Né dans le 18e arrondissement de Paris, Louis Ange Trézel est le fils d’Ange Prudent Trézel (1835-1913), propriétaire à Paris et de Marie Louise Debrise (1839-1880)[1]. Son aïeul paternel était propriétaire cultivateur et conseiller municipal à Clichy, commune située dans le département des Hauts-de-Seine[2].
Artiste issu d’une ancienne famille de maraîchers de la région parisienne, il est pour sa part lié à des familles de juristes et d'entrepreneurs de travaux publics. En 1897, il épouse de fait, dans le 16e arrondissement de Paris, Jeanne Marie Louise Hamelin, originaire d'Eure et Loir et membre d'une famille de juristes de la capitale[3]. Il est également homme politique.
Vie politique
En 1897, l’un des témoins à son mariage est de fait Paul Deschanel (1857-1922), vice président de la Chambre des Députés, devenu ultérieurement président de la République[4]. De 1900 à 1912, Louis Trézel est lui-même conseiller général du département de la Seine, incluant alors le canton de Levallois-Perret où il est établi[5] et membre de la Commission du Vieux Paris en 1911. Il meurt prématurément dans le 15e arrondissement de Paris, le , à l’âge de 48 ans[6].
Œuvres
Sur le plan artistique, Louis Ange Trézel est notamment connu comme peintre verrier et fabricant de vitraux d’art de style Art Nouveau. On lui doit « la découverte des émaux en relief dans les vitraux », contribuant à la renaissance de l’art du vitrail[7]. Son atelier était situé à Levallois-Perret et le travail des émaux en relief est en particulier visible dans les panneaux représentant le cycle des saisons, au sein de la brasserie "Bouillon Julien". Plus largement, Louis Trézel a travaillé pour :
Son réseau relationnel comprend alors le peintre décorateur Joseph Cambursano (1872-1908) ainsi que des membres de la famille Gillot. En 1898, celui-ci est en effet témoin au mariage de Joseph Cambursano avec Anne Pauline Gillot[10], sœur de l'orfèvre Paul Gillot (1877-1949) et de l'artiste peintre Adrien Henri Gillot (1883-1948).
Il est l'auteur du rapport concernant les vitraux, paru à la suite de l'exposition franco-britannique qui se tient à Londres en 1908[11].
Postérité
De son mariage avec Jeanne Hamelin sont issues deux filles, dont Edith Henriette Marie Trézel, née en 1901 au Raincy, en Seine-Saint-Denis. Artiste-peintre connue sous son nom d’épouse Edith Auffray[12], celle-ci « expose dans le monde entier avec les Peintres de la Réalité ».
Enfin, plusieurs noms de rues témoignent encore de l'ancienne emprise foncière et agricole des familles Trézel et alliées : rue Trézel à Levallois, impasse Trézel à Saint-Denis, impasse Deligny, rues Angélique et Vincent Compoint, villa Compoint et probablement ancienne rue Trézel à Paris[13].
Notes et références
↑Archives de Paris, 18e, V4E2129, vue 25/31, acte n°3305 : naissance de Louis Ange Trézel. La branche Deligny est celle de ses aïeux maternels. Témoignage recueilli du descendant M. Jacques Dominique Blanchard le 10-1-2019 : "Nous sommes liés par la branche Deligny qui étaient des cultivateurs-maraîchers installés à Clichy".
↑AD Hauts-de-Seine, Clichy-la-Garenne, 1851, vue 83/93, acte n°78 : mention de Louis Alexandre Trézel (1812-av.1877), propriétaire cultivateur et conseiller municipal de Clichy, Hauts-de-Seine, au mariage de sa fille, Aimée Angélique Trézel.
↑Archives de Paris, 16e, vue 190/521, acte n°362 : mariage entre Louis Ange Trézel et Jeanne Marie Louise Hamelin. Le père de l'épouse est juge de paix à Paris et son frère, Maurice Louis Henri Hamelin, auditeur au Conseil d'Etat.
↑Archives de Paris, 16e, vue 190/521, acte n°362 : mariage portant mention de Paul Deschanel parmi les témoins
↑Archives de Paris, 15e, 15D239, vue 23/31, acte de décès n°3530 : Louis Trézel est domicilié rue d'Alboni, décédé 134 rue Blomet, à la survivance de son épouse.
↑Archives de Paris, 9e arr., vue 545/673, acte de mariage n°1030 du 22 octobre 1898 entre Joseph Cambursano, artiste peintre et Anne Pauline Gillot, employée de commerce.
↑Comité français des expositions à l'étranger, Exposition franco-britannique de Londres, 1908. Section française, classe 67, vitraux, rapport de M. Louis Trézel, Paris, A. Vermot, 1910.
↑Archives départementales de Seine-Saint-Denis, naissances Le Raincy, vue 57/85, acte de naissance d'Edith Henriette Marie Trézel n°113. Egalement mention marginale dans le même acte de son mariage en 1948 avec Bernard Léon Raoul Marie Auffray (1901-1989) et dans le dictionnaire Les parlementaires de la Seine sous la troisième République.
↑Témoignage de M. Jacques Dominique Blanchard qui ajoute : "Ils avaient des terrains agricoles entre Clichy et Paris (Batignolles, Montmartre, Monceau, Courcelles). Quand Paris s'est agrandi, les terrains agricoles ont été urbanisés et on a souvent donné le nom du propriétaire de la parcelle à la nouvelle voie créée (...). L'ancienne rue Trézel (aujourd'hui rue du Docteur Heulin) est à quelques mètres de la Villa Compoint et dans le même secteur que l'Impasse Deligny".