Atteint de tuberculose à l'âge de cinq ans, ses problèmes de santé lui imposèrent plusieurs opérations (dont l'une le laissa infirme du genou droit) et le forcèrent à quitter l'école à treize ans, le poussant vers l'apprentissage. C’est donc en autodidacte qu'il s'assimila les bases de la trigonométrie, de la géométrie analytique et de l'analyse mathématique, par la lecture directe des ouvrages d’Edmund Landau, de David Hilbert ou de Felix Klein. Il espérait ainsi que ses connaissances de mathématiques lui permettraient d'entrer dans une université technique[2].
En 1933 on lui offrit un nouveau poste à l'Albertina de Kœnigsberg, mais ses origines juives le poussèrent à émigrer et c'est ainsi qu'en 1933-34 il rejoignit Louis Mordell à Manchester[1]. Au début de 1936 il était à Groningue, où un accident de motocyclette raviva son infirmité du genou, qui l'amena en convalescence en Suisse. En 1937 il était de retour à Manchester[1], mais au cours de la bataille d'Angleterre (1940), il fut détenu trois mois sur l’île de Man comme « ressortissant d'une puissance hostile[2] ».
À son retour à Manchester, en 1941, Mahler se vit proposer un poste de maître-assistant, et en 1944 il exerçait comme privat-docent. En 1946 il obtint la nationalité britannique, puis se vit confier la chaire de mathématiques de l'université. Mahler enseigna jusqu'en 1963 à Manchester, date à laquelle il accepta une chaire d'université à l’université nationale australienne de Canberra. En 1968 il quittait l'Australie, ayant obtenu la chaire de mathématiques de l’université d'État de l'Ohio à Columbus (Ohio). Kurt Mahler séjourne en 1970 à l'Institut de recherches mathématiques d'Oberwolfach (photo[3]). Il prit sa retraite en 1972 et s'établit en Australie.
↑ abc et dD'après Jonathan Borwein, Yann Bugeaud et Michael Coons, « The legacy of Kurt Mahler », Gazette Australian Mathematical Society, no mars, (lire en ligne).
↑(de) K. Mahler, « Zur Approximation der Exponentialfunktion und des Logarithmus, Teil 1, 2 », J. reine angew. Math., vol. 166, 1932, p. 118-150. Le néerlandais Jurjen Koksma avait proposé dès 1939 une classification équivalente.