Lucien-Louis fut baptisé par son arrière-grand-oncle le cardinal Fesch, et son parrain fut le futur empereur Napoléon III, dont ses deux parents étaient cousins.
Il servit en Italie, puis en France. Il fit quelques séjours à Paris, habitant, avec ses frères et sœurs, au 142 de la rue de Grenelle, l'hôtel, devenu l'ambassade de Suisse, que Napoléon III fit acheter pour servir de résidence parisienne à ses cousins. L'empereur Napoléon III le nomme aumônier de la cour impériale, et Pie IX le fit camérier secret. De santé fragile et d'une piété édifiante, préférant les œuvres de charité aux postes de responsabilité, c'est un prêtre effacé, qui ne paraissait pas prédisposé à devenir un prince de l'Église.
Trois ans plus-tard, au consistoire du , le prince est créé cardinal-prêtre[3] au titre de Sainte Pudentienne (en italien Santa Pudenziana ) par le pape Pie IX qui entendait remercier par là le souverain français de l'intervention de ses troupes dans ses États en 1867. Napoléon III aurait souhaité le cardinalat plutôt pour l'archevêque de Paris, Mgr Darboy. Mais Pie IX ne pouvait pardonner à l'archevêque sa position gallicane et choisit donc le filleul de l'empereur.
La nouvelle éminence ne reçut jamais le sacre épiscopal et devint alors un membre très discret de plusieurs Congrégations (celles des Évêques et des Religieux, des Rites et de la Propagation de la Foi). Grâce à son titre cardinalice, Lucien-Louis participa au premier Concile du Vatican en 1869 et 1870, mais sans droit d'y intervenir publiquement n'étant pas évêque. Quelques années plus tard, il devint Camerlingue du Sacré Collège, du au , et participa, en 1878, au conclave qui aboutit à l'élection du pape Léon XIII.
Le cardinal Lucien-Louis Bonaparte mourut soudainement à Rome, le , d'une syncope cardiaque. Il est inhumé en la basilique Sainte Pudentienne de Rome. Son frère, Napoléon-Charles, lui succède comme prince de Canino.
Références
↑François Velde, « Heraldica.org », sur First Empire (1804-14 and 1815) (consulté le )
↑A. Niemann, Almanach de Gotha, Gotha, Justus Perthes, , 225–226 p.