Louis de La Palud (cardinal)

Louis de La Palud
Fonctions
Cardinal-prêtre (d)
Sainte-Anastasie
-
Évêque de Maurienne
-
Pseudo-cardinal
Santa Susanna
-
Pseudo-cardinal
Sainte-Cécile-du-Trastevere
-
Évêque d'Avignon
Diocèse d’Avignon (d)
-
Évêque de Lausanne
Diocèse de Lausanne (d)
-
Abbé
Abbaye Saint-Philibert de Tournus
-
Abbé
Abbaye Notre-Dame d'Ambronay
-
Titre de noblesse
Prince-évêque
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Surnom
Cardinal de VarambonVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activité
Moine catholiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Autres informations
Ordre religieux
Blason

Louis de La Palud, dit cardinal de Varambon, mort le , est un cardinal du XVe siècle. Il est membre de l'ordre des bénédictins et a été successivement évêque de Lausanne (1431-1433), puis d'Avignon (1433-1441) et de Maurienne (1441-1451).

Biographie

Origines

Louis de La Palud — dont la forme écrite varie dans la documentation La Palud, Lapalud, La Palu[1] — semble naître entre 1370 et 1380. L'historienne Sophie Vallery-Radot (2014) indique précisément le , ainsi que le château de Chamoux, en Maurienne[1].

Il est le fils d'Aymé ou Amédée de La Palud, seigneur de Varembon (Bresse), et d'Alix de Corgenon[1] (Buellas en Bresse)[2],[3]. Son père avait accompagné le comte Amédée VI de Savoie[4], dans sa croisade contre les Bulgares.

Entrée dans les ordres

Second fils, il est destiné à une carrière ecclésiastique et intègre l'ordre de Saint-Benoît dans l'abbaye Saint-Philibert de Tournus[1],[2],[4]. Il devient chambrier de l'abbaye d'Ambronay[2],[4]. Il devient ensuite abbé de Tournus en 1413[1], 18 ans, puis d'Ambronay, une dizaine d'années[2]. En tant qu'abbé, il assiste au concile de Constance, en 1417, qui met fin au grand schisme d'Occident[2],[1].

Il est ensuite député au concile de Sienne (it), puis au concile de Bâle[5], en 1431[4], où il sera vice-chambrier[2]. Il représente, avec d'autres abbés et deux évêques, l'Église gallicane de France[4].

Épiscopats

Lors du concile de Bâle, en 1431, le pape Eugène IV le nomme évêque de Lausanne[2],[3],[5] (Angley donne par erreur 1432[4]), succédant à Guillaume de Challant. Le , il est consacré par le cardinal Louis Aleman[1].

Cependant cette nomination est constetée par le Chapitre de Lausanne qui a porté son choix sur Jean de Prangins[3], qui a reçu le soutien du duc de Savoie, Amédée VIII de Savoie[2],[6]. Angley indique quant à lui que le Chapitre avait accepté cette nomination et que le duc s'en était plaint au Concile, envoyant Jean de Champion en qualité de représentant ducal[6]. Face à cette opposition, le pape maintient Jean de Prangins à Lausanne et transfert, le , Louis de La Palud sur le siège de l'évêché d'Avignon[1],[3]. Louis de La Palud fait le choix de poursuivre sa contestation auprès du Concile[1] et réussit à s'imposer et se faire confirmer par le concile de Bâle[3], le [1]. Le duc de Savoie se plaint de ce maintien et envoie une lettre au Concile, le [2]. L'année suivante, le pape annule la décision et excommunie Louis de La Plaud[3].

En 1439, le duc Amédée VIII est désigné par le Concile pour devenir le nouveau pape, sous le nom de Félix V, et il est intronisé le . Angley indique que « Louis de La Palud avait probablement beaucoup contribué à » cette élévation et que dès lors le prélat obtient de nombreuses faveurs du nouveau pape[7]. Félix V obtient de Louis de La Palud qu'il résigne et le transfert de Jean de Prangins à Aoste[1].

Louis La Palud est dépêché par le Concile afin de se rendre en Grèce pour promouvoir l'union avec les orthodoxes grecs[2], et ainsi concurrencer l'action du pape de Rome seul qui y avait envoyé notamment l'archevêque de Tarentaise, Marco Condulmer, et l'évêque de Coron[8]. Il revient à Bâle.

Réconciliés, Félix V le crée cardinal, dit de Varembon, lors du consistoire du [1],[2]. L'année suivante, la Bulle papale du le transfert sur le siège de l'évêché de Maurienne[1],[2],[5], où il porte le nom de Louis Ier[2],[9]. Le pape Eugène IV, de son côté, avait nommé Nicolas de Cambello, mais celui-ci aurait été refusé par les prêtres du diocèse[9].

Il se soumet au pape Nicolas V, qui l'absout, et confirme la promotion cardinalice, le [1],[10],[3].

Il fait édifier la digue de Bonrieux[11]. Il fonde le séminaire des Innocents, à Saint-Jean-de-Maurienne[11].

Mort et sépulture

Louis de La Palud testerait, à Lausanne, le , selon Besson[2],[12].

Il meurt en fonction le , au château de Chamoux, dans la combe de Savoie, selon les différentes auteurs Moréri (1759), Besson (1559), Angley (1846)[2],[12] ou encore Rostaing (1955)[11]. Ce dernier, ainsi que Vallery-Radot (2016)[1], donnent le jour suivant, le [12]. Seul le généalogiste bugiste Samuel Guichenon (1650) le fait mourir, dans son Histoire de Bresse et de Bugey (1650), à Rome, en 1455[2],[12]. Il sera repris par ces successeurs.

Son corps est porté dans la chapelle de la collégiale de Varambon[11], où l'on trouvait une sépulture de marbre accompagnée d'une épitaphe[2],[12] :

« Hic jacet reverendissimus in Christo pater D. D. Ludovicus titulo Sanctæ Anastasiæ S.R.E. prœsbyter Cardinalis de Varambone vulgariter nuncupatus, Episcopus Maurianensis qui obiit die 22 septembris 1451. »

Succession

À sa mort, le pape Nicolas V nomme Jacques Carietti, chanoine régulier de l'ordre de Saint-Augustin, implanté dans le sud de la France[13],[14]. De son côté le Chapitre désigne Jean-Louis Octave de Savoie, fils du duc Louis Ier, qui souhaite obtenir cet important bénéfice pour son jeune fils[13],[14].

Le pape renonce à nommer Jacques Carietti et choisit Jean de Ségovie[13],[14]. Jean-Louis de Savoie obtient cependant des bénéfices, que son grand-père l'antipape Félix V (l'ex duc de Savoie Amédée VIII) avait obtenu lorsqu'il a renoncé à la tiare[15].

Notes et références

  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Sophie Vallery-Radot, Les Français au concile de Constance (1414-1418). Entre résolution du schisme et construction d’une identité nationale, vol. 2, Bruxelles, Brepols, coll. « Ecclesia militans, vol. 5 », , vol. 1 : 629 pages + vol. 2 : 354 pages (ISBN 978-2-503-56464-7), vol.2, pp. 233-234 ([PDF] Volume 2 : Notices biographiques).
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Joseph-Antoine Besson, Mémoires pour l'histoire ecclésiastique des diocèses de Genève, Tarentaise, Aoste et Maurienne et du décanat de Savoye, S. Hénault, 1759 (copie de l'exemplaire bibliotheque cant. et univ. lausanne), 506 p. (lire en ligne), p. 299-301.
  3. a b c d e f et g Ansgar Wildermann, « Louis de La Palud » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  4. a b c d e et f Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 230 (lire en ligne).
  5. a b et c Jean-François Durand (dir.), Histoire des diocèses de France : Chambéry, Tarentaise, Maurienne, vol. 11, Éditions Beauchesne, (ISSN 0336-0539), p. 56
    Volume par Jacques Lovie
  6. a et b Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 231 (lire en ligne).
  7. Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 232-233 (lire en ligne).
  8. Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 233 (lire en ligne).
  9. a et b Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 229 (lire en ligne).
  10. Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 236 (lire en ligne).
  11. a b c et d Ch. Rostaing, « Blasons des Evêques de Maurienne », Travaux de la Société d'histoire et d'archéologie de la province de Maurienne, t. 12,‎ , p. 106 (lire en ligne).
  12. a b c d et e Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 237-239 (lire en ligne).
  13. a b et c Histoire du diocèse de Maurienne, 1846, p. 240-241 (lire en ligne).
  14. a b et c Réjane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil à la Réforme, XIe-début XVIe siècle, Ouest France Université, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X), p. 381-382.
  15. « Savoie, Jean-Louis de » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .

Voir aussi

Bibliographie

  • Chanoine Ambroise Angley (18xx-18xx, historien et prêtre), Histoire du diocèse de Maurienne, Saint-Jean-de-Maurienne, impr. de J.-B. Héritier, , 500 p. (lire en ligne), « LXVII. Louis de La Palud, cardinal de Varembon », p. 229-239.

Articles connexes

Liens externes