Louise de Broglie est une femme du monde et historienne, née à Coppet (Suisse) le et morte à Paris le . Elle devient, par mariage, après la mort de son beau-père en 1846, Louise de Cléron, comtesse d'Haussonville.
Biographie
Elle est la fille de Victor de Broglie, 3e duc de Broglie, pair de France, ministre sous Louis-Philippe, membre de l'Académie-française, et d'Albertine de Staël.
Elle épouse le à Paris le comte Joseph de Cléron d'Haussonville (1809-1884), qui sera notamment membre de l'Académie française, conseiller-général et député de Seine et Marne. Trois enfants naissent de cette union :
Victor Bernard de Cléron d'Haussonville, mort en bas âge (1837-1838) ;
Mathilde de Cléron d'Haussonville (1839-1898), sans alliance ni postérité ;
À Paris, le comte et la comtesse d'Haussonville habitent l'hôtel de Broglie, 35 rue Saint-Dominique, qu'ils font réaménager par l'architecte Gabriel-Hippolyte Destailleur. La comtesse possède aussi, en propre, avec ses frères cadets Albert et Auguste de Broglie, le château de Coppet, ancienne résidence de Madame Necker puis de Madame de Staël.
Avec son époux, elle habite aussi le château de Gurcy le Châtel (Seine et Marne), qu'ils font reconstruire dans les années 1840.
Quelques années après leur mariage, le vicomte et la vicomtesse d'Haussonville rencontrent, lors d'un séjour à Rome, le peintre Dominique Ingres, qui y dirige l'Académie de France à Rome (en résidence à la Villa Médicis). De retour à Paris, le peintre entreprend, à partir de 1842[1], un portrait à l'huile, achevé en 1845 et exposé publiquement à partir de 1846[2] qui est resté comme une des plus célèbres toiles et une des œuvres maîtresses de l'artiste. Ce portrait, depuis 1927, est exposé à New York, au sein du musée The Frick Collection. À noter qu'Ingres, quelques années plus tard, a également peint un portrait renommé de la belle-sœur de la comtesse d'Haussonville, Joséphine de Galard de Béarn, épouse de son frère Albert de Broglie.
De tempérament libéral et indépendant, la comtesse d'Haussonville a un goût prononcé pour la littérature et la musique. Elle laisse plusieurs ouvrages d'histoire, dont un des rares ouvrages, en français, consacrés au nationaliste irlandais Robert Emmet.
Liens avec l'Académie française
Privilège unique dans l'histoire, la comtesse d'Haussonville a des liens familiaux proches avec quatre membres de l'Académie française :
fille de l'académicien Victor de Broglie (1785-1870), diplomate et homme politique, élu le au fauteuil no 24 ;
sœur de l'académicien Albert de Broglie (1821-1901), historien, diplomate et homme politique, élu le au fauteuil no 18 ;
épouse de l'académicien Joseph d'Haussonville (1809-1884), diplomate, homme politique et historien, élu le au fauteuil no 22 ;
mère de l'académicien Paul-Gabriel d'Haussonville (1843-1924), avocat, essayiste, historien de la littérature et homme politique, élu le au fauteuil no 27.
Ces quatre proches de la comtesse ne siègeront jamais tous ensemble sous la Coupole. Louise de Broglie meurt d'ailleurs avant l'élection de son fils à l'Académie. Cependant, de 1856 à 1924, sans interruption, l'Académie française accueille dans ses rangs au moins un proche de la comtesse :
un académicien, du (réception de Victor de Broglie) au (réception d'Albert de Broglie) ;
deux académiciens, du (réception d'Albert de Broglie) au (décès de Victor de Broglie) ;
un académicien, du (décès d'Albert de Broglie) au (réception de Joseph d'Haussonville) ;
deux académiciens, du (réception de Joseph d'Haussonville) au (décès de Joseph d'Haussonville, deux ans après la mort de la comtesse) ;
un académicien, du (décès de Joseph d'Haussonville) au (réception de Paul-Gabriel d'Haussonville) ;
deux académiciens, du (réception de Paul-Gabriel d'Haussonville) au (mort d'Albert de Broglie) ;
un académicien, du (mort d'Albert de Broglie) au (décès de Paul-Gabriel d'Haussonville).
Indépendamment de ses liens directs avec quatre académiciens proches parents ou alliés, la comtesse d'Haussonville est aussi la grand-tante de deux autres académiciens et de leur sœur, écrivaine, petits-enfants de son frère Albert :
La comtesse d'Haussonville est également l'arrière-grand-mère de la philologue Béatrix d'Andlau (1893-1989) et de son frère Jean Le Marois, 5e comte Le Marois (1895-1978), poète et dramaturge.
La Jeunesse de Lord Byron, Michel Lévy Frères, éditeurs, Paris, 1872, 283 p., (BNF30581969).
Les Dernières Années de Lord Byron[3], Michel Lévy Frères, éditeurs, Paris, 1874 (2e édition revue et augmentée), 283 p., (BNF33340668)[3]. Consultable et téléchargeable viaGallica.
Notes et références
↑La date de 1842, indiquée par Maryvonne Cassan pour les études préparatoires du portrait de la vicomtesse d'Haussonville par Ingres, est implicitement confirmée par trois mentions relatives à ces études, dont une évoquant un dessin à la mine de plomb, signé : Ingres, 1842, cf. page 59 du Catalogue des tableaux, études peintes, dessins et croquis de J.-A.-D. Ingres, peintre d'histoire, sénateur, membre de l'Institut, exposés dans les galeries du palais de l'École impériale des Beaux-Arts, A. Lainé et J. Havard, Paris, 1867, 98 p., (BNF40373995).
↑ a et bLe catalogue BN-Opale Plus de la Bibliothèque nationale de France indique par erreur, dans la notice consacrée à cet ouvrage, qu'il serait l'œuvre de « Édouard Henry (1808-1867) », ce qui est faux. On consultera avec profit la numérisation de l'ouvrage, sur Gallica, et notamment la vue no 2 (sur 288) qui donne la liste des quatre ouvrages précédents de la comtesse d'Haussonville.