Carlo et Silvia forme un couple d'intellectuels bourgeois qui, depuis vingt ans, partagent le même appartement et vivent des histoires adultères communément acceptées. Silvia fait alors la connaissance d'un jeune homme néo-nazi. Elle est attirée par sa violence et le « culte de la force ». Cette relation naviguant entre érotisme, décadence et perversion provoque la jalousie de Carlo[1].
L'odore del sangue est tiré d'un roman éponyme - et posthume - de Goffredo Parise, décédé en 1986[2]. Mario Martone adapte le roman dans un cadre plus actuel. « Le sujet du film, doté d'une authentique dimension politique - au sens pasolinien et foucaldien du terme, puisqu'il s'agit, au fond, d'une microphysique du pouvoir sur le corps - aurait pu aboutir à une véritable œuvre de rupture par rapport au climat consensuel qui règne dans le cinéma italien contemporain. »[3] Hélas, le réalisateur se montre moins à l'aise dans la représentation des séquences érotiques et l'exacerbation du drame bourgeois, éléments inhérents au récit de Parise. Cette dimension « s'avère foncièrement étrangère au véritable noyau d'inspiration »[4] du réalisateur de Morte di un matematico napoletano.