Un homme, vêtu d'un grand habit, contemple la mer. Le personnage, caractérisé comme un moine d'après le titre du tableau, est dos au spectateur. Au-dessus d'une mer sombre, un ciel gris s'éclaircissant dans la partie supérieure occupe les trois quarts de l'image.
Des études récentes ont indiqué qu'initialement deux petits bateaux étaient peints à l'horizon, puis qu'ils ont été masqués[1].
Dans ce tableau, Friedrich rompt avec la tradition de la peinture paysagère[3]. Les domaines de la mer, de la plage et du ciel sont sans transition : la classique séparation est absente et l'observateur n'est plus guidé pour parcourir le tableau[4]. La délimitation de l'image a suggéré à Heinrich von Kleist la remarque suivante : "C'est comme si on avait les paupières coupées".
Influence dans l'art
Cette peinture a influencé de nombreux artistes jusqu'au XXIe siècle, aussi bien pour la composition du tableau que pour la puissance de la nature et la confrontation avec l'angoisse et la mort. Une nette influence de Friedrich se laisse deviner dans les paysages maritimes de son ami Carl Gustav Carus. Au XIXe siècle, on peut citer James Abbott McNeill Whistler avec son tableau Trouville ou Gustave Courbet avec Le Bord de mer à Palavas. Déjà en 1905, une comparaison pouvait être établie avec Les Vagues de Courbet[5]. D'autres exemples peuvent être cités : Le Cri d'Edvard Munch, Vogelwolke et Dünenstrand II de Lyonel Feininger.
En 2008, l'exposition Mark Rothko – Emotionen in Farbe à la Kunsthalle de Hambourg a mis en regard des tableaux du peintre américain avec ceux de Friedrich. Gerhard Richter se situe dans la tradition du Moine au bord de la mer pour ses paysages de mer.
Gotthard Graubner s'est inspiré de Friedrich pour les Kissenbildern et Ersten Nebelraum - Hommage à Caspar David Friedrich (1968).
↑(de) Jens Christian Jensen: Caspar David Friedrich. Leben und Werk. DuMont Verlag, Cologne 1999, page 86
↑(de) Nina Hinrichs: Caspar David Friedrich – ein deutscher Künstler des Nordens. Analyse der Friedrich-Rezeption im 19. Jahrhundert und im Nationalsozialismus. Verlag Ludwig, Kiel 2011, page 86 f.
↑(de) Ferdinand Laban: Bericht über die Berliner Jahrhundertausstellung. Die Kunst XIII, 1905/06, page 289 et suivantes.
Bibliographie
Held Heinz-Georg, 2003 : Romantik. Cologne : Dumont. (ISBN3-8321-7601-2)