Cette inscription est rédigée en latin archaïque — du moins dans un dialecte qui en est relativement proche. Elle est importante pour la grammaire comparative de l'indo-européen, car elle est l'unique inscription contenant une terminaison-osio pour le génitif singulier de la déclinaison thématique des noms en latin. Le latin classique, plus tardif, aura une désinence en -i pour ce cas, mais la comparaison avec le linéaire B, le grec ancien d'Homère, et d'autres langues, montre que la terminaison -osio est nettement plus ancienne.
Le lapis Satricanus a été l'objet d'une attention significative de la part d'archéologues et d'historiens des premiers temps du Latium non seulement à cause de son intérêt linguistique, mais aussi pour le nom qu'il préserve.
En effet, le nom archaïque de « Poplios Valesios » correspond en latin classique à « Publius Valerius », ce qui amène inévitablement à se demander si cette inscription ne fait pas référence au célèbre Publius Valerius Publicola, le consul, collègue de Lucius Junius Brutus, qui apparaît dans les premiers temps de la République romaine, chez les historiens[3],[4] ou dans les fastes consulaires, et qui est considéré comme l'un des fondateurs de la République.
Une identification positive pose au moins un problème : la ville de Satricum ne fait pas partie du territoire romain à l'époque où Publius Valerius est consul. Toutefois la pierre peut ne pas avoir été dédiée dans cette ville, mais ailleurs : elle a été trouvée dans une série de pierres réutilisées pour la construction d'un temple, et ainsi, elle peut très bien avoir été apportée d'ailleurs.
↑ a et bCatherine Virlouvet (dir.) et Stéphane Bourdin, Rome, naissance d'un empire : De Romulus à Pompée 753-70 av. J.-C, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 796 p. (ISBN978-2-7011-6495-3), chap. 3 (« La mise en place de la République »), p. 94.
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