Limbé est située entre mer et montagne au pied du Mont Cameroun sur les rives de la baie d'Ambas. Elle est à 70 km à l'ouest de Douala, à laquelle elle est reliée par la route nationale 3. La baie de Limbé compte quatre îles côtières, Ndame Island, Mboa Mwanja (Bota Island), Ichondi et Mondoli. Elle est la deuxième ville en importance de la région du Sud-Ouest, après Buéa.
Histoire
La ville portuaire de Limbé, appelée à l'origine « Victoria » (d'après la reine Victoria)[1], est fondée par le missionnaire anglais Alfred Saker, sur les terres achetées au roi William 1er de Bimbia, pour y implanter des infrastructures à l'instar des églises, écoles, hôpitaux, logements et imprimerie. Le monument Alfred Saker sur le front de mer a été inauguré en 1958 pour le centenaire de la fondation de la ville par le Gouverneur général du Nigeria britanniqueJames Wilson Robertson[2]. En 1884, lors de l'établissement du Kamerun allemand, la ville et ses environs demeurent britanniques. Le 7 mai 1886, la Grande-Bretagne et l'Allemagne échangent Victoria et ses environs contre des droits allemands sur la rivière Forcados au Nigeria et à Sainte-Lucie, KwaZulu-Natal en Afrique du Sud. Située sur la côte ouest du Cameroun, la ville fut rebaptisée le , « Limbé » – nom dérivé, dit-on, de la rivière qui la traverse.
Présentation démographique
Depuis les années 2011, La ville de Limbé a connu un boom démographique de sa ville en raison de facteurs divers on cite : l'exode rural, un terrain sûr pour les personnes déplacées et sa situation géographique appropriée. En outre, le tourisme apporte à Limbé une importante population pour Cette croissance elle est évaluée à 5 % par an, ce qui est relativement plus élevé que le taux de croissance national de 2,7 %. La population de Limbe est estimée à environ 200 000 habitants, avec une densité de population d'environ 237 habitants par km2[3].
La répartition de la population est la suivante :
SUBDIVISION
VALEURS RELATIVES
LIMBE I
54 %
LIMBE II
32 %
LIMBE III
14 %
TOTAL
100 %
La croissance de la population est projetée dans le tableau ci-dessous :
Année
1935
1953
1964
1967
1976
1987
1998
2000
2005
2012
2019
2020
Habitants
3,131
8,025
15,919
19,525
26,988
44,561
46,203
100,047
140,9821
140,982
160, 654
La ville de Limbé a connu une croissance exponentielle de sa démographie en raison de plusieurs facteurs tels que l'exode rural, un terrain sûr pour les personnes déplacées et sa situation géographique appropriée. Cette croissance est évaluée à 5 % par an, ce qui est relativement plus élevé que le taux de croissance national de 2,7 %. La population de Limbe est estimée à environ 200 000 habitants, avec une densité de population d'environ 237 habitants par km2[3] .
La répartition de la population est la suivante :
SUBDIVISION
VALEURS RELATIVES
LIMBE I
54 %
LIMBE II
32 %
LIMBE III
14 %
TOTAL
100 %
La croissance de la population est projetée dans le tableau ci-dessous :
Le climat de Limbé est de type tropical , Af dans la classification de Koppen. La température moyenne annuelle est de 21,6°. Le climat se caractérise par des précipitations très abondantes, avec plus de 20 jours de pluie par mois.
Températures et précipitations moyennes à Bonadikombo - altitude : 252 m - latitude: 4°03' N
Source : Tableau climatique (en °C et mm, moyennes mensuelles)fr.climate-data.org
Potentiel économique de la ville de Limbe
La ville de Limbe abrite la seule raffinerie de pétrole (Société nationale de raffinage - SONARA) du Cameroun ainsi que plusieurs autres sociétés agro-industrielle (Cameroon Development Corporation - CDC), il est situé comme deuxième employeur après l'État[3].
Les potentialités économiques de Limbe se sont appréciées à la suite du décret no 2020/249 du portant réorganisation du Port Autonome de Limbe (PAL) et aux énormes investissements de la Cameroon Shipping Yard Company (Chantier NAVAL) située à Cap Limbo[3].
Ces développements attirent d'autres investissements économiques et services au sein de la municipalité et attirent la population à la recherche d'emplois et donc de croissance économique.
Les 45 km du littoral de Limbé, caractérisés par un paysage plat jusqu'à l'océan Atlantique, plusieurs marécages, un climat maritime équatorial, des températures constamment supérieures à 25 °C, des pluies abondantes et une forêt côtière, présentent un grand potentiel pour le développement des capacités et de la culture de la pêche.
Le transport (terrestre, maritime) est l’un de réseau routier existant et les secteurs constituent un avantage clé pour le transport des marchandises et la circulation des personnes. Les denrées alimentaires, les cultures de rente, le bétail et d'autres marchandises provenant des marchés locaux de Limbe sont facilement transportés par camions, cargaisons, etc. vers d'autres villes du Cameroun et certains pays voisins[3].
Potentialités touristiques
Limbe possède un potentiel touristique unique, a l’exemple du village de la traite des esclaves de Bimbia (en cours de classement au patrimoine mondial de l'UNESCO), les jardins botaniques, le Limbe Wildlife Center avec des espèces animales rares, des plages de sable noir et une culture accueillante pour les touristes[3].
Limbé a connu une forte croissance démographique. La ville comptait 26 988 habitants en 1976, puis 44 561 en 1987 et, selon une estimation, environ 84 500 en 2001[4].
Lors du recensement de 2005, Limbé 1 comptait 93 255 personnes, Limbé 2 : 16 401 et Limbé 3 : 8 554, soit un total de 118 210 habitants[5]. L'évolution de la population urbaine est relevée par les travaux du département de Géographie de l'Université de Montréal[6].
Évolution démographique
1935
1953
1964
1967
1976
1987
1998
2001
2005
3 131
8 025
15 919
19 525
26 988
44 561
46 203
84 500
118 210
Administration
À partir de 1916, Victoria devient chef-lieu de la Victoria Division constituée de deux anciens districts allemands : Buéa et Victoria. L'arrondissement de Victoria est instauré en 1968 dans le département du Fako. Elle est érigée en Communauté urbaine de Limbé, constituée de trois communes d'arrondissement en 2008[7].
Les maires de Limbé et délégués du gouvernement se succèdent à la tête de la ville depuis la création de la municipalité. De 2008 à 2020, la communauté urbaine est dirigée par un délégué du gouvernement[8].
L'institut LINAFI (Limbe Nautical Arts and Fisheries Institute), est un établissement d'enseignement supérieur des filières de la pêche, aquaculture, technologie de pêche et mécanique marine[11].
La ville compte deux ENIEG (école normale d'instituteurs de l'enseignement général), une publique : GTTC de Limbé fondée en 2003 et une privée : Saint Andrew TTC fondée en août 2010[12].
Nature et environnement
Limbé est située dans une baie contre le flanc de la chaîne volcanique. Des plages de sable noir constitue la façade maritime de la ville, faisant de Limbé, avec Kribi, les stations balnéaires les plus populaires du Cameroun. La coopération anglaise entretient là-bas deux parcs naturels, le Limbe Wildlife Center[13]et le jardin botanique de Limbé.
Limbe accueille la seconde plus grosse centrale thermique à fioul lourd du Cameroun, après celle de Yassa-Dibamba. Construite par AES Sonel en 2004 dans le cadre du plan d'urgence énergétique, afin de remédier aux trop nombreux « délestages » et coupures de courant, elle présente une capacité nominale de 85 MW[14].
Le groupe Eranove (anciennement Finagestion) a annoncé en 2015 son intention de construire une seconde centrale, à gaz, d'une capacité de 315 MW[15],[16].
Les autorités prennent des initiatives pour l'accueil des touristes[17],[18].
Sport
Le nouveau stade omnisports de Limbé (20 000 places), financé par l'Exim sank of China, une entreprise publique chinoise[19] est présenté comme stade de réserve pour la Coupe d'Afrique des nations de football 2019, bien que l'organisation soit repoussée à cause de la pandémie de Coronavirus. Le Limbe Centenary Stadium d'une capacité de 2 000 places est situé à proximité du jardin botanique.
↑(en) Mark Dike DeLancey, Rebecca Mbuh et Mark W. Delancey, « Limbe (formerly Victoria) », in Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, Lanham, Md, 2010 (4e éd.), p. 238-239 (ISBN9780810873995)
↑Troisième recensement général de la population et de l'habitat (3e RGPH, 2005), Bureau central des recensements et des études de population du Cameroun (BUCREP), 2010.
↑HB Nguendo Yangsi, Christopher R Bryant, Visages et défis des principales villes camerounaises, Université de Montréal, juin 2008
↑Décret no 2008/025 du portant création de la communauté urbaine de Limbé, in Cameroon Tribune, no 9018 du vendredi , p. 5
(en) Mark Dike DeLancey, Rebecca Mbuh et Mark W. Delancey, « Limbe (formerly Victoria) », in Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, Lanham, Md, 2010 (4e éd.), p. 238-239 (ISBN9780810873995)
Martin Elouga, Valentin Nga Ndongo et Luc Mebenga Tamba (dir.), Dynamiques urbaines en Afrique noire, L'Harmattan, 2006, 384 p. (ISBN2-296-00870-4) (travaux issus des deuxièmes Rencontres scientifiques du Centre d'études environnementales et sociales organisées à Yaoundé les 29 et )
Anne Lebel (et Emmanuelle Pontié), « Limbé », in Le Cameroun aujourd'hui, Éditions du Jaguar, Paris, 2011, p. 163-164 (ISBN978-2-86950-464-6)
Chantal Marie Ngo Tong, Intercommunalité, coopération décentralisée et stratégies de lutte contre la pauvreté au Cameroun : étude spécifique des villes de Limbé et Kribi et de la commune de Dschang, Université de Nantes, 2012, 634 p. (thèse de Droit public)
Oumarou Njifonjou, Dynamique de l'exploitation dans la pêche artisanale maritime des régions de Limbé et de Krimbi au Cameroun, Université de Bretagne occidentale, Brest, 1998, 352 p. (thèse d'Océanologie biologique)
(en) Victoria: Southern Cameroons, 1858-1958, published for the Victoria Centenary Committee by the Basel Mission Book Depot, 1958, 103 p.
Appolinaire Zogning, « Limbe, une ville de piémont d'un volcan actif en milieu tropical humide : le Mont Cameroun » , in Revue de géographie alpine, tome 82, no 4, 1994, p. 71-86, [lire en ligne]
Georges Courade, Victoria Bota : Croissance urbaine et immigration (lire en ligne)