Au Portugal, Juda ibn Yahya entre au service de la reine consort Philippa de Lancastre, par le biais de laquelle il influence considérablement le roi Jean Ier. Ainsi, lorsque Vincent Ferrier requiert du roi l’autorisation de mener sa propagande anti-juive au Portugal, Jean lui répond, à l'instigation de Juda, qu’il accédera à sa requête si Ferrier accepte de se coiffer d'une couronne chauffée au rouge.
Juda ibn Yahya meurt en 1420, âgé d’environ cinquante-cinq ans. Ses descendants seront des rabbins et dirigeants influents en Italie[1].
Œuvre
Juda ibn Yahya compte parmi les poètes juifs les plus importants de sa génération. Nombre de ses kinot (complaintes) où il pleure le sort des Juifs d’Espagne ont été conservées, parmi lesquelles :
un poème en rime continue commençant par Yehouda veIsraël,
un poème commençant par El El asher bara
un autre sur les persécutions à Séville, en Andalousie, Castille, Provence et Aragon
trois autres poèmes édités dans le Divre HaYamim liBnei Yahya (« Chroniques des Ibn Yahya ») d’Eliakim Carmoly, p.12
Juda ibn Yahya est en outre l’auteur de plusieurs responsa et de plusieurs pièces liturgiques, dont un hymne à réciter avant le baroukh sheamar et un poème inclus dans le Shekel HaKodesh, manuel de poésie de David ben Shlomo ibn Yahya (pp. 67-68).