Le , Bizet – qui n'avait auparavant composé que quelques mélodies, une Symphonie en ut majeur et une opérette non représentée, La Maison du docteur – remporte le premier prix, constitué d'une somme de 600 francs et d'une médaille d'une valeur de 150 francs[4], ex-æquo avec Charles Lecocq. Les deux ouvrages sont créés les 8 (Lecocq) et 9 (Bizet) aux Bouffes-Parisiens et représentés chacun onze fois avant de tomber dans l'oubli.
L'œuvre de Bizet ressort finalement des bibliothèques en 1951 et a fait depuis lors l'objet de plusieurs enregistrements.
Un podestat de Padoue possède une fille; Laurette aime le capitaine Silvio; mais le seigneur podestat n'entend pas cela, et pour veiller sur Laurette, il prend un nouveau domestique sur la fidélité duquel il croit pouvoir compter. Ce domestique a deux qualités : il ne peut souffrir les militaires, ce qui est peu rassurant pour nos deux amoureux, et il fait de très mauvaises omelettes.
Le podestat sort avec Véronique, son épouse, pour digérer une omelette et laisse en tête-à-tête avec sa fille le capitaine Silvio lui-même qui avait su se donner un air assez bête et se faire passer pour Pasquin.
Ce faux Pasquin est jeté à la porte, mais il est vengé : il écrit au podestat qu'il a mis dans sa dernière omelette une assez forte dose de poison ! On mande sur le champ le docteur Miracle, qui sauvera le podestat à la condition que le podestat lui donnera en paiement sa fille ou quinze mille ducats. Le podestat préfère payer avec sa fille ; mais il n'a pas de chance, ce docteur est encore le capitaine Silvio !
Airs
Ensemble « La drôle de musique » (Tous)
Air « Ne me grondez pas pour cela » (Laurette)
Air « J'suis plus honnête que je suis bête » (Pasquin)
Quatuor « Voici l'omelette » (Laurette, Véronique, Pasquin, le podestat)
Duo « En votre aimable compagnie » (Laurette, Pasquin)
Air « Dérobez-vous à mon juste courroux » (Le podestat)
Ensemble « Mon enfant, si tu m'aimes bien » (Tous)
Hervé Lacombe, « Le Docteur Miracle » in Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Joël Marie Fauquet (dir.), Fayard, 2003, p. 389 (ISBN2-213-59316-7)