Ce film, controversé à sa sortie, traite d'un procès fait à un sergent noir de la cavalerie accusé d'avoir violé et tué une jeune fille blanche. La grande critique qui fut adressée au film fut de dénoncer le racisme antinoir, sans se préoccuper des droits des Indiens qui restaient les méchants du western classique. John Ford a répondu qu'il avait voulu décrire une situation historique : celle où effectivement, sans état d'âme, les soldats noirs et soldats blancs combattaient ensemble les Apaches.
Synopsis
Arizona, 1881. Le sergent Rutledge, soldat noir, est accusé du viol d'une jeune fille blanche et du meurtre de son père. Il passe alors en cour martiale. Qui de l'accusation, qui brosse un portrait accablant et raciste du sergent, ou de la défense et de Mary Beecher, seul témoin à décharge, que le sergent Rutledge a sauvée d'une attaque apache, sauront convaincre le juge et faire éclater la vérité ?
Eva Novak (non créditée) : une spectatrice au tribunal
Production
Le film est tourné à une époque où des leaders noirs commencent à apparaître aux États-Unis et où les personnages de Noirs vont peu à peu prendre plus d'importance dans le cinéma américain[1]. John Ford, qui aimait beaucoup le film, considérait avoir réalisé le premier film au héros noir (mais à cette époque Sidney Poitier ou Harry Belafonte ont déjà tenu le premier rôle dans quelques films)[1]. Il choisit comme acteur principal Woody Strode contre l'avis de la Warner qui souhaite un acteur plus connu comme Sidney Poitier[1]. Ford et son acteur vont développer une forte amitié et l'acteur jouera dans trois autres films du réalisateur[1]. Strode déclarera que John Ford l'a « révélé à lui-même[1]. »
Accueil critique
Selon Patrick Brion, s'il ne s'agit pas d'un des meilleurs westerns de Ford et si Constance Towers« n'a pas plus de charme que dans Les Cavaliers », le réalisateur cherche, avec ce film, à rappeler l'importance des buffalo soldiers, unités formées par des noirs sous commandement blanc qui devaient combattre les Indiens[1]. Il veut aussi montrer que les coupables ne sont pas toujours ceux qu'on imagine au premier abord[1].
Notes et références
↑ abcdef et gPatrick Brion, John Ford : Biographie, filmographie illustre, analyse critique, Paris, La Martinière, , 624 p., p. 595-597.