Dans les années 1930, Landau fut membre du groupe d'avant-garde111[4]. À ce groupe sont aussi associés : Jan Brouwers, Angèle Delen, Jet Naessens, Luc Philips, Martha de Wachter et Cara van Wersch. Le Groupe 111 répéta sur un grenier au-dessus d'un marchand de charbon dans une ruelle de la Kroonstraat à Borgerhout. Au cours de ces années, avec beaucoup d'idéalisme mais toujours en manque de ressources financières, le groupe exerça le genre du chœur parlant. On considère ces chœurs parlants comme une apparition précoce du théâtre multidisciplinaire[5].
Landau, lui-même d'origine juive, avait participé à la première belge, le , de la pièce de théâtre De Zachte Keel (La Douce gorge) représentée d'abord en Allemagne, dont les représentations - qui montèrent déjà à quelques centaines - furent abandonnées après l'intervention discrète des autorités, probablement en raison de la coopération de l'auteur de la pièce, Félix Timmermans, avec le Juif Eduard Veterman, bien que le prétexte n'eût jamais été spécifié avec autant de mots[7].
De 1929 à 1940, il demeura à Berchem, Lode Van Berchemlaan, 34.
En tant que flamand d’origine juive et en raison de ses activités au sein de la résistancecommuniste, Landau fut finalement arrêté début 1943. Il se retrouva à Malines, à la caserne Dossin de Saint-Georges (SS-Sammellager für Juden), que l'occupantnazi avait transformé en camp de transit et camp de concentration[9]. Il y fut enregistré comme B : un code pour les citoyens belges qui, en raison de leur nationalité, pouvaient en première instance rester en Belgique et par conséquent échapper à la déportation. Landau dut s'occuper du divertissement des prisonniers et il devint l'un des trois artistes « officiels »[10]. Le commandant de camp accepta qu'il y fut aménagé un théâtre de marionnettes pour les enfants juifs pour lequel Landau produisit les marionnettes[11]. Au camp, il confia à un autre détenu que : « Si un jour je meurs, ils vont écrire sur ma tombe : c'est là que se trouve le nez de Lon Landau ; un mètre plus bas gît son propriétaire. »[12] Le , il sera l'un des déportés qui quittèrent Malines pour Auschwitz avec le convoi XXIV/17. Il participa aux marches de la mort d'Auschwitz à Mauthausen. C'est dans ce dernier camp qu'il fut enregistré le . On le retrouve le à Neuengamme, où il arriva en venant dans l'un des camps de Gusen, la structure double de Mauthausen. Il ne survécut pas aux camps[2] : il connut encore la libération, le , du camp de concentration de Bergen-Belsen où il avait finalement abouti (Block 12), mais il y mourut de la typhoïde, attrapée comme aide bénévole[13],[2].
L'Académie royale des beaux-arts d'Anvers (École supérieure Artesis), appela d'après Lon Landau le prix pour les costumes de théâtre, l'un des prix que l'on peut obtenir aux concours internes après avoir achevé ses études[14].
↑(en) Irene Awret, They'll have to catch me first. An artist's coming of age in the Third Reich, University of Wisconsin Press, , 384 p. (ISBN978-0299188306, lire en ligne)
Willem Putman. « Toneelkritiek [Critique de théâtre], "De Lucifer van Joris Diels" [Le Lucifer de Joris Diels], 1937) », Tooneeldagboek (1928-1938) [Journal de théâtre] (Willem Putman), Anvers, Globus, 1938, p. 173-176.