La chanson relate un épisode tragique et méconnu de la guerre de 1870. Une armée baptisée Armée de Bretagne avait été levée sous la direction d'Émile de Kératry. Mais l'état-major parisien la laissa pourrir de longs mois durant dans la boue du camp de Conlie, dans la Sarthe, que les soldats surnomment Kerfank, la ville de boue[1]. La chanson évoque ainsi les cris des soldats bretons mourant de froid et de malnutrition, implorant le général de Marivault de les renvoyer à la maison : « General, ma general d'ar gêr, d'ar gêr ma général, n'eo ket d'ar brezel ! » (à la maison mais pas à la guerre). Marivault loua leur ardeur à vouloir partir à la guerre, ignorant qu'en breton, d'ar ger ne veut pas dire "à la guerre", mais "à la maison".
Aujourd'hui à la sortie de Conlie, il existe le monument de la Jaunelière, à l'endroit dénommé la Butte du Camp, où est inscrit « 1871 D'ar Vretoned trubardet Kerfank-Conlie, dalc'homp soñj 1971 » (Aux Bretons trahis au village de boue de Conlie. Souvenons-nous).
La mélodie se base sur un An dro nommé Gweharral précédemment enregistré par Kistinidiz en 1975 sur leur album Chants à Danser Du Pays Pourlet chez Arfolk. Gweharral (gwechall en breton moderne) signifie autrefois en breton bas-vannetais (cf. gwech et arall).