La MC2 est le nom de la maison de la culture de Grenoble. Situé rue Paul-Claudel, l'édifice culturel de 22 000 m2 inauguré en 1968 est labellisé scène nationale mais également « patrimoine du XXe siècle » de Grenoble depuis 2003. Cet édifice consacré aux spectacles vivants, mais également à des cycles de grandes conférences tous publics, reste encore largement associé dans les esprits au développement urbanistique de la période olympique de la ville[1].
La maison de la culture a été inaugurée en 1968 à l'occasion des jeux olympiques d'hiver. Elle est dirigée notamment par CatherineTasca (1973-1977) et Georges Lavaudant (1981-1986). Elle devient Le Cargo-Maison de la culture en 1986, fait l'objet d'une rénovation importante en 2004 et depuis cette date, apparaît dans les documents sous l'appellation de MC2
Historique
L'idée d'une grande maison de la culture pour la ville de Grenoble trouve son origine en 1958, dans la création de l'« Association pour la culture par le théâtre et les arts » (ACTA). Cette dernière sollicite le ministre des Affaires culturelles afin d'obtenir l'édification d'une maison de la Culture dans le cadre de l'organisation des Jeux d'hiver de 1968, et l'obtient. Les études durent en réalité de septembre 1965 à septembre 1966.
1966 : L'association pour la gestion de la maison de la culture
À l'automne 1966, l'Association pour la maison de la culture devient l'Association pour la gestion de la maison de la culture et nomme l'homme de théâtre, Didier Béraud, comme premier directeur[2].
En , un autre établissement culturel financé par le budget olympique s'installe à proximité immédiate : le Conservatoire national de région.
1985 : Le Cargo
L'equipement est renommée Le Cargo en 1985.
Il ferme ses portes à l'automne 1998, après trente ans d'activité, afin de réaliser d'importants travaux de rénovation et d'extension.
En 2003, on profite des travaux de rénovation pour installer sur la pelouse du Cargo, l'œuvre de Dominique Gonzalez-Foerster, un jardin paysage portant le nom de Jardin des dragons et des coquelicots avec son dragon en pierre et un poteau d'éclairage quadrichromique[3].
2000 : Le MC2
L'édifice porte le nom de MC2 depuis le , date à laquelle, il a rouvert ses portes après d'importants travaux de réhabilitation et d'agrandissement de 38 M€, couvert à 42,3 % par la ville, 40 % par l'État, 10,7 % par le département et 8 % par la région. Toutes les salles sont rénovées, la salle de théâtre est transformée en un auditorium de 998 places et la petite salle de théâtre est dotée d'une pente. Un nouvel édifice réalisé par l'architecte Antoine Stinco et relié à l'ancien par deux passerelles de verre, est construit pour recevoir deux studios de danse et une grande salle de création accueillant des spectateurs. La cafétéria est y également transférée.
La fréquentation atteint depuis cet agrandissement la barre des 100 000 spectateurs par saison. Elle atteint même 120 000 spectateurs en 2013[4].
À partir de , la MC2 passe sous contrôle de la métropole de Grenoble qui se dote de la compétence culture[5].
Architecture
Construite dans une zone non urbanisée de la ville par une équipe pluridisciplinaire conduite par l'architecte André Wogenscky grâce au budget des Jeux olympiques, la maison de la culture de Grenoble est remise à la ville le et inaugurée le par André Malraux, ministre des Affaires culturelles et père du concept des maisons de la culture[6].
André Wogenscky dispose d'un capital de recherches personnelles en matière de "théâtres toriques" et de collaborations avec le scénographe Jacques Polieri. L'équipe comprend, pour l'agence Wogenscky, Bauwens et Pétard (pour les études) ainsi que Lavet et Bourgeois (pour le chantier). Les équipements scéniques sont conçus par Demangeat et Candaes, le mobilier et l'aménagement intérieur par Alain Richard ; le bâtiment contient un rideau d'avant-scène signé par Martin Barre. Le bureau d'études SETEC est représenté par M. Delaunay ; l'entreprise spécialisée SORES gère la construction du théâtre tournant. Enfin, la sculptrice Marta Pan signe une œuvre au titre du 1 % du Ministère de la Culture, abondé par la Ville de Grenoble[N 1].
Avant même son inauguration, son architecture rappelle aux journalistes l'aspect d'un grand paquebot blanc surmonté de deux volumes noirs.
Le tout premier spectacle est donné par le guitariste australien John Williams, quelques jours avant l'inauguration[6]. Dès son ouverture, elle compte 20 000 adhérents et possède la particularité d'avoir une scène de théâtre mobile dotée d'un plateau tournant dans lequel prennent place les spectateurs[7].
Salles
une grande salle de 1 028 places (salle Georges-Lavaudant depuis )
un auditorium de 998 places
une petite salle de 244 places
une salle de création de 494 places, (700 m2)
un studio de répétition pour le théâtre
deux studios de danse et un studio d'enregistrement.
En 2009, Jean-Claude Gallotta crée le spectacle de danse L'Homme à tête de chou devant accompagner l'album L'Homme à tête de chou d'Alain Bashung. La première est donnée le , cinq jours après la sortie de l'album et huit mois après la mort du chanteur[18].
Les locaux sont aussi destinés à accueillir des manifestations diverses comme en , pour la cinquième fois depuis 2007, les États généraux du Renouveau organisés par le quotidien Libération. Près de 21 000 personnes ont assisté aux débats lors de l'édition 2011 de cette manifestation[19].
Le suivant, l'ancien directeur Georges Lavaudant y présente une soirée intitulée La bande à Jo tandis que la grande salle de théâtre devient la salle Georges-Lavaudant[21].
La MC2 accueille un public très varié grâce à la large palette de sa programmation comme lors de la saison 2017-2018 qui voit des concerts du violoniste Renaud Capuçon, du rappeur Kery James ou encore de la chanteuse Olivia Ruiz[23]. La MC2 peut également accueillir des groupes de musique électronique comme Kraftwerk en [24].
↑Le Fonds d'archives d'André Olivier Wogenscky (03/06/1916- 05/08/2004) a été déposé progressivement à la Direction des Archives de France et à l'IFA (Cote : 168 IFA. Cité de l'Architecture et du Patrimoine - compléments importants en 2015/2019). Les bornes chronologiques du fonds couvrent la période 1946/1991. Des fractions de fonds sont également disponibles en complément à la Fondation Le Corbusier (période d'activités commune) et à l"EPAD (La Défense, Hauts de Seine). Formé à l'ENBA Paris de 1935 à 1944, son dossier d'élève est également accessible (base AGORHA).
Références
↑Catherine Lagrange, « Que reste-t-il des JO de Grenoble ? », Le Point, (lire en ligne).