Cet alcaloïde est naturellement présent chez les espèces de plantes de la famille des Fabaceae, en particulier dans les genres Lupinus, Genista, Ormosia et Cytisus. C'est souvent le principal alcaloïde de ces plantes, accompagné, en général, de divers alcaloïdes mineurs tels que la spartéine, la baptifoline et l'anagyrine. On le trouve aussi chez certaines espèces du genre Leontice (Berberidaceae)[6].
Histoire
Le nom de ce composé provient de son occurrence dans le genreLupinus. Lorsque Max Hagen la décrivit pour la première fois en 1885, il nomma la substance qu'il avait obtenue, la lupanine, afin de la distinguer des substances déjà connues, la lupinine et la lupinidine. L'extraction a été réalisée au moyen d'acide chlorhydrique sur des graines du lupin bleu, puis traitée avec une solution d'hydroxyde de potassium et de l'éther de pétrole, le composé étant obtenu sous la forme d'un sirop de couleur miel clair au goût amer[7],[8].
La lupanine a été synthétisé pour la première fois,en 1956[9]. La première synthèse totale énantiosélective des énantiomères (+) et (–) a été réalisée en 2018 à partir de 2,4,6,8-tétraoxobispidine (3,7-diazabicyclo[3,3,1]nonan-2,4,6,8-one), préparée à partir de malonate de diméthyle[10].
Occurrence
La lupanine se trouve naturellement dans les genres de la famille des Fabaceae, tels que Lupinus, Genista ou Cytisus, et qui est souvent le principal alcaloïde de ces plantes, ainsi aussi que chez certaines espèces du genre Leontice(en). En général, ce composé est accompagné de divers alcaloïdes mineurs tels que la spartéine, la baptifoline et l'anagyrine[2]. Le lupin blanc contient le lupanine racémique, tandis que le lupin bleu contient principalement l'énantiomère (+). La teneur en lupanine dans les graines de lupin est généralement comprise entre 50 et 70% des alcaloïdes, à l'exception du lupin jaune[11].
Biosynthèse
La biosynthèse de la lupanine est réalisée à partir de la lysine au moyen de l'enzymelysine décarboxylase en cadavérine. Au cours d'une réaction du pyruvate sur l'alanine, trois équivalents de cadavérine sont convertis en lupanine via un intermédiaire inconnu[12]. La présence de lupanine plutôt que de spartéine et l'apparition d'hydroxylupanine au lieu de lupanine seraient contrôlées par un gène dominant[7].
Extraction et synthèse
La substance est généralement obtenue lors d’une extraction Soxhlet de graines de lupin au moyen de solvants organiques tels que le n-hexane ou l’éther de pétrole. La (±)-lupanine obtenue de cette manière peut être résolue en énantiomère pur au moyen d'une résolution du racémique, la recristallisation utilisée à cette fin peut être effectuée avec de l'acide 2,3-dibenzoyltartrique énantiomériquement pur[1].
Des effets pharmacologiques anti-arythmiques, hypotenseurs et hypoglycémiants ont été décrits pour la lupanine[2]. L'angle de rotation spécifique d'une solution d'acétone contenant presque 3% du produit est [α]D = ±61°[2] et [α]D20 = ±81,2° pour une solution d'éthanol 1M. Le (+)-2,3-dibenzoyl-D-tartate de (–)-lupanine cristallise dans le groupe d'espacetétragonalP43 (no78) avec les constantes de réseau a = 1,0906 nm et c = 2,7233 nm[1].
Notes et références
(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Lupanin » (voir la liste des auteurs).
↑ abc et dAnna K. Przybył, Maciej Kubicki, Simple and highly efficient preparation and characterization of (−)-lupanine and (+)-sparteine, Tetrahedron, 2011, vol. 67(40), pp. 7787–7793. DOI10.1016/j.tet.2011.07.080.
↑ a et bGeorge Roger Clemo, Richard Raper, Charles Robert Sydney Tenniswood, The Lupin Alkaloids. Part III., Journal of the Chemical Society, 1931, vol. 0, pp. 429–437. DOI10.1039/JR9310000429.
↑ a et bDieter Heß, Biochemische Genetik. Eine Einführung unter besonderer Berücksichtigung höherer Pflanzen, Springer Verlag, 2013, chap. 6, pp. 106–109. (ISBN978-3-642-85766-9), googlebook une page.
↑Max Hagen, Ueber das Lupanin, ein Alaloïd aus dem Samen der blauen Lupine, Lupinus angustifolius, Justus Liebigs Annalen der Chemie, 1885, vol. 230(3), pp. 367–384. DOI10.1002/jlac.18852300308.
↑G. R. Clemo, R. Raper, J. C. Seaton, The lupin alkaloids. Part XVI. The synthesis of externally compensated lupanine, Journal of the Chemical Society, 1956, vol. 0, pp. 3390–3394. DOI10.1039/JR9560003390.
↑ a et bDagmar Scharnagel, Jessica Goller, Nicklas Deibl, Wolfgang Milius, Matthias Breuning, The Enantioselective Total Synthesis of Bisquinolizidine Alkaloids: A Modular “Inside‐Out” Approach, Angewandte Chemie International Edition, 2018, vol. 57(9), pp. 2432–2435. DOI10.1002/anie.201712852.
↑Gerhard Richter, Stoffwechselphysiologie der Pflanzen. Physiologie und Biochemie des Primär- und Sekundärstoffwechsels, Georg Thieme Verlag, 1998, chapitre 12, pp. 517–518. (ISBN978-3-13-442006-7), googlebook page 518.