Son père est papetier, mais Luigi, ayant dès son plus jeune âge montré un talent pour le dessin, est placé pendant trois ans comme apprenti de Giulio Golini, à l'âge de treize ans[2],[4],[3]. Il se tourne vers la gravure, et l'une de ses estampes, Holy Family, d'après une gravure de Barto Corri, elle-même d'après un tableau de Carlo Maratti, lui vaut d'être employé par le comte Remaudini[3]. Il est ensuite engagé par Gaetano Testolini, un graveur assez quelconque, pour réaliser des imitations des œuvres de Francesco Bartolozzi, qu'il fait passer pour siennes[1],[2],[4],[a]. En 1790, Testolini est invité par Bartolozzi à le rejoindre en Angleterre ; ayant découvert que Schiavonetti, qui l'accompagne, est l'auteur des plaques en question, Bartolozzi l'engage et Schiavonetti devient un graveur éminent tant au trait qu'au pointillé, auxquels s'allie une grande liberté d'exécution : il s'améliore en effet considérablement grâce aux instructions et aux conseils de l'éminent graveur et se met à son compte[1],[2],[3],[4].
Parmi ses premières œuvres, on trouve quatre planches de sujets de la Révolution française, d'après Charles Benazech[1]. Schiavonetti grave un dessin de Maria Cosway que son mari, l'artiste Richard Cosway, avait dessiné[5]. Il a également gravé un portrait que Maria Cosway avait commandé et qui était le premier portrait de Napoléon vu en Grande-Bretagne[5]. Il est aussi connu pour un Mater Dolorosa d'après Antoine van Dyck et le carton de Michel-Ange sur la bataille de Cascina représentant la Surprise des soldats sur les rives de l'Arno[1].
De 1805 à 1808, il est engagé pour graver des dessins de William Blake destinés à une réédition du Tombeau (de 1743) du poète Robert Blair, qui, avec un portrait de l'artiste gravé par Schiavonetti d'après Thomas Phillips, ont été publiés en 1808[1].
La gravure des Canterbury Pilgrims d'après Thomas Stothard est l'une de ses dernières œuvres, inachevée par lui mais finalisée par James Heath[1]. Luigi Schiavonetti meurt en effet avant son terme le , dans le district londonien de Brompton[2]. Il est enterré dans le cimetière de l'église de Paddington[2],[4].
Œuvres
Parmi ses œuvres les plus importantes[1],[2],[3] :
Mater Dolorosa et Dead Christ d'après Antoine van Dyck ainsi qu'un portrait de ce peintre dans le style de Paris ;
Surprise of the Soldiers on the Banks of the Arno, d'après le carton de Michel-Ange ;
Death of General Wolfe, « tirée d'une gemme gravée par Marchant, dans l'édition originale imprimée privée du « Museum Worsleyanum[2] » » ;
Pilgrimage to Canterbury, d'après Thomas Stothard, dont il avait terminé la gravure et les figures principales seulement au moment de sa mort, et qui a été terminée par son frère Niccolò puis par James Heath ;
Luigi Schiavonetti a réalisé plusieurs gravures à partir des dessins de William Blake destinés à illustrer le poème de Blair The Grave (édition de 1808), auquel était adjoint son beau portrait de Blake à partir du tableau de Thomas Phillips (National Portrait Gallery)[2].
Enfin il a aussi réalisé des gravures pour illustrer Italian School of Design d'Ottley ; Original Designs of the most celebrated Masters of the Bolognese, Roman, Florentine, and Venetian Schools de Chamberlaine ; Specimens of Antient Sculpture de la Société des Dilettanti[2] et Cries of London de Wheatley[3].
Death of the Strong Wicked Man (1808), l'une des gravures de Schiavonetti d'après William Blake pour Le Tombeau, de Robert Blair.
Notes et références
Notes
↑Selon Michael Bryan, les gravures de Francesco Bartolozzi étaient très en vogue à Bassano à cette époque, et Schiavonetti en gravait déjà de sa propre initiative. Testolini aurait par la suite prétendu qu'elles étaient de lui[3].
↑ a et b(en) Xavier F. Salomon et Christopher Woodward, « How England first saw Bonaparte: a painting by Francesco Cossia commissioned by Maria Cosway in 1797 was the first true portrait of Napoleon to be seen in England. It was acquired by Sir John Soane, who, as Xavier F. Salomon and Christopher Woodward explain, juxtaposed it with a miniature by Isabey in a graphic comparison of the youthful hero with the tyrannical dicatator », Apollo, vol. 162, no 524, , p. 52- (lire en ligne, consulté le ).