Lucien-Victor est le fils de Victor Meunier, journaliste républicain et vulgarisateur scientifique, et le frère de Stanislas Meunier.
Marié en 1882 avec Jeanne Chapon[2], puis en 1897 avec la compositrice Marguerite Casalonga (1865-1935), il est le père de Lucette-Jeanne-Victorine (épouse de L. LeGrand-Johnston, à La Nouvelle-Orléans) et de Jean-Lucien-Victor-François-Eugène, dit Jean Victor-Meunier, avocat.
Carrière journalistique et littéraire
Lucien Victor-Meunier devient journaliste en 1881. Il collabore tout d'abord à La Politique d'action et au Petit Populaire, puis au Citoyen et à La Bataille politique et sociale de Lissagaray, dont il est l'un des administrateurs en 1882[3]. En , il entre au Cri du peuple[4]. Écrivant des articles pour divers autres journaux tels que Le Beaumarchais, La Nation de Camille Dreyfus et Le Petit Marseillais, il est surtout connu pour sa collaboration au Rappel, dont il tient le courrier parlementaire dès 1886 et dont il devient l'un des principaux éditorialistes après la mort d'Auguste Vacquerie en 1895.
En 1884, l'un de ses articles pour Le Cri du peuple lui vaut un duel à l'épée contre André Treille, du Paris, qu'il parvient à blesser à la quatrième reprise. Ses témoins sont ses amis et confrères Émile Massard et Antoine Duc-Quercy[5].
En 1905, il s'installe à Bordeaux. Rédacteur en chef de La France de Bordeaux et du Sud-Ouest il donne aussi des articles à un autre journal girondin, Le Cri populaire, en utilisant le pseudonyme de Gwynplaine[6].
Romancier sous divers pseudonymes (Jean Le Bouc, Lucie de Franceville, René Diclette, Jean de La Hague, Jean d'Allata et, surtout, Montfermeil), il rédige de nombreux feuilletons pour la presse. Il est également l'auteur de plusieurs pièces de théâtre. Membre de la Société des gens de lettres, il en a été le trésorier.
Militantisme
Effectuant son service militaire à l'époque de la crise du 16 mai 1877, Lucien Victor-Meunier manifeste son républicanisme en se déclarant prêt à désobéir en cas de tentative de coup d’État contre le régime[6]. Fidèle à son conception d'une armée républicaine capable de préparer la Revanche, il sera plus tard réserviste au 110e régiment d'infanterie territoriale, avec le grade de lieutenant.
Franc-maçon, vénérable de la loge anglaise no 204 de Bordeaux, il est membre du conseil de l'ordre du Grand Orient de France en 1925[8]. Cette même année, il succède à Anatole France en étant nommé président d'honneur des Jeunesses laïques et républicaines de France, une organisation marquée à gauche et présidée par Gaston Bonnaure[6].
Le Pantalon, monologue, publié chez Ollendorff en 1893.
Les Ratés, pièce en quatre actes, créée au Casino de Gérardmer en 1895, publiée chez Ollendorff en 1896.
Hors la loi, pièce en un acte, créée à l'Odéon en 1901, publiée chez Charpentier en 1902.
Le Mémoire, à-propos en un acte, créé à la Comédie-Française en 1902, publié chez Fasquelle en 1903.
Le Rire, à-propos en un acte, créé à l'Odéon en 1903, publié chez Fasquelle en 1903.
Vocations, saynète d'actualité, créée à Bordeaux en 1918.
Autres
Les Clameurs du pavé, Paris, Baillière et Messager, 1884 (recueil, préfacé par Jules Vallès, de chroniques parues dans La Bataille politique et sociale).
La Prochaine campagne de Belgique, la bataille de Namur et le passage de la Meuse, Westhausser, 1887.
Andryane, poème, Matha, 1904.
Camelots du roi et camelots du pape, Bordeaux, 1909.
Des idées et des faits. Guerre ou révolution ?, Bordeaux, 1909.
La Réforme politique, révision de la Constitution de 1875, Poligny, 1911.