Archaeolacerta bedriagae, le Lézard de Bédriaga ou Lézard montagnard corse, unique représentant du genreArchaeolacerta, est une espèce de sauriens de la famille des Lacertidae[1].
Parmi les sous-espèces répertoriées, seule la nominale (Lacerta bedriagae bedriagae) est présente en Corse. Longtemps considéré comme strictement montagnard, ce lézard a été découvert largement en dehors des montagnes au cours des dix dernières années. Il est présent dans la plus grande partie de la Corse, à l'exception des régions les plus septentrionales et de la plaine orientale.
Le Lézard de Bedriaga se trouve généralement entre 600 et 2 000 m d'altitude[3], mais sa répartition altitudinale va du niveau de la mer jusqu'au sommet de la Corse (2710 m au Monte Cinto).
Il recherche les faciès rupestres très faillés ou présentant de nombreuses zones interstitielles. Au niveau de la mer, il peut fréquenter localement une frange littorale quasi abiotique. On le trouve dans les régions pierreuses, falaises, éboulis, murs de pierres sèches et bords de torrents. La seule végétation de son habitat est composée de mousses et de lichens[3].
Description
Le Lézard de Bédriaga a l'air plat et possède une morphologie longue et élancée. Il a le nez pointu et des membres très robustes avec lesquels il grimpe très facilement. Ses écailles sont lisses (non carénées) et collées au corps. La queue est jusqu'à deux fois plus longue que le corps. Il se reconnaît facilement à sa tête effilée et son museau pointu[3].
Taille
La longueur du corps varie de 3,7 à 8 cm pour les mâles et de 5,5 à 7 cm pour les femelles. La longueur totale oscille entre 20 et 28 cm.
Coloration
La face dorsale est verdâtre, brunâtre, grisâtre, brun jaunâtre ou vert sombre avec des taches de brun foncé à noir plus ou moins développées, souvent réticulées. Le dessus de la tête est plus ou moins vermiculé de noir. La face ventrale est grisâtre, blanc verdâtre, jaunâtre, rosé, rougeâtre ou orangé, avec ou sans taches noires. Les jeunes ressemblent aux adultes, mais la queue est souvent bleu-vert vif.
Dimorphisme sexuel
Le mâle est plus grand avec une coloration plutôt verte et une ornementation dorsale marquée et étendue. La femelle a le dos brun avec plusieurs traînées latérales claires.
Éthologie
Ce lézard est agile, rapide et bon grimpeur. À 20 °C, la plupart des individus d'une population sont actifs. Il aime sortir par grand soleil et vivre en véritables colonies ; là où ce lézard est abondant, il devient presque grégaire[3][source détournée], ce qui est un comportement rare chez les Lacertidae[réf. nécessaire].
Hivernage
La durée de l'hivernage varie avec l'altitude ; elle peut atteindre 6 à 7 mois.
Alimentation
Il se nourrit d'Invertébrés et occasionnellement de fruits mûrs.
Reproduction
Selon l'altitude, l'accouplement a lieu d'avril à juin. La femelle pond de 3 à 6 œufs, généralement en juillet[3]. L'incubation dure 8 à 9 semaines. Les jeunes qui naissent de juillet à septembre mesurent de 5 à 6,5 cm.
Le nom de ce genre, Archaeolacerta, vient du grecαρχαιος, « ancien, primitif », et du latinlacerta, « lézard »[6].
Le Lézard de Bédriaga et l'Homme
En Corse, les bergers les utilisaient pour manger les mouches dans les casgile, constructions en pierre qui servaient à abriter le fromage.[réf. nécessaire]
Publications originales
Camerano, 1885 : Monografia dei Sauri italiani. Zoologische Anzeiger, vol. 8, p. 417-419 (texte intégral).
Mertens, 1921 : Zur Kenntnis der Reptilienfauna von Malta. Zoologische Anzeiger, vol. 53, p. 236-240 (texte intégral).
Mertens, 1927 : Herpetologische Mitteilungen. XVI. Eine neue Rasse von Lacerta bedriagae Camerano. Senckenbergiana, vol. 8, no 3/4, p. 178-180.
Peracca, 1903 : Descrizione di una nuova specie del Gen. Lacerta L. di Sardegna. Bollettino dei Musei di Zoologia ed Anatomia comparata della R. Università di Torino, vol. 18, no 458, p. 1-3.
Taddei, 1949 : Le Lacerte (Archaeolacerte e Podarcis) dell’Italia peninsulare e delle Isole. Commentationes Pontificia Academia Scientarum, vol. 13, no 4, p. 197-274 (texte intégral).
↑(en) Beolens B, Watkins M, Grayson M. 2011. The Eponym Dictionary of Reptiles. Baltimore: Johns Hopkins University Press. xiii + 296 pp. (ISBN978-1-4214-0135-5). (Archaeolacerta bedriagae, p. 21).
↑ abcd et eLosange, 2008 : Amphibiens & reptiles. Découverte nature, éditions Artémis, p. 1-125.
↑Beolens, Watkins & Grayson, 2009 : The Eponym Dictionary of Reptiles. Johns Hopkins University Press, p. 1-296
↑Jean Lescure et Bernard Le Garff, L'étymologie des noms d'amphibiens et de reptiles d'Europe, Paris, Belin, coll. « Éveil nature », , 207 p. (ISBN2-7011-4142-7)