Surtout reconnu comme spécialiste de Chopin, il est également un grand interprète de Brahms, Liszt, Schubert. Particulièrement exigeant quant à ses propres enregistrements, il a, à plusieurs reprises, fait retirer de la vente des disques enregistrés (valses de Chopin, sonates et ballades de Brahms) qui avaient pourtant suscité l'enthousiasme de la critique et du public.
Zimerman a également joué avec prestige et perfection selon beaucoup les fameux huit impromptus de Franz Schubert.
« Il s'impose périodiquement des années sabbatiques pour se remettre en question et enrichir son répertoire »[3] ; et il ne donne chaque année qu'une cinquantaine de concerts à travers le monde. Depuis quelques années, s'intéressant de très près aux possibilités techniques de l'instrument, il voyage dans le monde entier avec ses propres pianos Steinway, ce qui lui vaut une curieuse mésaventure aux États-Unis en 2001, après les attentats du 11 septembre 2001, lorsque « les douaniers, trouvant suspecte une odeur de colle, détruisent totalement l'un de ses instruments. Depuis, il les démonte pour le transport et les remonte pièce par pièce[4]. » À la suite de cet incident, Zimerman a finalement décidé, en 2009, de ne plus se produire en Amérique du Nord. Il possède chez lui son propre studio d'enregistrement, ce qui ne le pousse pas pour autant à multiplier les disques (moins d'un tous les deux ans). En tant que chef d'orchestre, il a notamment enregistré les deux concertos de Chopin, en dirigeant l'orchestre depuis le piano à la façon des virtuoses du XIXe siècle.
En 2016, pour ses soixante ans, il décide d'enregistrer à Kashiwazaki (au Japon), dans des conditions acoustiques exceptionnelles[5], les deux dernières sonates de Schubert : la D. 959 et la D. 960, parmi les plus grands monuments du répertoire pianistique, qu'il interprète depuis plus de trois décennies. Cet enregistrement (paru en 2017 chez Deutsche Grammophon, sa maison de disques exclusive) marque son retour, après vingt-cinq ans sans avoir enregistré d'album solo.
Vie personnelle
Zimerman vit, entouré de sa femme et de ses deux enfants, à Binningen, près de Bâle, en Suisse[6],[7] où il a passé la majorité de sa vie. Il passe son temps entre sa famille, les récitals et les concerts de musique de chambre. Lorsqu'il n'est pas en tournée ou à assembler des pianos, il corrige des partitions de Władysław Szpilman (Concerto pour piano, 1988) et de Krzysztof Penderecki (Sextuor pour clarinette, cor, trio à cordes et piano, 2000) pour le compte de Boosey & Hawkes. Il a également écrit un opuscule traitant de l'esthétique publié en Pologne en mars 2005.
Grażyna Bacewicz : Quintettes avec piano nos 1 & 2, Sonate pour piano no 2, avec Kaja Danczowska, Agata Szymczewska, violons ; Ryszard Groblewski, alto ; Rafał Kwiatkowski, violoncelle.
Frédéric Chopin : les 2 concertos pour piano (direction Krystian Zimerman), Polish Festival Orchestra
Frédéric Chopin : Andante spianato en sol majeur - Grande Polonaise brillante en mi bémol majeur op.22 (direction Carlo Maria Giulini), Orchestre philharmonique de Los Angeles
↑Alain Pâris, Le nouveau dictionnaire des interprètes, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2015, p. 1046.
↑Alain Pâris, Le nouveau dictionnaire des interprètes, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2015, p. 1046.
↑Zimerman explique que « la salle (du Kashiwazaki City Performing Arts Centre) a été dessinée par un élève du grand acousticien Yasuhisa Toyota. Elle a l'une des meilleures acoustiques que je connaisse », « Complètement immergé dans Schubert », notice du CD Schubert : piano sonata D. 959 & D. 960, Deutsche Grammophon, 2017, p. 10.