Également aviateur sur Blériot XI, il fonde à son compte en 1909 avec quatre appareils de ce type spécialement adaptés la première école civile d'aviation espagnole à l'Aéro Club du Guipuscoa (basé à Saint-Sébastien), au Campo de Lakua à Vitoria-Gasteiz. Il est le premier à traverser les Pyrénées par la voie des airs, en 1912 en 35 minutes entre Saint-Sébastien et Hendaye. En 1912 il est aussi le premier à survoler la plage de la Concha à Saint-Sébastien, année où il construit encore de ses propres mains un avion. Le , il est toujours le premier à survoler les îles Canaries sur son Blériot XI de 25CV, alors que sa femme Sara Somach s'apprête à passer son brevet de pilotage contre son gré[5]. Entre autres premières, il effectue des raidsValladolid-Salamanque et retour, Pampelone-Tudela-Tafalla et retour, et Pontevedra-Vigo-Saint-Sébastien-Hendaye et retour[6], ce qui lui vaut parmi d'autres récompenses une Coupe de Salamanque, et une autre de l'Hôtel de ville de Madrid.
Pilote automobile
Français concessionnaire exclusif Talbot et Citroën pour Saint-Sébastien[7] après la guerre, il dispute en 1923 deux compétitions automobile d'importance pour l'époque sur Hispano-Suiza, ce constructeur implanté en France et d'origine espagnole étant plutôt encore réputé alors pour ses plus de 25 0000 moteurs d'avion ayant durant la Première Guerre mondiale essentiellement équipé des SPAD.
À la fin du mois de juillet, Garnier dispute le premier Gran Premio de Turismos de San Sebastián (ou Gran Premio de Guipuscoa) sur le circuit de Lasarte[8]. André Dubonnet y remporte la catégorie 5 des plus de 4,5l devant Garnier[9], le troisième de classe étant Boyriven toujours pour le constructeur qui signe là un triplé alors qu'il cherche à lancer ses voitures de luxe[10], Rafael Vierna le quatrième ayant dû abandonner. Les trois hommes conduisent de lourdes et puissantes 8,0l 6 cylindres de 160 Ch. Ce sont des pilotes privés clients de la marque[11]. Dubonnet obtient le record du tour à 113,3 km/h, ayant dû couvrir 25 boucles de circuit, soit près de 445 kilomètres en pratiquement 5 heures. Quatre semaines plus tard, deux des quatre hommes ici présents vont se retrouver dans le nord de la France.
Au début du mois de , Garnier remporte le classement général de la course de voitures de sport du meeting de Boulogne-sur-Mer, se voyant alors remettre la Coupe du « Sportsman » (la Coupe Georges Boillot proprement dite étant attribuée au Belge André Pisart à ses dépens, car il a effectué un ravitaillement en carburant peu avant la fin de course), sur Hispano-Suiza H64,5l « Type Boulogne » (nom donné à la voiture après la victoire au meeting du même nom déjà cité), devant Boyriven. La foule le porte pour la deuxième fois de sa vie en triomphe à l'arrivée. Les autres pilotes Hispano-Suiza présents ce jour-là sont Boyriven, Jean Chassagne et Robert Masse pour la catégorie 5,0l[12]. Il finit encore onzième et dernier classé du Grand Prix de l'ACF 1924 (sur Bugatti, sous le prénom de Leonico).
Hommages
Une rue porte le nom de Garnier, à Anglet, et pour le centenaire du survol des Canaries une plaque commémorative a été apposée en sur l'un des murs de la Plaza del Aviador Garnier à Las Palmas de Gran Canaria. La municipalité a décidé ensuite d'installer une réplique de l'avion de Garnier au rond-point près de l'Auditorium Alfredo Kraus, à côté de la plage de Las Canteras (où fut donné un spectacle de grand air à l'occasion du centenaire de l'aviation dans les îles). Pour la même raison, Correos a mis en circulation, toujours en 2013, un timbre commémoratif d'une valeur de 52 cents destiné à devenir objet de collection[13].
↑En 1911, Garnier donne son accord pour tenter de survoler Pontevedra et Vigo, après les refus de Loygorri et de Laforestier. Pour 5 000 pesetas offertes par le gouverneur de Pontevedra José Boente, puis 10 000 par l'Asociación Popular de Vigo pour avoir la primeur du vol, il utilise à la fin du mois d'août un appareil identique à celui de Louis Blériot lors de son survol au-dessus de La Manche en 1909. Une mini-guerre d'exclusivité a lieu entre Pontevreda et Vigo, donnant même lieu à manifestation de rue - 25 000 personnes à Vigo selon La Vanguardia, marche se répétant trois jours plus tard - et à la démission de l'alcade de Vigo Joaquín Martínez López, avant la signature du contrat par Paul Carcassonne, l'agent de Garnier. Martínez López serait même allé à Redondela pour tenter de kidnapper Garnier et l'empêcher ainsi de survoler en priorité Pontevedra. Finalement ce dernier effectue quatre vols le 20, et trois autres le 23 à Pontevedra - dont l'un de sept tours en 15 minutes - , où il arrive à atteindre les 300 mètres d'altitude devant une foule enthousiaste qui le porte pour la première fois en triomphe.