Le bâtiment a successivement hébergé les laboratoires du groupe pharmaceutique suisse Sandoz entre 1952 et 1996, ceux de Novartis entre 1997 et 2001 puis ceux de Famar France, filiale du groupe grecMarinopoulos. Il est racheté vers 2013 par la ville d'Orléans puis vers 2015 par la communauté urbaine Orléans Métropole.
Jean Tschumi est l'architecte choisi par le groupe pharmaceutique suisseSandoz pour diriger les travaux des usines de l'entreprise en France. Orléans héberge alors déjà une usine Sandoz en France. Jean Tschumi se rend dans le Loiret une première fois au début de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939 pour rencontrer l'architecte André Masson qui supervise les travaux d'agrandissement du premier site du groupe à Orléans[1].
En 1947, Jean Tschumi est mandaté par Sandoz pour la construction d'une nouvelle usine à Orléans, en bord de Loire, à proximité du futur pont Maréchal-Joffre[2].
Le premier devis estimant le coût de la construction du bâtiment à 570 millions de francs français est réévalué à 644 millions de francs français en 1951[3].
La fabrique de produits chimiques est construite au cours des années 1951, 1952 et 1953[4]. La fin des travaux est célébrée le [3].
À la fin de l'année 2000, Sandoz, devenu Novartis, vend l'usine au groupe pharmaceutique grec Marinopoulos qui y installe sa filiale Famar France[5].
Domaine public
À partir du début des années 2010, le bâtiment intègre le domaine public.
Le site est acheté 8,5 millions d'euros par la ville d'Orléans[6] car le bâtiment fait l'objet en 2011 d'un projet de destruction pour faire place à une grande salle multifonctionnelle baptisée « Arena »[7] – projet finalement abandonné.
L'association « Présence de Jean Tschumi » diffuse un manifeste pour demander le classement du bâtiment[8].
Jean Tschumi choisit l’architecture domestique plutôt que l’industrielle et opte pour un bâtiment sur sept niveaux[2],[11]. Le gros œuvre est constitué de béton armé. Le bâtiment comporte une pergola voûtée, un socle en portique ajouré, des murs robustes et ajourés en lits de claustra. Les claustras se superposent avec des hauteurs entre dalles de 3,85 m[4].
L'usine possède une forme parallélépipédique, thème phare au moment de la reconstruction de la France. Le béton armé a subi un traitement expressif sans vouloir imiter la pierre. Les effets sculpturaux proviennent de l’empreinte des coffrages. La granulométrie n'est pas uniforme et des effets chromatiques sont inspirés des techniques de Le Corbusier ainsi qu'un profil fuselé d'Auguste Perret.
Un toit en terrasse est une autre démonstration des performances du béton armé. Les voûtes circulaires en voiles minces se réfèrent à Auguste Perret. Elles ont la particularité d’être percées de cercles. Un grand auvent, dont les vagues dirigent la vision vers un panorama de la ville d’Orléans. Dans l’entrée principale est disposée une longue marquise métallique aérodynamique.
Le bâtiment est personnalisé jusque dans son mobilier.
Le jardin bordant la façade ouest accueille trois sculptures en bronze de l'artiste suisse Édouard-Marcel Sandoz représentant des ânes[12].
Jacques Gubler, Jean Tschumi : architecture échelle grandeur, Lausanne, Presses polytechniques universitaires romandes, coll. « Les archives de la construction moderne », , 173 p. (ISBN978-2-88074-745-9, lire en ligne), p. 57-67