José Artur naît dans une famille, d'origine bretonne catholique, de huit enfants. Son grand-père, Auguste Artur, a présidé la chambre de commerce de Morlaix[4]. Son père[5] Jules Artur (1890-1980), commissaire de la Marine à partir de 1911 puis secrétaire général de l'Union syndicale des tissus, des matières premières et de l'habillement à partir de la seconde moitié des années 1920[6], était maurrassien, militant du corporatisme chrétien et catholique traditionaliste[7].
Élève doué mais rebelle à toute discipline, José fait ses études secondaires dans différentes écoles catholiques.
Carrière
À 17 ans, grâce au comédien François Périer, dont il devient le secrétaire particulier et l'ami, il entre dans le milieu du spectacle. À 19 ans, il incarne un garçon exalté dans Le Père tranquille, un film de René Clément. Deux ans plus tard, il joue au théâtre dans Le Voleur d'enfants de Jules Supervielle, dans une mise en scène de Raymond Rouleau. Sa carrière au théâtre, notamment aux côtés de son ami le comédien et metteur en scène Pierre Brasseur, dure une dizaine d'années, jusqu'en 1959. Il assurera par la suite quelques contributions de courtoisie pour quelques amis cinéastes[8].
Au début des années 1960, José Artur débute à la radio, à France Inter, dans la tranche matinale et dans une émission pour les jeunes, Table ouverte. En , on lui confie la direction artistique des croisières sur le paquebot France[9]. Mais sa véritable notoriété lui vient lorsqu'il présente, à partir du , le Pop-Club, une émission devenue culte, que France Inter n'interrompra que quarante ans plus tard (en 2005)[10]. José Artur y inaugure un ton nouveau, élégant et disert, maniant l'humour et l'acuité critique. Artistes, écrivains, hommes politiques s'y croisent, donnant à ces décennies une série de chroniques. José Artur allie commentaires, interviews, humour, rythme et musique, et n'hésite pas à se livrer à quelques excentricités, comme renvoyer un interprète en cours d'interview, ou faire les questions et les réponses si son invité est absent. Ce ton désinvolte, sa légèreté, cet air de ne rien prendre au sérieux, « ses mots trempés dans le cyanure » selon Pierre Perret[11], qui cachent beaucoup de trac, lui valent beaucoup de lettres d'injures. Avec la programmation de Patrice Blanc-Francard et de Pierre Lattès, à partir de minuit, la musique, le rock et le jazz tiennent aussi au Pop-Club une grande place. Le disque pop de la semaine (en ouverture de l'émission) donne le ton.
José Artur anime aussi quelques autres émissions de radio pour France Inter et, pour la télévision, des programmes consacrés à l'actualité théâtrale : Qu'il est doux de ne rien faire… quand tout s'agite autour de vous, Flirtissimo, Avec ou sans sucre, Table ouverte, Au niveau du vécu, À qui ai-je l'honneur ?[12], C'est pas dramatique, de 1996 à 2007, consacrée à l'actualité théâtrale, Inoxydable de 2006 à 2007. En 2008, dans C'est pas croyable avec Stéphane Bern, José Artur évoque ses souvenirs d'homme de radio. Il est cité dans l'album de bandes dessinées des aventures de Michel Vaillant, Route de Nuit[13] de Jean Graton, en 1962 : « Ici José Arthur [sic] qui vous parlait depuis le bar de l'Escale, près des Champs-Élysées… ».
Au début de l'année 2020, sa famille ainsi que celle de la comédienne Micheline Dax ayant également fait don de son corps à la science, portent plainte pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre », implicant un service de l'Université Paris-Descartes[15].
Vie personnelle
José Artur est le père de la comédienne Sophie Artur, née en 1957 de son union avec Colette Castel, et de l'animateur de radio et de télévision David Artur, né en 1972 a Neuilly-sur-Seine d'un second mariage. Durant vingt-sept ans, il partagea la vie de l'artiste-peintre-graveuse Patricia Righetti.
Dictionnaire de pensées humoristiques : adages, aphorismes, apophtegmes, dictons, épigraphes, maximes, pensées, préceptes, proverbes, réflexion, répliques, sentences et autres insolences, avec André Forestier, Le Cherche Midi, 2013 (ISBN978-2-7491-2007-2)
Nibdeblair Cheveu et Cie, émission radiophonique de Guy Bertret et Jacques Ledrain, diffusée sur la station Radio-Luxembourg vers la fin des années 50.
Table ouverte, sur France Inter au début des années soixante
↑Il est journaliste homosexuel dans Z de Costa-Gavras en 1969, commissaire de police dans Bel Ordure de Jean Marbœuf en 1973, prêtre dans Monsieur Balboss en 1975, du même cinéaste, travesti burlesque dans Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ de Jean Yanne en 1982. Son dernier rôle est un marchand de journaux dans Tombés du ciel de Philippe Lioret en 1994.
↑Il devine qui est l'invité célèbre caché derrière un rideau et dont la voix est déformée, avec l'aide de la graphologue Noëlle Robert examinant une lettre manuscrite.