Lionel Godart est un artiste peintreabstrait français né le à Paris où il vécut, installé au 1, rue des Rigoles. Il est mort des suites d'une longue maladie à Paris le [1].
Biographie
Après avoir soutenu une thèse d'esthétique, Lionel Godart s'investit dans la peinture en 1975[2], décision qu'il restituera comme influencée par la rencontre de Michel Carrade à l'École alsacienne de Paris, tout en soulignant comme fondamentales les amitiés de Roland Barthes et de Sylvano Bussotti qui tous deux l'ont connu d'abord pour ses écrits poétiques, puis pour sa peinture.
C'est dès 1983 que Gérard Xuriguera situe Lionel Godart, avec notamment Pierre Buraglio, Dominique Thiolat, Tony Soulié, Marcel Alocco, Christian Sorg, Christian Bonnefoi, Pierrette Bloch, Denis Castellas, Patrick Lanneau, Jean Mazeaufroid et Laura Lamiel, parmi les artistes émergents qui s'inscrivent dans le renouveau de l'art abstrait en obéissant « à des pulsions et à des savoirs qui ne sont plus symboliques, puisqu'ils entendent démonter les mécanismes de la peinture, où l'idéologie n'interfère peut-être plus, où les sentiers tortueux de la théorie ne sont peut-être plus aussi contraignants, mais tous ont conscience d'appartenir à une génération qui a eu le mérite de poser les questions nécessaires et essentielles à l'objet de leur représentation »[3].
« La toile fonctionne comme un leurre : elle piège du sens dans le regard du public et je crois en être l'auteur. » - Lionel Godart[11]
Réception critique
« Lorsque Lionel Godart présente son travail de peintre, les références historiques et esthétiques ne sont pas niées, mais ici affirmées, utilisées même comme source et comme outil de connaissance. La couleur est élément de vocabulaire, elle repousse la description de la forme aux angles du tableau. Cet extrémisme n'exclut pas un balayage sensible de la toile et un traitement tendu de la couleur. » - Marie-Claude Beaud[12]
« Entre Henri Matisse et Robert Motherwell, il s'approprie l'espace artistique contemporain : "…ce que la peinture doit être aujourd'hui, c'est un franchissement, c'est s'engager en elle même, plus loin dans ce peindre, la peinture (…), soit faire l'exercice d'une synthèse : peindre plus le déjà peindre". Et c'est la seconde alternative qu'il choisit, s'appliquant à peindre de vastes monochromes, dans lesquelles la couleur est toute puissante, puis laissant réapparaître, quelques années plus tard, des figures sans identité, aux courbes harmonieuses. Des surfaces abstraites aux corps nus cernés de noir, le traitement est le même, les couleurs vaporeuses envahissent la toile, s'interpénètrent sans jamais se rencontrer, le souci de la forme est constant. Le regard bascule, la toile, aux multiples variations, incitant à la méditation. » - Laurence Lehoux[2]
« Pour Robert Motherwell, un tableau est "un acte moral exaltant l'audace, l'intégrité, la sensualité". Cette citation s'adapte parfaitement à l'œuvre de Lionel Godart. Fragment de rêve, monde à peine entrouvert, Lionel Godart nous force à découvrir des possibilités de communication avec nous-mêmes, interrogation et constat de la solitude, chaque pas hésitant, moment présent, sable mouvant. On bascule dans un autre monde, mur, miroir sans tain, sensualité de la matière, projeté au grand jour, attirant, vertige, charnel. » - Frédéric Altmann[11]