François-René Tranchefort considère la pièce comme « l'une des plus belles [...] du répertoire symphonique français, — bien que toute imprégnée de germanité[4] ».
Argument littéraire
L’œuvre littéraire dont est inspiré le poème symphonique est une ballade fantastique de Bürger, popularisée en France grâce à une traduction de Gérard de Nerval[1], dont voici l'argument :
« Lénore pleure son fiancé Wilhelm, mort à la guerre. Mais le fantôme de celui-ci paraît sur un noir coursier : il enlève la jeune femme, et tous deux s'élancent [...] en une course infernale. À mi-nuit, la chevauchée s'arrête soudain : le cavalier tombe en poussière, et Lénore s'écroule, inanimée[2]. »
Analyse musicale
Dans l'introduction, notée Andante sostenuto, le chromatisme et les harmonieswagnériennes figurent le désespoir de Lénore[2]. Le drame est exposé : « les violoncelles chantent la plainte poignante de Lénore, à laquelle répondent les bois[5] ».
S'ensuit une grande partie, allegro non troppo, construite autour de deux thèmes, un de fanfare (apparition de Wilhelm) et celui de la chevauchée avec ses rythmes pointés[2], tandis qu'en filigrane est tissé « le motif implorant de Lénore, véritable leitmotiv wagnérien, pour mettre un terme à cette course infernale[5] ».
Le développement, più largamente, reprend le motif de l'introduction par deux fois et « l'orchestre, très violent, déchaîne un fracas de tempête qu'interrompt brusquement le coup de minuit[note 1]... Ne subsistent, dans le retour au silence, que des lambeaux de thèmes, aboutissant dans la courte coda, au pianissimo »[2].
La durée moyenne d'exécution de l’œuvre est de treize minutes environ[6].