L'association est fondée en 2005 par Mireille Malot, qui en est également la présidente. Elle vise à promouvoir « le développement d'actions culturelles et artistiques en faveur de l'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées »[1].
Mireille Malot, mère d'une enfant atteinte d'une affection génétique, fonde et préside l'Association française du syndrome de Rett et Iris Initiative puis, en 1994, elle fonde l'association Handicap Conseil[2]. Pour sensibiliser le public au polyhandicap, elle passe par la bande dessinée avec l'aide d'Yves Poinot, alors président du festival d'Angoulême. Le livre, intitulé La Grande Journée, est signé Jean-Louis Fonteneau et Marie-Noëlle Pichard et distribué par Iris Initiative (1997)[3]. Cette étape conduit à la création d'un concours de bande dessinée pour les personnes en situation de handicap[2]. Par la suite, La Grande journée est adapté en spectacle, au théâtre d'Angoulême avec l'aide d'Howard Buten[4]. L'animateur Patrice Drevet est vice-président de l'association[5].
Structure et budget
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Activités
Concours de bande dessinée et prix Hippocampe
Chaque année, en marge du festival d'Angoulême, l'association organise un concours de bande dessinée pour les artistes en situation de handicap[6]. Dans le sillage de l'album La Grande Journée, distribué par Iris Initiative (1997)[3], Yves Poinot, alors président du festival d'Angoulême, fonde un partenariat : il soutient depuis 1998 l'association Handicap conseil pour décerner les prix[6]. En 2004, Frank Margerin rejoint l'association[5] et parraine le festival Hippocampe[6]. À long terme, cet évènement a permis à des artistes de devenir dessinateurs professionnels et de travailler pour des entreprises[7].
En 1998, sous l'égide d'Iris Initiative a lieu le premier concours de dessins collectifs, adressé aux jeunes avec handicap qui ont entre 6 et 14 ans dans 40 départements et présidé par Edmond Baudoin : l'organisation reçoit alors 460 dessins et décerne cinq prix ainsi qu'un « Hippocampe d'Or »[8]. En 2004, ce concours a rassemblé plus de 100 réalisations et 700 participants issus de 49 départements ; le prix comporte plusieurs catégories selon le type de handicap ainsi que des « Hippocampe d'or », qui récompensent des travaux toutes catégories confondues[6]. En 2005, le festival est organisé par Handicap Conseil : sur le thème de « Fées, lutins, et sorcières... raconte en BD », 280 projets sont proposés, ce qui implique plus de 3 000 jeunes de France, de Belgique et de Suisse[9]. En 2006, le concours est ouvert aux personnes âgées de 5 à 20 ans présentant un handicap, ainsi qu'aux adultes usagers de maison d'accueil spécialisée (MAS) ; les candidats doivent envoyer trois planches[10]. En 2007, pour la huitième remise des prix, le jury a reçu 576 bandes dessinées de 10 000 participants ; 23 reçoivent des prix[11]. En 2008, le concours inclut 800 inscrits et 600 œuvres, dont 25 récompensées[4],[12].
En 2009, pour les dix ans du concours, l'association Hippocampe produit « un album réunissant les œuvres des lauréats récompensés depuis sa création », imprimé à 4 000 exemplaires par Sopan-Sajic[13] et gratuitement remis aux établissements[14]. En 2011, le concours a reçu plus de 900 bandes dessinées et 1 000 candidatures[15]. En 2014, 800 planches sont en lice ; le jury retient environ 30 gagnants dans trois catégories selon l'âge et selon le type de handicap[16]. En 2016, l'association publie avec Bamboo ÉditionsL'Hippocampe raconte ses candidats, un ouvrage collectif signé par des auteurs établis (Frank Margerin, Jean-Luc Loyer, Olivier Jouvray...) ainsi que les gagnants des sept années précédentes[17]. Cette même année, le jury a reçu 1 300 planches de la part de 5 000 participants[17]. En 2017, le jury de 44 membres est co-présidé par Frank Margerin et Olivier Jouvray[5].
En 2018, le concours a mobilisé 3 179 participants individuels et collectifs, sur le thème « Envie de... » ; les jurés désignent 33 lauréats[18].
Festival Regards croisés
À partir de 2009, L'Hippocampe organise à Nîmes un festival de vidéos, « Métiers et handicaps », afin de favoriser l'inclusion des personnes en situation de handicap dans les entreprises[19]. L'idée vient d'un festival de court métrages consacrés aux métiers, dont une catégorie concernait le handicap[20]. Sam Karmann devient en 2011 le directeur artistique du festival[21].
Le festival vise à « sensibiliser les DRH et les managers au handicap »[22]. Les salariés en situation de handicap peuvent soumettre un film de 6 minutes dans n'importe quel format[19] et ils doivent y mettre en scène leur vie au travail « de manière drôle, décalée ou sérieuse »[23]. Co-fondé avec l'animateur de télévision Patrice Drevet[19], l'évènement compte des partenaires comme EDF, Malakoff Médéric, AG2R La Mondiale, ERDF, Klesia Audiens, Groupe Accor, CEA Marcoule[22], etc.
En 2009, le premier festival accueille 190 spectateurs[23]. En 2011, le jury a reçu 44 films et en a retenus 28 lors de la compétition à Nîmes[19]. En 2014, plus de 600 personnes participent[24]. Par manque de place, le festival déménage de Nîmes[25]. À partir de 2017, Claude Renoult, maire de Saint-Malo, accueille Regards croisés au Palais du Grand large[26]. En 2017, les spectateurs sont 700[23]. À partir de 2019, un job dating est associé au festival[27]. En 2020, l'organisation du festival est affectée par la pandémie de Covid-19 : seul le job dating a lieu[28].
ESAT Images - Arts graphiques
En partenariat avec l'Adapei Charente et le Pôle Image Magelis, l'Hippocampe fonde en 2012, avec le concours de l'atelier du Marquis, l'Esat Images Arts graphiques, rattachée à l'Esat de Magnac[16]. Il inclut d'abord trois auteurs[16] puis « cinq ou six personnes »[29] et permet d'accompagner des artistes en situation de handicap[30]. Il s'agit d'une initiative pionnière[31]. L'Agence régionale de santé apporte un financement de 11.900 € par personne et par an tandis que l'Hippocampe doit trouver des entreprises intéressées par le travail des auteurs[32].
Hélène Riestch, « Handicap et arts : des pionniers à Angoulême », Sud Ouest, (lire en ligne).
Muriel Jasor, « Mireille Malot, présidente fondatrice de l'association Hippocampe : "Le festival Regards croisés est un précieux outil de sensibilisation" », Les Échos, (lire en ligne).