Pierre Louis Philippe Dietsch – qui n’utilisa usuellement que son second prénom, Louis – naît à Dijon, dans une maison située actuellement 38 rue Jean-Jacques Rousseau. Son père, fabricant de bas, était originaire de la ville allemande d’Apolda, située entre Leipzig et Weimar. Sa mère était Dijonnaise. Louis Dietsch commença ses études musicales à la maîtrise de la cathédrale de Dijon, dirigée par Travisini.
Quelque temps après, il devint premier contrebassiste à l'orchestre des Italiens[3]. Il assuma les fonctions d'organiste aux Missions étrangères jusqu'en 1835, avant l'arrivée de Charles Gounod[1]. Puis il devint successivement maître de chapelle à l'église Saint-Paul-Saint-Louis, et maître de chapelle à Saint-Eustache. Dans cette église, il réforma la maîtrise et fit entendre, le jour de Pâques 1838, une grand'messe à orchestre, qui eut un retentissement important ; Berlioz l'apprécia. Elle valut à Dietsch la grande médaille du mérite dans les arts et les sciences décernée par le roi de Prusse. À la suite de l'incendie de l'orgue de Saint-Eustache, survenu en , Louis Dietsch fut un moment accompagnateur à l'église Saint-Roch, mais il revint à Saint-Eustache en 1845. En 1850, il devint maître de chapelle à l'église de la Madeleine. À ce titre, il assista au Congrès pour la restauration du plain-chant et de la musique de l'Église en 1860[4].
Lorsque l'école Niedermeyer fut fondée en 1853, Dietsch y fut nommé professeur et inspecteur des études ; il assura l’intérim de la direction à la mort de Niedermeyer en 1861.
En 1840, Louis Dietsch avait été nommé chef de chœur à l'Opéra grâce à Rossini[5]. Il se voit confier par Léon Pillet, le directeur de l'Opéra, la composition d'un ouvrage sur un livret de Paul Foucher (beau-frère de Victor Hugo) et Bénédict-Henry Révoil, Le Vaisseau fantôme, ou le maudit des mers, créé à l'Opéra le ,moins de deux mois avant la création de l’œuvre homonyme de Wagner, et suivi d'onze représentations, sur le même sujet[2]. L'œuvre tombe ensuite dans l'oubli.
Il mourut subitement le . Ses obsèques furent célébrées à la Madeleine et il fut enterré au cimetière de Montmartre. Il avait reçu en 1856 la Légion d'honneur comme compositeur de musique religieuse[6]. Le , un buste du compositeur fut inauguré sur la façade de sa maison natale et en 1889, le nom de Louis Dietsch fut donné à une rue de Dijon.
Œuvres
Messe solennelle à quatre voix, chœurs et orchestre (1838) dédiée à Meyerbeer.
Une vingtaine de messes.
Le Vaisseau fantôme, opéra en deux actes, joué à l'Opéra en 1842[7],[8].
Te Deum (1844) à 5 voix et grand orchestre.
Ballet pour le Freischütz (1846).
Adaptation à la scène de Roméo et Juliette de Bellini (1846).
Son motet Ave Maria, sur la mélodie d'une chanson d'Arcadelt « Nous voyons que les hommes », devenu célèbre, est un faux de Louis Dietsch[9].
Bibliographie
(de) Emil Haraszti et Renate Albrecht, « Pierre-Louis Dietsch und seine Opfer (Arcadelt, Bellini, Liszt, Verdi, Wagner und Weber) », Die Musikforschung, no 8, , p. 39–58 (ISSN0027-4801, lire en ligne)
↑Notice sur Louis Dietsch lue à l'Académie de Dijon le mercredi 31 janvier 1877 par Charles Poisot Suivie de pièces justificatives, Dijon, Lamarche, 1877, p. [5]-43 p.