Après plus d'un an d'inexploitation, La Clef rouvre le sous le nom La Clef – L'Usage du monde, en référence au roman L'Usage du monde de Nicolas Bouvier[7]. Il est exploité par une nouvelle structure associative[a], dirigée par Raphaël Vion[8]. Le contrat de location est fixé pour cinq ans, renouvelable tous les deux ans, à un loyer très faible[8]. La programmation est orientée vers le cinéma du monde (2 500 films de 130 pays[8]) et le cinéma engagé, n'hésitant pas à laisser longtemps les films à l'affiche.
En , un nouveau bureau, composé de délégués des syndicats SUD et CGT, est élu à la tête du comité d'entreprise de la Caisse d'épargne d'Île-de-France (CECEIDF), propriétaire du cinéma depuis la fusion du CE parisien avec ceux de la région[8]. Ce nouveau bureau décide de vendre l'immeuble, qui n'est pas rentable, entraînant la fermeture définitive du cinéma le .
En réaction, le collectif À la Clef[b],[c], composé d'anciens salariés de l'association exploitant le lieu, lance un projet de financement participatif pour un projet de reprise[7],[8],[9].
La rue de la Clef et le cinéma en . À l'affiche : Hôtel Singapura (à gauche de l'image).
Occupation par Home Cinéma
À partir du , l'association Home Cinéma[d] occupe le site afin de le rouvrir et surtout d'amener le propriétaire (le comité social et économique de la Caisse d'épargne d'Île-de-France, CSECEIDF, après transformation du CE en CSE) à s'engager à garder l'activité initiale[10],[11],[12],[13]. Afin de faire vivre ce lieu, l'association ouvre tous les jours pour projeter des films à prix libre. La programmation est établie par différents collectifs et des festivals comme Seytou Africa ou Autres Brésils. La plupart des séances se font en présence des réalisateurs et réalisatrices venus soutenir l'occupation comme Françoise Romand, Yann Gonzalez, Guillaume Massart, Vincent Macaigne, Maud Alpi, Laurent Cantet, Claire Denis ou Alain Cavalier.
Le procès en appel, le au tribunal d'instance de Paris[14], reconnaît l'association Home Cinéma comme occupante.
Plusieurs appels ont été faits pour que la mairie de Paris s'investisse dans le rachat du cinéma sans que cela soit suivi d'effet. En , le groupe SOS, dirigé par Jean-Marc Borello (actuel numéro 2 de La République en marche) et spécialisé dans l'économie sociale et solidaire, notamment dans le domaine culturel, propose de racheter le lieu alors que l'association Home Cinéma, opposée à cette action, lance pour sa part un financement participatif pour récolter 4 millions d'euros nécessaires au rachat[15].
Malgré le soutien d'un grand nombre de personnes et de personnalités se relayant pour s'opposer à l'expulsion[16], la salle ferme ses portes à la suite d'une intervention des forces de l'ordre le [17]. Le groupe SOS déclare renoncer à l'achat du cinéma : La Clef est toujours à vendre[18].
Collectif La Clef Revival
En , des désaccords naissent parmi les membres de Home Cinéma, menant à la création d'un nouveau collectif, La Clef Revival[19],[e].
En attendant de pouvoir réinvestir les lieux, le collectif La Clef Revival continue à vivre grâce aux invitations de nombreux festivals[20]. L'élan de solidarité autour du cinéma associatif œuvre également pour réunir les fonds nécessaires au rachat du site de la rue Daubenton[21].
Le , le collectif La Clef Revival est expulsé mais en , il annonce avoir signé un compromis de vente avec le propriétaire du lieu, le CSE de la Caisse d'épargne d'Île-de-France, afin de racheter le cinéma[22]. Pour financer cet achat, le collectif organise une campagne de financement participatif, ainsi qu'une exposition-vente au palais de Tokyo en d'œuvres données par 80 artistes[23],[24].
Cependant cette cession est contestée par le collectif La Clef Survival, composé d'autres membres de la première association Home Cinéma[19],[25],[f].
Le , le collectif La Clef Revival annonce avoir conclu le rachat du cinéma pour 2,7 millions d'euros[26].
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Antonin Faurel, Vivien Le Jeune Durhin et Inès Sarah Maalèj, Association Home cinéma, La Clef : Cinéma occupé, Brest, Éditions autonomes, , 127 p. (ISBN978-2-490487-15-8).
(it) Barbara Russo et Marguerite Foucher, « Il cinema La Clef tra autogestione e istituzionalizzazione nel milieu culturale parigino », Tracce Urbane. Rivista Italiana Transdisciplinare di Studi Urbani, Rome, La Sapienza, vol. 9, no 13 « Pratiche di rigenerazione urbana e cultura. Sguardi critici tra co-creazione, istituzionalizzazione e conflitto », , p. 116–142 (DOI10.13133/2532-6562/18166).