Lucien Moreau est le petit-neveu d'Auguste Boyer, beau-frère, associé puis diffuseur de Pierre Larousse. Son père Émile Moreau, ses oncles et l'un de ses cousins possédaient un tiers de l'entreprise Larousse. Issu d'un milieu protestant et non baptisé, Lucien Moreau se déclare « pas chrétien du tout »[3],[4],[5].
Il est un ami personnel de Charles Maurras dès 1892 tandis qu'il est secrétaire de rédaction à la Revue encyclopédique Larousse[3]. Durant l'affaire Dreyfus, Charles Maurras le recrute et il devient l’un des premiers collaborateurs du mensuel, la Revue d’Action française, fondé en 1899 par Henri Vaugeois et Maurice Pujo. Lucien Moreau poursuivit son œuvre journalistique dans L'Action française, quotidien dont il est l’un des cofondateurs en mars 1908[6], qui passe sous la direction de Maurras. Ses articles s’inscrivent dans le « style » nationalisteantidreyfusard, antidémocratique et revanchard du journal royaliste. Maurras avait repris plusieurs extraits de ses articles pour la rédaction de l'introduction qu'il devait donner pour l'édition en volume de son Enquête sur la monarchie en 1900. Malgré cette publication, Lucien Moreau ne se laisse pas convaincre si facilement par la solution monarchique proposée par son ami.
« Je n'ai aucune influence sur Caplain, ou sur Copin-Albancelli, ou sur Sponck, ou sur Delebet, ou sur le colonel de Villebois Mareuil... Je ne suis qu'une minuscule minorité, à laquelle s'opposent sans cesse Moreau et Vaugeois, eux-mêmes solidement appuyés par quatorze ou quinze champions prêts à prendre leur place. »[7]
En avril 1908, il devient un des piliers de la Revue critique des idées et des livres[3] et participe à la création des Camelots du Roi le 16 novembre 1908.
Le 30 mai 1912, il épouse Camille Sophie Pélissier[1].
En 1920, Lucien Moreau choisit de ramifier l'Institut d'Action française en province[3]. De 1927 à 1932, il est directeur de la Société de librairie, d'enseignement et de publicité d'Action française. Il décède à Paris le 6 avril 1932[11] et il est inhumé au cimetière du Montparnasse le 9 avril 1932[12].
Charles Maurras rapporte que comme Henri Vaugeois, Lucien Moreau finit par se convertir au catholicisme[4].
Publications
Lucien Moreau et Léon de Montesquiou, La Politique de "l'Action française". Réponse à MM. Lugan et J. Pierre, Paris, L'Action française, 1911.
↑ abcdefg et hLaurent Ferri, « Lucien Moreau (1872-1935) », dans Lettres à Charles Maurras : Amitiés politiques, lettres autographes, 1898-1952, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », (ISBN978-2-7574-2124-6, lire en ligne), p. 45–54
↑ a et bChanoine Aristide Cormier, Mes entretiens de prêtre avec Charles Maurras, Nouvelles Editions Latines (lire en ligne)
↑Jean-Louis Lagor, La philosophie politique de saint Thomas d'Aquin, Nouvelles Editions Latines, (lire en ligne)
↑Jean-Noël Marque, Léon Daudet, (Fayard) réédition numérique, 1er janvier 1971
↑Lucien Thomas, L'Action française l'Eglise: de Pie X à Pie XII., Nouvelles Editions Latines, (lire en ligne), p. 35
↑Rosemonde Sanson, « Les jeunesses d’Action française avant la Grande Guerre », dans L’Action française : culture, société, politique, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », (ISBN978-2-7574-2123-9, lire en ligne), p. 205–215