Les Invisibles est une comédiefrançaise réalisée par Louis-Julien Petit, sortie en 2018. Le film est une adaptation du livre de Claire Lajeunie, Sur la route des invisibles, femmes dans la rue[1].
Synopsis
L'Envol, centre d'accueil de jour pour femmes sans-abri à Anzin, doit fermer ses portes : seulement 4 % des femmes qui y sont accueillies se sont réinsérées, ce qui est jugé insuffisant par la municipalité, qui ne peut plus « continuer à dépenser sans résultats ». Les travailleuses sociales vont faire preuve de désobéissance civile en décidant d’y installer un atelier thérapeutique et un dortoir dans un squat, en toute clandestinité. L'atelier s'appuie sur la truculente Chantal, SDF et modèle de réinsertion, formée à la réparation d'électroménager à la prison de Loos.
À l'exception de Marie-Christine Orry et Sarah Suco, l'ensemble des actrices qui jouent des SDF ne sont pas des actrices professionnelles, mais des femmes qui ont elles-mêmes vécu dans la rue pendant un temps. Leurs personnages ont été créés en se basant sur leur personnalité[3].
Le film reçoit de bons retours d'une majeure partie de la presse française, avec une note moyenne de 3,6/5 sur Allociné.
Dans Ouest-France, on peut lire : « Un casting épatant, mêlant comédiennes confirmées et femmes ayant réellement vécu cet enfer. ».
Et dans Positif, Philippe Rouyer pense « à Ken Loach pour le mélange de rires et de larmes, et pour la chaleur du regard sur ces personnes précaires, mises au rebut de la société ».
Marie-Hélène Soenen pour Télérama écrit que « Louis-Julien Petit orchestre l’acte deux [après son film Discount] d’une désobéissance civile jubilatoire » et salue son tour de force : « transposer une saisissante matière documentaire sur le quotidien des femmes sans domicile fixe en pétillante comédie sociale »[4].
Prix Chabrol Coup de cœur du Jury, Chabrol du Public et Chabrol du Jeune Public au Festival du Film du Croisic[7].
Prix du Public au Festival International du Film de Pau[8].
Association Les Femmes invisibles
Après sa sortie en salle, le film a d'importantes retombées sociales. L'une d'entre elles est la création de l'association Les Femmes invisibles[9], association venant en aide aux femmes et familles en situation de précarité en leur apportant écoute, soutien et produits d'hygiène féminine[10].
Le film est une adaptation du livre Claire Lajeunie, Sur la route des invisibles : Femmes dans la rue, Paris, Michalon, coll. « Témoignage », , 205 p. (ISBN978-2-84186-802-5, lire en ligne) qui est paru en synchronicité avec celui de Tina Noiret, La femme invisible, 2015, (ISBN978-1539561682), extrait en ligne). Avec ces œuvres, le vocable "invisible" a pris une connotation de catégorie sociologique.