]
Plusieurs actrices furent pressenties, comme Nathalie Drivet ( qui incarnait Josyane dans Charlie et ses deux nénettes en 1973) , mais la majorité étant alors à 21 ans, des parents refusèrent la participation de leur enfant à ce film : « la directrice de la censure à l'époque, c'était la femme de Roger Hanin, Christine Gouze-Rénal. J'avais dîné chez eux parce que j'avais proposé à Roger Hanin une pièce de théâtre, une adaptation d'un roman de James Hadley Chase, et ça s'était bien passé. Mais quand elle a vu le film, elle s'est levée et a quitté la salle en fureur. Elle croyait que les filles avaient vraiment 15 ans ! »[5]
Le manga Aku no Hana (les Fleurs du mal) de Shuzo Oshimi est indirectement inspirée par ce film selon les propres mots du mangaka. L’auteur se dit influencé par un podcast de Tohohiro Machiyama, un critique japonais ayant traité du film. Sans avoir vu le film au moment de l’écriture des premiers mangas, il produit une œuvre parallèle à « Mais ne nous délivrez pas du mal! », et il considère , après avoir vu le long métrage, que c’est « un film incontournable ».
Le film se vit refuser un visa d'exploitation et fut donc frappé d'interdiction totale d'exploitation pour le caractère "toxique" de l'intrigue. Il ne reçut un visa d'exploitation que le 21 janvier 1972, ce qui permit à des distributeurs britanniques de le décrire comme "Le film français interdit en France" ("The French film banned in France!")[6],[7].
Rappelant les observations faites au stade de la précensure au sujet des risques que pouvait encourir le producteur en mettant en œuvre la réalisation de ce film, la Commission constate que ce dernier tient largement les promesses du découpage. Le thème, extrêmement audacieux en soi, a été exploité à fond et donne lieu à une œuvre que la Commission considère comme l’une des plus malsaines qu’elle ait eu à examiner en raison de la perversité, du sadisme et des ferments de destruction morale et mentale qui y sont contenus. L’ensemble de ces motifs conduit la Commission à proposer l’application d’une mesure d’interdiction totale de représentation dudit film. (Avis en formation plénière rendu le 20 avril 1971)
Notes et références
↑(en) Kier-La Janisse, House of Psychotic Women : An Autobiographical Topography of Female Neurosis in Horror and Exploitation Films, FAB Press, , 360 p. (ISBN978-1903254691)
↑Laurent Garreau, « Chapitre II. La fin du paternalisme d’État », dans Archives secrètes du cinéma français (1945-1975), Presses Universitaires de France, coll. « Perspectives critiques », , 245–277 p. (ISBN978-2-13-057486-6, lire en ligne)
↑(en) Kier-La Janisse, House of Psychotic Women: An Autobiographical Topography of Female Neurosis in Horror and Exploitation Films, SCB Distributors, (ISBN978-1-903254-82-0, lire en ligne), p. 260